Alimentation du cheval : les bases à connaître

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Bien nourrir son cheval, c’est la base d’une belle complicité équestre ! Découvrez tous nos conseils sur l’alimentation du cheval pour que votre compagnon garde la forme… et le sourire.

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L’alimentation influence directement la santé, les performances et le bien-être du cheval.

En effet, une grande partie des pathologies digestives équines, telles que les coliques, sont liées à des erreurs nutritionnelles ou à une alimentation inadaptée.

Face à ces enjeux, il devient essentiel pour tout cavalies, débutant comme expérimenté, de connaître les fondamentaux d’une bonne nutrition équine.

Cet article vous guidera pour mieux comprendre ce dont votre cheval a réellement besoin au quotidien, en détaillant aussi bien les apports essentiels que les différentes familles d’aliments disponibles.

Vous découvrirez les règles clés pour composer une ration équilibrée, tout en apprenant à éviter les erreurs fréquentes qui peuvent compromettre la santé de votre compagnon.

Enfin, nous vous livrerons des conseils concrets pour ajuster l’alimentation de chaque cheval selon son âge, son activité et ses spécificités, pour répondre à ses besoins de la façon la plus judicieuse possible.

Comprendre les besoins nutritionnels du cheval

Avant d’élaborer la ration de votre cheval, il est essentiel de connaître en quoi consistent précisément ses besoins nutritionnels.

Cela vous permettra de subvenir à ses exigences quotidiennes, de préserver sa santé et d’optimiser ses performances, quel que soit son âge ou son activité.

Les grands types de nutriments indispensables

Le cheval, comme tout animal, a besoin d’un équilibre entre différents nutriments pour rester en bonne santé. Ces besoins sont répartis en plusieurs catégories : l’eau, les fibres, l’énergie, les protéines, les minéraux et les vitamines.

L’eau est le nutriment le plus important. Un cheval adulte boit en moyenne entre 20 et 60 litres d’eau par jour, selon la température, son activité et la nature de son alimentation.

Une eau propre et disponible en permanence permet d’éviter coliques et déshydratation.

Les fibres, contenues principalement dans le foin et l’herbe, sont absolument nécessaires au bon fonctionnement de son système digestif.

Elles facilitent la digestion, réduisent le stress et limitent les vices d’écurie.

Par exemple, un cheval adulte devrait consommer quotidiennement l’équivalent d’au moins 1,5 % de son poids en fibres.

L’énergie est fournie principalement par les glucides (amidon, fibres) et, dans une moindre mesure, par les lipides. Elle est essentielle pour assurer le bon fonctionnement de son corps, des mouvements quotidiens jusqu’aux efforts sportifs intenses.

Les protéines assurent la croissance, la régénération des tissus, la solidité des sabots et la qualité des crins. Elles sont particulièrement importantes chez le poulain en croissance, la jument gestante, ou le cheval de sport intense.

Minéraux et vitamines jouent de nombreux rôles : ils participent à la solidité des os, à la contraction musculaire, à la santé de la peau et à la prévention des maladies.

Le calcium, le phosphore, le magnésium, ainsi que les vitamines A, D, E, du groupe B sont incontournables pour assurer l’équilibre global.

Besoins variables selon l’individu

Tous les chevaux n’ont pas les mêmes besoins ! Ces derniers varient en fonction de plusieurs critères, parmi lesquels :

L’âge : Un poulain en croissance, une jument gestante ou un cheval senior auront des exigences bien spécifiques en nutriments.

Par exemple, un vieux cheval pourra nécessiter plus de fibres faciles à digérer, alors qu’un jeune en croissance aura besoin de plus de protéines et de certains minéraux.

L’activité physique : Plus le cheval travaille (balades, saut, dressage, courses…), plus il a besoin d’énergie et, dans certains cas, de protéines supplémentaires.

À l’inverse, un cheval à la retraite ou très calme doit éviter les apports méga-caloriques pour ne pas prendre de l’embonpoint.

Le tempérament et le métabolisme : Certains chevaux ont un métabolisme rapide (ils “brûlent” leur alimentation facilement), d’autres sont plus sujets à l’embonpoint et doivent bénéficier d’une ration adaptée, pauvre en sucres rapides.

Ainsi, un poney rustique supportera mal un excès de céréales, alors qu’un pur-sang très actif ou anxieux aura besoin de plus d’énergie.

