Comprendre le ferrage est nécessaire pour tous ceux qui évoluent dans le secteur équin, que ce soit en élevage, en soins quotidiens, dans la pratique des disciplines équestres, ou dans la gestion des infrastructures hippiques.
Bien appréhender ce terme favorise une prise en charge adaptée des besoins du cheval et contribue à sa performance, à sa santé et à son bien-être général.
Ferrage : Qu’est-ce que c’est ? Définition !
Le ferrage désigne l’action de poser des fers (généralement en métal) sous les sabots d’un cheval. Cette opération est réalisée par un maréchal-ferrant, professionnel qualifié.
Le ferrage vise à protéger la boîte cornée, à compenser ou corriger certains défauts d’aplomb, à améliorer le confort ou encore à augmenter les performances du cheval, en particulier lors d’efforts prolongés ou sur des terrains abrasifs.
Enjeux et utilité du ferrage dans le monde équin
Le ferrage apporte plusieurs fonctions adaptées selon le contexte de vie et de travail du cheval :
- Protection : il prévient l’usure prématurée de la corne lors de déplacements fréquents, sur sols durs ou abrasifs.
- Correction : il permet d’ajuster certains défauts de conformation ou de locomotion grâce à des fers spéciaux ou des techniques de pose particulières.
- Performance : en disciplines sportives (CSO, course, endurance), le ferrage peut offrir une meilleure adhérence ou optimiser le déroulé du pied.
- Soins : chez des chevaux présentant des pathologies (ex. : fourbure, naviculite), des ferrures orthopédiques soulagent ou accompagnent la guérison.
La nécessité ou non du ferrage dépend de nombreux paramètres : activité, fréquence de travail, qualité du pied, environnement, sol, santé générale, etc.
Comment évaluer ou identifier le besoin de ferrage ?
L’évaluation du besoin de ferrage commence par l’examen du sabot et par l’observation du comportement locomoteur du cheval. Certains critères sont pris en compte :
- Usure de la corne : une usure rapide, asymétrique ou excessive appelle souvent une protection.
- Présence de fissures ou défaults d’aplomb : le maréchal-ferrant adapte alors la ferrure.
- Douleurs ou boiteries suspectées : le ferrage orthopédique peut être recommandé par un vétérinaire.
- Nature du sol : les sols caillouteux, abrasifs ou les terrains très durs favorisent la pose de fers.
- Intensité et type de travail : un cheval effectuant un travail régulier sur terrain exigeant nécessite davantage de protection que celui vivant au pré sur sol souple et peu sollicité.
L’avis du maréchal-ferrant et, parfois, du vétérinaire est essentiel pour déterminer le type de ferrage le plus adapté.
Quels sont les avantages du ferrage pour les professionnels et passionnés du cheval ?
- Sécurité : le ferrage limite le risque de boiterie due à l’usure ou à des chocs sur sols durs.
- Conservation du pied : il assure une croissance saine de la corne en la protégeant des agressions extérieures.
- Adaptation : possibilité de choisir des fers spécifiques selon la discipline équestre, la saison ou l’état de santé du cheval (fer à crampons, fer antidérapant, fer amortissant, etc.).
- Gestion des problématiques orthopédiques : le ferrage adapté devient un outil thérapeutique pour compenser ou accompagner certaines pathologies locomotrices.
Risques, limites ou critiques du ferrage
Si le ferrage demeure utile dans de nombreux cas, il n’est pas dénué d’inconvénients :
- Altération potentielle de la corne en cas de ferrage mal réalisé ou trop fréquent : fissures, lézardes, abcès peuvent apparaître.
- Limitation physiologique : la ferrure, en rigidifiant la partie inférieure du pied, peut limiter certains mouvements naturels du sabot et toucher à l’amortissement.
- Coût et entretien : la pose des fers nécessite un entretien régulier (toutes les 5 à 8 semaines).
- Discussion sur la naturalité : le développement du parage naturel amène certains professionnels à questionner la nécessité de ferrer tous les chevaux, selon leur mode de vie.
Prendre en compte le ferrage en gestion équine
La gestion équine implique :
- Un suivi régulier avec le maréchal-ferrant pour évaluer adaptation et confort du cheval.
- Un contrôle attentif du pied entre chaque ferrage : surveillance de la croissance, de l’usure, de l’état général de la corne et des éventuelles lésions.
- Un dialogue constant entre le cavalier, le propriétaire, le soigneur et le maréchal-ferrant : ajustement de la ferrure selon le programme de travail, les évolutions de santé, ou les périodes de repos.
- Une prise en compte des alternatives (parage naturel, hipposandales) pour certains profils de chevaux.
Exemple concret de ferrage en contexte équin
Un cheval de club, monté en cours collectifs six à huit heures par semaine sur des carrières en sable et quelques extérieurs en terrain mixte, se voit posé des fers aux antérieurs pour limiter l’usure rapide de la corne et les risques de boiterie.
Le maréchal-ferrant revient toutes les six semaines pour inspecter, ajuster ou remplacer les fers, contrôler l’équilibre du pied, et prévenir d’éventuelles complications (abcès, déséquilibres, etc.). En cas de blessure, une ferrure orthopédique peut être posée temporairement.
Termes liés ou complémentaires
- Parage : entretien ou mise en forme du sabot, préalable ou alternatif au ferrage.
- Sabot : partie distale du membre du cheval, nécessitant entretien et surveillance.
- Maréchal-ferrant : professionnel chargé du parage et de la pose de fers.
- Ferrure orthopédique : adaptation spécifique visant à traiter une pathologie.
- Hipposandale : dispositif amovible de protection du sabot, alternative ponctuelle au ferrage traditionnel.
En résumé
Le ferrage occupe une place importante dans la gestion quotidienne et sportive du cheval. Il permet de protéger le sabot, d’accompagner la locomotion et de répondre à des besoins spécifiques de chaque animal.
Une bonne compréhension de ses enjeux, avantages et limites, alliée à un dialogue avec les professionnels, permet d’en tirer le meilleur bénéfice tout en préservant le bien-être du cheval et la sécurité de ses utilisateurs.