Rhinopneumonie (cheval) : symptômes, traitement, cause

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La rhinopneumonie du cheval, ça parle à tous les cavaliers mais savez-vous vraiment la reconnaître ? Regardons ensemble ses symptômes, ses causes et les clés pour bien réagir en cas de doute.

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La rhinopneumonie équine figure parmi les maladies infectieuses les plus redoutées dans les écuries, aussi bien pour ses symptômes parfois spectaculaires que pour son pouvoir de contagion fulgurant.

En 2021, l’IFCE indiquait que ce virus était à l’origine de près de 60 foyers déclarés sur le territoire français rien qu’au premier semestre, soulignant ainsi sa forte prévalence dans nos centres équestres.

Face à cette menace, il apparaît essentiel pour chaque cavalier, propriétaire ou soignant d’identifier les premiers signes afin d’assurer une réaction rapide. De la fièvre persistante à des troubles neurologiques ou à des avortements, le spectre des manifestations est large.

Comprendre la nature du virus, ses symptômes, ainsi que ses modes de transmission, permet d’adopter les bons réflexes face à une suspicion de cas.

Nous explorerons également les méthodes actuelles de prise en charge, de la gestion médicale au rôle clé de la prévention. Cela inclut les mesures à adopter aussi bien au quotidien qu’en période d’épidémie, afin de protéger efficacement vos chevaux et votre structure.

Qu’est-ce que la rhinopneumonie chez le cheval ?

La rhinopneumonie est une maladie virale qui inquiète de nombreux propriétaires et cavaliers, tant elle peut frapper soudainement un cheval ou l’ensemble d’une écurie.

Mieux comprendre cette affection permet d’adopter rapidement les bons gestes, autant pour le cheval atteint que pour la sécurité de la cavalerie entière.

Une maladie virale due à un herpesvirus équin

La rhinopneumonie est provoquée par des virus de la famille des Herpesviridae, principalement l’herpèsvirus équin de type 1 (EHV-1) et de type 4 (EHV-4). Ces virus sont très spécifiques aux chevaux et ne se transmettent pas à l’homme ni à d’autres espèces animales.

EHV-1 et EHV-4 sont très proches mais provoquent des formes cliniques parfois différentes. EHV-1, par exemple, est connu pour être à l’origine de complications neurologiques et d’avortements chez la jument, tandis qu’EHV-4 est plus fréquemment impliqué dans des infections respiratoires classiques, notamment chez les jeunes chevaux.

La capacité de l’herpèsvirus à se cacher dans l’organisme du cheval et à se réactiver lorsqu’il est fatigué ou stressé explique pourquoi la maladie peut ressurgir même chez un animal qui semble en bonne santé.

Les formes cliniques de la rhinopneumonie

La rhinopneumonie peut se manifester de différentes manières, ce qui complique parfois la détection précoce. On distingue principalement trois formes cliniques :

  • Forme respiratoire : C’est la plus fréquente, en particulier chez les jeunes chevaux ou les chevaux vivant en collectivité. Les signes ressemblent à ceux d’une grippe avec toux, jetage nasal et fièvre.
  • Forme abortive : Plus grave, elle touche essentiellement les juments gestantes qui, suite à l’infection du virus (surtout EHV-1), perdent leur poulain souvent en fin de gestation.
  • Forme nerveuse (neurologique) : Cette forme rare mais spectaculaire entraîne une atteinte du système nerveux. Sa survenue est imprévisible et certains chevaux peuvent garder des séquelles.

Chaque forme a des répercussions spécifiques sur la santé et le bien-être du cheval.

Par exemple, un poulain non protégé risque une convalescence longue après une forte fièvre, tandis qu’une épidémie nerveuse peut entraîner la mise en place immédiate de mesures restrictives dans la structure, pour limiter la propagation.

Une maladie très contagieuse

La rhinopneumonie est réputée pour sa forte contagiosité. Dans un groupe, il suffit d’un cheval excréteur du virus pour voir apparaître une flambée de cas dans les jours qui suivent, d’autant plus si les infrastructures ou le matériel sont partagés sans précautions.

Cela explique pourquoi la vigilance est essentielle en centre équestre, lors de rassemblements ou pendant les périodes de stress pour les chevaux (compétition, transport, changements d’écurie).

Pourquoi faut-il bien connaître la rhinopneumonie ?