Le rôle du système digestif équin

Le cheval est un herbivore strict, avec un tube digestif long et particulier. Il est conçu pour manger de petites quantités tout au long de la journée.

Le respect de cette physiologie digestive est fondamental pour limiter les risques de coliques, d’ulcères gastriques ou de troubles du comportement.

Par exemple, donner toute la ration d’un coup ou limiter trop sévèrement l’accès au fourrage provoque du stress, des ballonnements et peut même conduire à des pathologies graves.

À l’inverse, privilégier la distribution du foin sur une grande partie de la journée correspond à ses besoins naturels.

Les différents types d’aliments pour chevaux

Le choix des aliments pour votre cheval ne se limite pas à quelques poignées de grains ou à la distribution de foin. Il existe une grande variété d’aliments, chacun ayant un rôle spécifique et des atouts à connaître pour construire une alimentation équilibrée.

Comprendre ces différences est essentiel pour composer une ration adaptée aux besoins de votre compagnon.

Les fourrages : la base de la ration

Les fourrages regroupent le foin, l’herbe des prairies, et parfois la luzerne ou l’enrubanné. Ce sont des aliments riches en fibres, indispensables au bon fonctionnement du système digestif du cheval.

Le foin, distribué sec, représente l’aliment central de la majorité des chevaux vivant en box ou en stabulation. Il est essentiel de proposer un foin de bonne qualité, ni trop poussiéreux ni moisi, pour prévenir les troubles respiratoires et digestifs.

L’herbe de pâture est idéale dès que la saison le permet. Elle offre des fibres, mais aussi davantage de vitamines et d’une hydratation naturelle.

En revanche, une transition progressive est indispensable pour éviter les diarrhées ou fourbures lors du passage de l’écurie au pré.

La luzerne, souvent donnée sous forme de bouchons ou de foin, est riche en protéines et en calcium.

Elle est particulièrement intéressante pour les jeunes chevaux, les juments gestantes ou les individus ayant des besoins accrus, mais son utilisation doit rester raisonnée.

Les concentrés : sources d’énergie et de nutriments complémentaires

Les concentrés regroupent principalement les céréales (avoine, orge, maïs) et les aliments industriels, également appelés “granulés”, “floconnés” ou “mash”.

Les céréales apportent beaucoup d’énergie sous forme de sucres rapides. Elles sont utiles pour les chevaux effectuant un travail intense ou ayant des besoins énergétiques spécifiques.

Toutefois, leur utilisation doit être surveillée, car les excès favorisent les troubles digestifs (coliques, ulcères) ou des troubles du comportement (nervosité, excitabilité).

Les granulés et floconnés sont conçus par des fabricants spécialisés. Ils permettent d’apporter un mélange équilibré de fibres, d’énergie, de protéines, de minéraux et de vitamines.

Ces aliments ont l’avantage d’être pratiques, prêts à l’emploi, souvent plus digestes et complets qu’un simple mélange de céréales.

Le mash, quant à lui, est une préparation humide traditionnellement donnée de façon ponctuelle pour stimuler l’hydratation ou faciliter la digestion (par exemple après un effort intense ou lors d’un changement d’alimentation).

Les aliments complémentaires et suppléments

Dans certaines situations, l’alimentation de base ne suffit pas à couvrir tous les besoins d’un cheval : pousse de la corne, vitalité, récupération après un effort, soutien d’un vieux cheval ou d’une jument gestante. C’est là que les compléments entrent en jeu.

Ils se présentent sous forme de poudres, de liquides ou de blocs à lécher, et contiennent des vitamines, des minéraux, des oligo-éléments, ou encore des plantes spécifiques.

Par exemple, un complément riche en biotine peut favoriser la bonne santé des sabots, tandis qu’un bloc de sel comble les besoins en sodium surtout lorsque le cheval transpire lors de l’exercice.

L’utilisation de ces produits doit toujours être réfléchie, sur conseil d’un vétérinaire ou d’un nutritionniste équin.

Une sur-supplementation peut s’avérer contre-productive et parfois dangereuse, notamment pour les minéraux qui doivent être apportés en quantités précises.

Les aliments spécifiques pour besoins particuliers

Certains chevaux, du fait de leur âge, d’une pathologie ou d’une condition particulière, ont besoin d’aliments spécialement formulés.

