La compréhension de la dérobade est indispensable pour tous ceux qui côtoient les chevaux, que ce soit en élevage, en compétition, lors du travail quotidien ou lors de séances de soins.
Ce comportement peut impacter la sécurité du cavalier, la progression du cheval, la réussite lors d’un concours ainsi que l’image professionnelle d’un élevage ou d’une structure équestre.
Mieux appréhender la dérobade aide à adapter les pratiques d’entraînement ou de gestion et favorise le bien-être animal.
Dérobade : Qu’est-ce que c’est ? Définition !
En équitation, la dérobade désigne le comportement, généralement en situation de saut d’obstacle, où un cheval refuse de franchir la difficulté en se déplaçant latéralement ou en évitant l’obstacle sans s’arrêter franchement.
Contrairement au refus, où le cheval s’arrête net, la dérobade implique un contournement du dispositif, parfois rapide et imprévisible.
Ce terme est également utilisé de manière plus large pour évoquer tout comportement par lequel le cheval évite une demande du cavalier ou une situation qui lui est désagréable.
Enjeux et utilité de la compréhension de la dérobade
La dérobade est un sujet de préoccupation en compétition, en formation des jeunes chevaux, dans la sécurité des cavaliers et lors de la valorisation d’un cheval (vente, reproduction, performance sportive).
Elle est étudiée dans les disciplines de saut d’obstacles, de complet ou lors de l’apprentissage du travail à pied.
Savoir reconnaître et interpréter ce comportement permet d’anticiper les réactions du cheval, d’adapter les exercices et d’améliorer la communication entre cheval et cavalier.
Elle sert également de critère dans l’évaluation de la franchise, du courage et du tempérament du cheval.
Comment évaluer ou identifier une dérobade ?
La dérobade est observable lors du passage d’un obstacle ou d’une difficulté en carrière ou en extérieur. Les signes typiques sont :
- Déplacement rapide et latéral devant l’obstacle, avec écart parfois marqué.
- Tention musculaire, oreilles tournées vers l’arrière, signes d’hésitation ou d’appréhension.
- Contournement volontaire de l’obstacle, souvent du même côté (droitier/gaucher chez le cheval).
La dérobade se distingue d’un refus (arrêt franc) ou d’une hésitation (ralentissement sans écart réel). En compétition, toute dérobade devant un obstacle est sanctionnée (généralement 4 points en CSO pour la première dérobade, élimination après plusieurs).
Dérobade : avantages pour les professionnels ou passionnés du cheval
Comprendre la dérobade offre plusieurs bénéfices :
- Identifier rapidement les difficultés, origines ou défaillances dans le dressage ou le bien-être du cheval.
- Adapter les séances de travail pour renforcer la confiance, améliorer la franchise et prévenir des incidents en compétition ou en loisir.
- Renforcer la confiance cavalier-cheval et la sécurité, en anticipant ces comportements.
En élevage ou commerce, un cheval peu sujet à la dérobade présente souvent une meilleure image auprès des acheteurs potentiels.
Risques, limites ou critiques de la dérobade
La dérobade peut engendrer différents risques :
- Chute du cavalier lors de mouvements brusques ou imprévus.
- Perte de points voire élimination en compétition.
- Diminution de la confiance mutuelle entre le cavalier et son cheval.
Une répétition fréquente des dérobades peut traduire un problème plus profond : inconfort physique, peur, mauvaise expérience ou un apprentissage inadapté.
Comment prendre en compte la dérobade dans une gestion équine ?
La gestion de la dérobade implique :
- Évaluer l’origine du comportement (douleur, stress, incompréhension, problème d’entraînement).
- Adapter progressivement les exercices, en commençant par des obstacles faciles, pour regagner la confiance du cheval.
- Assurer un encadrement sécurisé pour le cavalier, surtout avec des chevaux verts ou sensibles.
- S’assurer de l’adéquation entre le niveau du couple cavalier-cheval et la difficulté des exercices.
L’écoute et l’observation sont fondamentales pour traiter efficacement ce comportement, sans brutalité ni pression excessive.
Exemple concret de dérobade en contexte équin
Lors d’un concours de saut d’obstacles, un cheval approche une haie d’apparence intimidante. À l’abord, il effectue un écart à gauche et contourne la haie au lieu de sauter. Le juge signale une première dérobade au cavalier. Ce dernier doit alors replacer son cheval face à l’obstacle pour représenter l’exercice. Cette situation peut survenir aussi bien en compétition qu’à l’entraînement, notamment avec de jeunes chevaux en cours d’apprentissage ou avec des obstacles inhabituels.
Termes liés ou complémentaires
- Refus : arrêt franc du cheval devant l’obstacle.
- Fuite latérale : déplacement brusque sur le côté, proche de la dérobade mais sans obstacle précis.
- Franchise : qualité du cheval à aborder les difficultés sans hésitation.
- Obstacle : tout élément à franchir, naturel ou artificiel.
- Écart : mouvement vif sur le côté, pas toujours devant un obstacle.
En résumé
La dérobade reste un élément incontournable du travail quotidien avec les chevaux, que l’on soit cavalier, entraîneur ou responsable d’une structure équestre.
Savoir identifier, anticiper et gérer ce comportement améliore la sécurité, la progression sportive et le bien-être du cheval.
Comprendre la dérobade facilite également l’établissement d’une relation de confiance durable avec son cheval, et contribue à l’éducation et à la valorisation de chaque équidé.