Identifier la rhinopneumonie et comprendre ses spécificités permettent d’agir rapidement afin de préserver la santé de son cheval, mais aussi celle de toute la structure. Face à une suspicion, savoir reconnaître le contexte et les risques réduit la propagation et limite les conséquences parfois dramatiques, notamment les pertes de poulains ou la paralysie.

Par exemple, un cavalier qui connaît la capacité du virus à rester latent évitera de stresser inutilement son cheval ou d’introduire de nouveaux chevaux sans prendre de précautions, car certains porteurs sains peuvent transmettre la maladie sans présenter de signes apparents.

Quels sont les symptômes de la rhinopneumonie ?

Reconnaître les signes de la rhinopneumonie chez son cheval est essentiel pour réagir sans tarder et limiter la contagion dans l’écurie.

Les symptômes varient fortement selon la forme de la maladie, l’âge du cheval et son état général, ce qui peut parfois conduire à sous-estimer la gravité de la situation.

Les signes de la forme respiratoire

La forme respiratoire est la plus courante et se manifeste souvent par des symptômes proches de ceux d’une grippe équine classique.

Le cheval présente généralement de la fièvre, parfois élevée (au-dessus de 39°C), qui peut être le premier signe d’alerte, surtout dans un groupe où plusieurs membres montrent le même trouble.

Un jetage nasal clair, puis épaissi et parfois purulent, accompagne la fièvre. Cette morve peut passer inaperçue si elle est discrète ou assimilée à une simple réaction à la poussière, d’où l’importance d’un suivi quotidien.

Une toux, plus ou moins marquée, s’installe. Certains chevaux toussent de façon sèche, d’autres de manière plus productive, seule ou en groupe. Dans un manège fermé, il est fréquent d’entendre plusieurs chevaux tousser en même temps lors d’un épisode de rhinopneumonie.

De plus, les chevaux touchés peuvent sembler abattus, manger moins ou montrer une baisse de forme lors du travail. De jeunes chevaux peuvent présenter un abattement prononcé avec une convalescence parfois longue après la poussée fébrile.

Chez les poulains, en plus des symptômes classiques, on peut observer des ganglions sous-mandibulaires enflés, une respiration accélérée ou une sensibilité au niveau de la tête.

La forme abortive : un signe brutal chez la jument gestante

La forme abortive concerne surtout les juments en gestation, en particulier au dernier trimestre.

Ici, le symptôme majeur est l’avortement brutal, souvent sans autres signes préalables évidents. Une jument peut paraître en parfaite santé et, du jour au lendemain, expulser son poulain mort-né ou non viable.

L’avortement se produit souvent quelques semaines après l’infection initiale. Cela explique pourquoi il est crucial de surveiller les juments qui ont été en contact avec un cheval malade, même si elles ne montrent pas de signes visibles.

Dans certains cas, on peut noter un refus de s’alimenter, une légère fièvre ou des écoulements vulvaires, mais ces symptômes restent discrets et peu caractéristiques.

L’enjeu est d’autant plus grand que la rhinopneumonie peut provoquer des avortements en série dans une même écurie, ce qui entraîne stress, choc émotionnel pour les cavaliers, et de lourdes conséquences pour l’élevage.

Les symptômes de la forme nerveuse (neurologique)

Dans sa forme neurologique, la rhinopneumonie provoque des symptômes plus impressionnants, mais aussi plus rares.

Au début, on observe parfois une légère incoordination des membres postérieurs, une raideur dans la démarche ou des difficultés à se lever. Ces signes peuvent passer inaperçus ou être assimilés à un problème locomoteur banal.

La maladie peut ensuite progresser vers une véritable paralysie (partielle ou totale), des pertes d’équilibre, voire une incapacité à uriner normalement. Certains chevaux restent couchés plusieurs heures, incapables de se relever.

Une atteinte de la queue ou des troubles de l’anus sont parfois signalés (queue pendante, incontinence fécale), signes évocateurs d’une atteinte nerveuse.

Dans les cas les plus graves, cela peut conduire à l’euthanasie, faute de récupération. Mais il est important de noter que certains chevaux se remettent partiellement ou complètement avec des soins adaptés.

Face à ce type de symptômes, il est vital d’isoler le cheval sans délai et de prévenir le vétérinaire, car la forme neurologique nécessite une gestion d’urgence et ses conséquences sont souvent imprévisibles.

Savoir détecter les signaux d’alerte : pourquoi est-ce crucial ?

La diversité des symptômes rend la vigilance quotidienne indispensable, surtout en écurie collective. Un simple épisode fébrile chez plusieurs chevaux, une toux inhabituelle ou un avortement inexpliqué sont autant de signaux qui doivent alerter et inciter à consulter rapidement un vétérinaire.