C’est le cas des chevaux seniors dont les dents usées leur rendent la mastication du foin difficile : ils bénéficient de bouchons de foin ou de fibres préalablement humidifiés et broyés.

De même, pour les chevaux souffrant de troubles métaboliques (syndrome de Cushing, fourbure chronique), des aliments pauvres en sucres et amidon existent afin de limiter les risques pour leur santé.

Enfin, les poulains, juments gestantes ou poulinières allaitantes nécessitent aussi des aliments “croissance” et “reproduction”, enrichis en protéines, minéraux spécifiques et vitamines, pour assurer leur développement optimal ou celui de leur poulain.

Les aliments à éviter

Certains aliments de table ou résidus de cuisine (pain, pommes de terre, aliments moisis ou fermentés, tontes de gazon) sont toxiques ou dangereux pour le cheval.

Il ne faut jamais donner à votre cheval ce qui n’est pas expressément compatible avec son système digestif.

Par exemple, le pain sec, bien que souvent donné en friandise dans certaines traditions, peut provoquer des blocages digestifs. La pomme de terre est toxique, tout comme la plupart des plantes d’ornement du jardin.

Être vigilant sur la provenance et la qualité des aliments évitera de nombreuses complications de santé, des coliques aux intoxications. Mieux vaut se cantonner à des aliments adaptés spécifiquement à l’alimentation équine.

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Les règles de base pour une ration équilibrée

Respecter la prédominance du fourrage

La base de toute ration équilibrée pour un cheval repose sur le fourrage : foin, herbe ou équivalent. Un apport minimal de 1,5 % du poids vif du cheval en fourrage sec par jour est incontournable.

Par exemple, un cheval de 500 kg doit recevoir au moins 7,5 kg de foin quotidiennement, et souvent bien davantage si possible.

Cette règle garantit le bon fonctionnement du système digestif, limite le stress et réduit considérablement le risque de coliques. Elle respecte aussi le comportement naturel du cheval qui passe la majeure partie de la journée à mâcher.

En cas de manque de fourrage, le cheval peut développer des troubles comportementaux (tic à l’air, tic à l’appui) ou des problèmes gastriques. Veiller à distribuer le fourrage en plusieurs repas afin d’occuper le cheval sur la journée.

Adapter la ration à l’état et à l’activité du cheval

Chaque cheval est un individu unique. Il est essentiel d’ajuster la quantité et la qualité de la ration selon son poids, son âge, et surtout son niveau d’activité.

Un cheval de loisir vivant principalement au pré n’aura pas les mêmes besoins qu’un trotteur en entraînement intensif.

Le premier se contentera souvent d’un bon foin à volonté et d’un minéral adapté, tandis que le second aura besoin d’un complément énergétique par les concentrés pour soutenir ses efforts.

Surveillez régulièrement son état corporel : un cheval trop maigre aura besoin d’un surplus d’énergie (ex : ajout d’orge ou d’un floconné riche), alors qu’un cheval en embonpoint bénéficiera d’une ration plus pauvre, mais toujours très fibreuse.

Fractionner la distribution des repas

Le tube digestif du cheval est conçu pour recevoir des petites quantités de nourriture tout au long de la journée. Il est donc d’usage de fractionner l’apport en concentrés en 2, voire 3 repas quotidiens.

Distribuer toute la ration concentrée en un seul repas favorise les pics d’acidité dans l’estomac et peut provoquer des coliques, des ulcères ou des fermentations anormales dans le côlon.

Par exemple, pour un cheval de sport recevant 4 litres de granulés par jour, il vaut mieux répartir cette quantité sur 2 repas matin et soir, ou de préférence sur 3 repas si l’organisation le permet.

Garantir un accès constant à l’eau propre et aux minéraux

Le cheval doit pouvoir boire à volonté une eau propre, fraîche et accessible en permanence. L’eau participe non seulement à la digestion, mais également à la thermorégulation et à l’élimination des toxines.

Pensez aussi à laisser à disposition une pierre à sel ou un bloc minéralisé. Les besoins en sodium, en particulier lors de fortes chaleurs ou d’efforts physiques, sont élevés.

Le manque de minéraux peut entraîner fatigue, perte d’appétit, voire déséquilibres nerveux ou musculaires.

Astuce : lors d’entraînements soutenus ou en période estivale, ajoutez un peu de sel gemme à la ration pour compenser les pertes de sueur, sous contrôle vétérinaire.

Introduire tout nouvel aliment progressivement

Le microbiote digestif du cheval est très sensible aux changements alimentaires brusques. Toute modification, qu’il s’agisse d’un nouveau foin, de l’introduction de céréales ou d’un passage à l’herbe, doit se faire en douceur sur une période de 8 à 15 jours.

Un changement trop rapide provoque souvent des diarrhées, des coliques ou un refus de s’alimenter.

Par exemple, pour un cheval passant du box au pré au printemps, commencez par 20 à 30 minutes de sortie à l’herbe par jour, puis augmentez progressivement la durée.

Le même principe s’applique lors du passage à une nouvelle marque de granulés ou lors de la mise en place d’un complément nutritionnel.

Équilibrer l’apport en énergie, protéines, minéraux et vitamines

Composer une ration équilibrée, c’est veiller à ce que les différents apports soient en adéquation avec les besoins du cheval, sans carence ni excès.

Trop d’énergie (céréales, huile) peut rendre le cheval nerveux ou obèse, trop de protéines surcharge les reins, et les déséquilibres minéraux peuvent nuire à la santé osseuse et musculaire.

Utilisez des outils simples comme les tables de rationnement (disponibles en ligne ou via votre vétérinaire) pour calculer les apports journaliers.

N’hésitez pas à demander conseil à un professionnel en cas de doute, surtout si votre cheval a des besoins particuliers (croissance, lactation, sport…).

Pensez enfin à varier les sources d’aliments pour offrir une palette large de nutriments.

Par exemple, associer un bon foin, un floconné équilibré et un mélange de fourrages favorise la diversité et la complémentarité nutritionnelle.

Observer régulièrement son cheval et ajuster

Un cheval bien nourri est un cheval attentif, alerte, avec une robe brillante et un état corporel stable.

Soyez vigilant aux moindres signes d’anomalie : amaigrissement, perte de vitalité, troubles de l’appétit, crottins anormaux, problèmes de peau ou de fourbure.

Pesez votre cheval ou estimez son poids à l’aide d’un ruban de mesure. La surveillance de l’état corporel tout au long de l’année permet d’adapter les quantités, notamment aux changements de saison ou de niveau d’activité.

Enfin, n’oubliez pas : chaque cheval évolue avec le temps. L’alimentation doit donc suivre ses besoins du moment pour éviter carences comme excès.

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Les erreurs courantes à éviter

Même avec la meilleure volonté, il est facile de commettre certaines erreurs dans l’alimentation de son cheval. Beaucoup résultent d’idées reçues, de mauvaises habitudes ou de méconnaissance des besoins réels de l’animal.

Négliger la quantité et la qualité du fourrage

L’une des erreurs les plus fréquentes consiste à sous-estimer l’importance du foin ou de l’herbe dans la ration quotidienne. Donner trop peu de fourrage, ou un foin médiocre, expose le cheval à des troubles digestifs, du stress et même des coliques.

Un foin poussiéreux ou moisi augmente nettement les risques de toux, de syndromes respiratoires, voire d’intoxication.

Par exemple, remettre à plus tard l’achat d’un foin de bonne qualité, ou tenter de « compenser » avec davantage de concentrés, ne fera que fragiliser la santé de votre cheval sur le long terme.

Surdoser les concentrés par souci de “bien nourrir”

Il est tentant de croire qu’un cheval actif aura toujours besoin de grandes quantités de céréales ou de granulés.

Cependant, une ration trop riche en concentrés expose à l’embonpoint, aux coliques, aux fourbures et à des comportements nerveux ou agressifs.

Un poney de loisir qui reçoit plusieurs litres de granulés par jour risque rapidement de prendre du poids et de développer un syndrome métabolique, alors qu’il n’a pas besoin d’autant d’énergie.

Procéder à des changements alimentaires trop brusques

Modifier soudainement la composition de la ration (changement de foin, passage à un nouveau granulé, retour à l’herbe) perturbe le microbiote digestif du cheval.

Ces transitions doivent toujours s’effectuer de façon progressive, sur 8 à 15 jours, au risque de provoquer coliques, diarrhées ou même un refus de s’alimenter.

Un exemple classique : sortir un cheval au pré toute une journée dès le premier jour du printemps.