La réactivité des cavaliers et propriétaires limite la propagation du virus dans le troupeau et augmente les chances de guérison du cheval atteint.

Par exemple, lors d’une épidémie, prendre la température des chevaux matin et soir peut permettre de repérer précocement la maladie.

En restant attentif aux moindres changements de comportement, d’appétit ou de condition physique, on protège non seulement son propre cheval mais aussi l’ensemble de la cavalerie.

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Quelles sont les causes et modes de transmission de la maladie ?

Comprendre comment un cheval peut attraper la rhinopneumonie est essentiel pour limiter les risques de contamination dans une écurie et éviter de fâcheuses surprises lors des périodes sensibles (transports, compétitions, poulinages).

L’origine virale : un virus qui reste latent

La rhinopneumonie est causée par des herpesvirus équins, principalement EHV-1 et EHV-4, qui ont la particularité de pouvoir rester dormants dans l’organisme d’un cheval infecté.

Après une première exposition au virus, le cheval ne l’élimine jamais totalement : le virus s’installe dans certains tissus nerveux, où il reste à l’état latent parfois pendant des années, sans provoquer de symptômes.

Ce mécanisme explique qu’un cheval apparemment en bonne santé puisse soudainement redevenir contaminant pour son entourage après un évènement stressant, comme un déménagement, une compétition ou une maladie intercurrente.

Par exemple, un vieux cheval arrivé récemment dans une nouvelle pension peut, sous l’effet du stress, réactiver le virus et excréter à nouveau des particules virales, risquant d’infecter tout le groupe.

La transmission directe : contact cheval à cheval

La première voie de contamination est le contact rapproché entre chevaux. Les sécrétions nasales, la toux ou même le simple éternuement d’un cheval infecté peuvent transmettre des milliers de particules virales à ses congénères.

Un box partagé, un abreuvoir commun ou le travail côte à côte dans un manège facilitent très rapidement la propagation du virus. Ceci explique les épidémies « explosives » parfois observées dans les centres équestres ou lors des manifestations hippiques.

Le risque est d’autant plus élevé chez les jeunes chevaux, les poulains, ou lors des périodes où la cavalerie est soumise à une densité importante, comme en hiver dans des bâtiments clos.

La transmission indirecte : matériel et environnement contaminés

Le virus de la rhinopneumonie survit plusieurs heures, voire quelques jours, dans l’environnement immédiat du cheval malade.

L’homme peut alors, sans s’en rendre compte, jouer le rôle de « vecteur mécanique ». Brosse, licol, couverture, matériel de pansage, seau d’eau ou même vêtements (gants, bottes) peuvent devenir sources d’infection s’ils servent à plusieurs chevaux sans nettoyage intermédiaire.

Par exemple, une brouette utilisée pour curer les box d’un cheval malade puis celle d’un cheval sain sans désinfection, ou un licol prêté à un cheval toussant, augmentent fortement le risque de dissémination du virus.

C’est pourquoi il est recommandé de dédier le matériel à chaque cheval en cas de suspicion de rhinopneumonie et de renforcer le nettoyage des mains, surtout s’il y a des juments gestantes ou des chevaux fragiles dans la structure.

La transmission aérienne : un risque sous-estimé

Même sans contact direct, les particules virales peuvent être projetées à distance lors d’éternuements ou de fortes quintes de toux.

Dans un manège peu ventilé ou un fourgon de transport, il suffit qu’un cheval commence à tousser pour contaminer l’air ambiant, lequel sera inhalé par les autres animaux à proximité.

C’est la raison pour laquelle les transports groupés (camion, van) ou les rassemblements de chevaux en espaces clos demandent une vigilance accrue, car le virus circule alors très vite d’un individu à l’autre.

Les situations à risque : stress, rassemblements, mouvements d’équidés

La réactivation du virus chez un porteur sain est souvent déclenchée par le stress : déménagement, poulinage, sevrage, début d’entraînement, compétition… Autant d’évènements qui fragilisent le système immunitaire et favorisent l’excrétion virale.

Les foires, concours, ventes aux enchères et autres rassemblements où les chevaux venus de différentes origines se côtoient dans un délai court sont particulièrement propices à la dissémination du virus. Un cheval arrivant d’un haras contaminé peut introduire la rhinopneumonie dans une écurie jusque-là indemne, souvent sans symptôme visible au début.