Ce choc alimentaire favorise les fourbures, les troubles digestifs et le stress. Privilégiez plutôt une transition douce, par des sorties progressives, afin de laisser l’organisme s’adapter.

Oublier l’apport en eau et en minéraux

Un cheval ne tolère pas l’absence d’eau, même sur de courtes durées.

Un abreuvoir sale, gelé ou inaccessible peut entraîner une déshydratation rapide et favoriser des coliques d’impaction.

De même, négliger la mise à disposition d’un bloc de sel ou d’un complément minéral expose à des carences invisibles mais lourdes de conséquences à moyen terme : fatigue, mauvais état général, problèmes musculaires.

Un exemple courant : un cheval qui transpire abondamment à l’entraînement mais n’a pas de pierre à sel.

Il risque d’accumuler progressivement des déséquilibres en sodium et en électrolytes, ce qui peut entraîner des troubles nerveux et une récupération difficile.

Appliquer un schéma alimentaire “standard” sans tenir compte de l’individu

Chaque cheval est unique. Utiliser systématiquement la même ration pour deux individus aux besoins différents revient à ignorer leur âge, leur activité, leur tempérament ou leur métabolisme.

Un pur-sang nerveux de sport et un poney rustique ne réagiront pas du tout de la même façon à une ration identique.

Ignorer ces différences conduit soit à des carences (maigreur, manque d’énergie), soit à des surcharges (prise de poids, fourbure), qui altèrent bien-être et performance.

Distribuer les aliments inadaptés ou dangereux

Donner du pain, des restes de cuisine, des légumes inadaptés ou des tontes de pelouse est une erreur malheureusement encore trop répandue.

Certains aliments, comme la pomme de terre ou l’herbe fraîchement tondue, sont toxiques et peuvent provoquer des blocages digestifs, voire être fatals.

La gourmandise et la connivence avec son cheval ne justifient jamais de lui offrir des aliments non prévus pour son espèce.

Sous-estimer l’importance de l’observation et du suivi

Penser que la ration ne doit être ajustée qu’une fois par an ou uniquement “en cas de problème” est une erreur.

Un cheval qui maigrit lentement, qui développe des crottins mous, ou qui devient apathique est peut-être en train de révéler une erreur dans sa ration ou dans l’adéquation de celle-ci à son activité.

Observer la ligne, le poil, l’état général et réagir vite évite bien des complications de santé.

Conseils pratiques pour adapter l’alimentation à chaque cheval

Chaque cheval est un individu à part entière, avec ses besoins spécifiques qui évoluent au fil du temps, de son activité et de sa condition physique.

Adapter la ration à votre compagnon, c’est prendre le temps de l’observer, de l’écouter et de réagir en fonction de son état, sans suivre aveuglément des schémas standards.

Évaluer régulièrement l’état corporel du cheval

Surveiller l’état corporel de votre cheval est la première clé d’une alimentation adaptée. Un cheval trop maigre, au poil terne et à l’énergie en berne manque sans doute de calories ou de certains nutriments.

À l’inverse, un cheval en surpoids verra sa santé compromise (fourbure, essoufflement, articulations douloureuses).

Utilisez l’échelle de notation de l’état corporel, que ce soit à l’œil, au toucher ou grâce à un ruban de mesure pour estimer le poids. Un repère simple : vous devez pouvoir sentir les côtes sous les doigts sans qu’elles soient trop visibles.

Réalisez cet examen tous les mois, et adaptez la ration en conséquence.

Par exemple, si votre cheval a perdu du poids à la sortie de l’hiver, augmentez les apports énergétiques avec un concentré ou un fourrage de meilleure qualité.

Tenir compte de l’âge et des étapes de la vie

Le métabolisme du cheval évolue fortement selon l’âge. Un poulain a des besoins accrus en protéines et minéraux pour bâtir sa croissance. Une jument gestante ou allaitante doit recevoir des apports accrus en énergie, calcium et vitamines.

Les chevaux âgés assimilent moins bien les nutriments, mâchent souvent moins efficacement et digèrent plus difficilement les fibres longues.

Pour eux, privilégiez un foin plus tendre, ou proposez des fibres prédécoupées, des bouchons humidifiés, tout en veillant à complémenter en minéraux adaptés à leur séniorité.

Ignorer ces spécificités expose à des carences ou des soucis digestifs.

Par exemple, un vieux cheval qui maigrit malgré une belle ration classique bénéficiera d’aliments spécifiques “seniors” et d’une surveillance rapprochée de ses dents.

Adapter la ration au niveau d’activité

Un cheval de loisir peu sollicité n’a pas les mêmes exigences nutritives qu’un cheval de sport ou d’endurance. Adapter la ration, c’est doser la quantité et le type d’énergie pour coller à l’effort demandé.

Pour un cheval au repos ou faiblement travaillé, un fourrage de bonne qualité, enrichi d’un complément minéral, suffit généralement à couvrir l’essentiel des besoins.

À l’opposé, un cheval de concours complet, enchaînant les entraînements, réclamera une part plus élevée de concentrés riches en énergie, glucides complexes et parfois un apport lipidique.

Un poney rustique, s’il reçoit la ration d’un trotteur de compétition, prendra du poids et risquera des soucis métaboliques. À l’inverse, un cheval de course sous-alimenté manquera d’énergie, perdra de la masse musculaire et de la vivacité.

Respecter les particularités de race et de métabolisme

Certaines races de chevaux ou de poneys sont réputées “économes” : elles stockent facilement l’énergie et prennent du poids rapidement, même sur des rations limitées.

Les poneys, Haflingers, Fjords ou certaines races rustiques doivent donc recevoir des aliments très fibreux, pauvres en sucres rapides, et voir leur accès à l’herbe contrôlé au printemps.

À l’inverse, un pur-sang, un anglo-arabe ou un cheval très nerveux brûlent plus facilement leur ration et nécessitent souvent une supplémentation énergétique adaptée pour maintenir un état correct.

Pour eux, un foin de bonne qualité, agrémenté d’un floconné de sport et d’un complément minéral protègera leur santé et leur dynamisme.

Ignorer ces différences conduit vite à des déséquilibres : fourbure chez les races rustiques suralimentées, amaigrissement chez les chevaux “chauds” sous-alimentés.

S’adapter aux transitions saisonnières et changements de rythme

Les besoins d’un cheval varient suivant les saisons. L’arrivée de l’hiver nécessite parfois d’augmenter la ration pour lutter contre le froid, en privilégiant les fibres longues qui génèrent de la chaleur lors de leur digestion.

Au printemps, le retour à l’herbe fraîche impose une transition prudente pour éviter les fourbures et troubles digestifs.

Augmentez progressivement le temps de pâturage, et réduisez un peu les concentrés au fur et à mesure que le cheval bénéficie de l’herbe verte.

En cas de changement brutal d’activité (départ au repos, début d’un travail soutenu), ajustez la ration progressivement : diminuez ou augmentez les apports énergétiques sur plusieurs jours, jamais d’un seul coup.

Prendre en compte la santé bucco-dentaire

Un cheval avec des dents usées, mal alignées ou douloureuses aura du mal à mâcher correctement son foin. Il gaspille alors des aliments ou montre une perte de poids inexpliquée malgré une ration suffisante.

Faites contrôler systématiquement la bouche (parage dentaire annuel recommandé) et, en cas de soucis, proposez des fibres courtes, des bouchons humidifiés ou des mashs, beaucoup plus faciles à mastiquer et assimiler.

Ignorer cet aspect, c’est risquer de voir son cheval s’affaiblir sur la durée sans raison apparente.

Écouter l’avis des professionnels

Face à un cheval difficile à maintenir en état, qui présente des pathologies ou des besoins particuliers, il est essentiel de demander conseil à un vétérinaire ou un nutritionniste équin.

Chaque cas étant unique, seul un professionnel pourra prescrire éventuellement des analyses sanguines ou proposer la ration la plus appropriée.

De même, si vous souhaitez introduire un nouveau complément, changer complètement de type de ration ou gérer un problème spécifique (allergies, maladies métaboliques), ne le faites jamais à l’aveugle : le regard extérieur sera précieux pour éviter les erreurs aux conséquences parfois graves.

Observer et ajuster continuellement

Enfin, restez attentif à l’évolution de votre cheval : variations de poids, d’appétit, qualité du poil, attitude à l’exercice, état des crottins… Tous ces petits signaux sont riches d’enseignements.

Par exemple, un cheval qui laisse du foin, qui trie ses granulés ou dont les crottins sont mous vous indique que la ration ne lui convient pas sur un point précis.

Ajustez doucement, testez de nouveaux aliments si besoin, ou fractionnez encore plus la distribution.

L’alimentation d’un cheval est un équilibre dynamique : elle doit s’adapter, semaine après semaine, à la réalité du moment et non à des modèles figés. C’est la meilleure façon d’assurer bien-être, santé et plaisir de vivre à votre compagnon au quotidien.

FAQ – Alimentation du cheval : Réponses à vos dernières questions

À quelle fréquence dois-je nourrir mon cheval au cours de la journée ?

Idéalement, il est recommandé de fractionner la ration quotidienne en 2 à 3 repas, surtout pour les concentrés.

Cela favorise une bonne digestion et limite les risques de troubles digestifs comme les coliques.

Comment savoir si mon cheval reçoit assez de fourrage ?

Un cheval devrait recevoir chaque jour environ 1,5 à 2 kg de fourrage sec (foin ou herbe) par tranche de 100 kg de poids vif.

Si votre cheval garde sa ligne, rumine tranquillement et présente un bon état général, c’est le bon équilibre.

Est-il obligatoire de donner des compléments minéraux et vitaminés ?

Si la ration est composée uniquement de fourrage de bonne qualité, il peut être utile d’ajouter un complément minéral pour couvrir tous les besoins.

Les chevaux au travail, âgés, ou qui ont une alimentation variée peuvent avoir besoin de compléments spécifiques selon l’avis d’un vétérinaire ou d’un nutritionniste équin.

Comment adapter la ration si mon cheval travaille plus intensément ?

Augmentez progressivement la part de concentrés en respectant la capacité digestive de votre cheval (jamais plus de 500g de céréales par repas pour un cheval de taille moyenne).

Il est aussi conseillé d’inclure des huiles végétales ou des fibres digestibles pour un apport énergétique sécurisé.

Mon cheval refuse de manger son aliment habituel : que faire ?

Vérifiez d’abord la fraîcheur et la qualité des aliments, et assurez-vous qu’il n’y a pas de trouble dentaire ou de maladie sous-jacente.

Si tout est normal, introduisez progressivement de nouveaux aliments pour stimuler son appétit sans perturber sa flore digestive.

Mon poney ou cheval est en surpoids : comment réajuster son alimentation ?

Réduisez les apports en concentrés et privilégiez un fourrage pauvre en énergie (comme un foin de prairie mature).

Mettez en place un suivi régulier de son poids et adaptez la ration selon ses besoins réels d’exercice et de santé.

Comment éviter les troubles digestifs liés à l’alimentation ?

Assurez toujours l’accès à une eau propre, faites toute modification alimentaire de façon progressive, et fractionnez les repas.

Un accès permanent au fourrage et un bon espace pour bouger limitent aussi les risques de coliques ou d’ulcères.

Le cheval a-t-il besoin de sel en plus de sa ration habituelle ?

Oui, il est conseillé de mettre une pierre à sel à disposition en permanence pour couvrir ses besoins en sodium et en oligo-éléments.

En période de forte chaleur ou d’effort, un apport en électrolytes peut aussi être nécessaire.

Est-il possible de nourrir plusieurs chevaux avec la même ration ?

Non, chaque cheval a des besoins spécifiques selon son âge, son poids, son activité et son état de santé.

Adaptez la ration individuellement et surveillez régulièrement l’état corporel de chaque équidé.

Comment reconnaître un aliment de mauvaise qualité ?

Un fourrage ou un aliment moisi, poussiéreux, malodorant ou présentant des traces d’humidité doit être évité, car il peut être toxique ou entraîner des troubles digestifs.

Privilégiez des fournisseurs fiables et stockez les aliments dans de bonnes conditions, à l’abri de l’humidité et des nuisibles.

Conclusion

Nourrir un cheval correctement repose sur la bonne compréhension de ses besoins nutritionnels, le choix adapté des types d’aliments et le respect de règles simples pour équilibrer la ration.

L’éviter des erreurs fréquentes, comme une transition alimentaire trop brusque ou le surdosage d’aliments concentrés, permet de préserver la santé digestive du cheval.

Adapter chaque ration à l’individu, en tenant compte de son âge, de son activité et de ses particularités, garantit un bien-être optimal et participe à la prévention de nombreux soucis de santé.

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