Pour les élevages, la période des poulinages est un moment critique : les allées et venues, l’introduction de nouveaux animaux, le stress des mises bas et la concentration d’animaux fragiles multiplient les opportunités de déclencher une vague d’infections.

Pourquoi la vigilance est de tous les instants ?

En résumé, la rhinopneumonie se transmet facilement, parfois sournoisement, et profite souvent d’un moment de relâchement dans les habitudes sanitaires ou du stress ambiant pour s’installer dans une structure.

C’est en connaissant les chemins de contamination qu’on peut rompre la chaîne de transmission et protéger efficacement l’ensemble de la cavalerie, des plus jeunes aux plus anciens, reproducteurs compris.

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Comment traiter la rhinopneumonie chez le cheval ?

Appeler rapidement le vétérinaire : la première étape cruciale

À la moindre suspicion de rhinopneumonie, qu’il s’agisse de toux inexpliquée, de fièvre persistante ou d’un avortement soudain, il est indispensable de faire intervenir un vétérinaire sans attendre.

La rhinopneumonie peut évoluer rapidement, prendre des formes graves et s’étendre à toute l’écurie : un diagnostic professionnel assure une prise en charge adaptée et limite la contagion.

Le vétérinaire pourra réaliser un prélèvement (écouvillon nasal ou sang) pour confirmer la présence de l’herpèsvirus et déterminer la forme exacte de la maladie.

Agir vite permet de mettre en place les mesures d’isolement nécessaires, d’ajuster les soins et de protéger les chevaux fragiles, comme les juments gestantes ou les poulains.

Le traitement symptomatique : aider le cheval à combattre le virus

À ce jour, il n’existe pas de médicament antiviral spécifique qui élimine EHV-1 ou EHV-4 chez le cheval.

Le traitement repose donc principalement sur la gestion des symptômes, pour améliorer le confort de l’animal et prévenir les complications.

Le vétérinaire prescrit généralement des anti-inflammatoires pour faire baisser la fièvre et limiter les douleurs ou courbatures.

Dans certains cas, notamment en présence d’une affection respiratoire sévère ou d’une surinfection bactérienne, des antibiotiques peuvent être prescrits pour prévenir les complications pulmonaires.

Un apport suffisant d’eau fraîche, du repos complet et parfois même la pose d’un nébuliseur (inhalation) sont recommandés pour aider le cheval à mieux respirer, à évacuer les sécrétions et à se rétablir plus vite.

Par exemple, un jeune cheval très abattu pourra rester au box, au calme et sans travail pendant plusieurs semaines, avec un suivi attentif de sa température matin et soir.

Une fièvre qui persiste plus de deux à trois jours doit être signalée au vétérinaire.

L’isolement du cheval malade : protéger le reste de la cavalerie

Éloigner aussitôt le ou les chevaux suspects permet de couper la chaîne de transmission du virus.

Le cheval malade doit être placé dans un box dédié, si possible éloigné des autres, et ne pas partager son matériel (seaux d’eau, licol, brosses).

Cet isolement doit durer jusqu’à 21 jours après la disparition des symptômes : EHV peut être excrété plusieurs jours après la guérison apparente.

C’est une étape incontournable pour éviter une hécatombe dans les groupes densément peuplés, notamment là où vivent des poulains ou des juments gestantes plus vulnérables.

Soins complémentaires et surveillance rapprochée

L’état général du cheval malade doit être surveillé quotidiennement : prise de température, vérification de l’appétit, de l’aspect des sécrétions nasales et de la qualité de la respiration.

Un affaiblissement soudain, un abattement prononcé ou la persistance d’une toux forte nécessitent de recontacter le vétérinaire.

En cas de forme neurologique, la surveillance est encore plus stricte : il faut veiller à la sécurité du cheval dans son box, à son alimentation et à l’absence d’escarres ou de blessures dues à l’immobilité.

Un cheval incapable de se relever peut nécessiter une installation sur paille épaisse, un soutien à l’alimentation (purées, aliments complémentaires) et parfois l’intervention régulière d’un professionnel pour l’aider à changer de position.

Gestion des juments gestantes et des reproducteurs

En présence de la forme abortive : toutes les juments gestantes ayant été en contact avec un cheval malade doivent être isolées et surveillées plusieurs semaines durant.

Certaines cliniques spécialisées conseillent de les déplacer dans une zone d’isolement, loin des poulinières non exposées, afin d’éviter une vague d’avortements en cascade.

Des soins de soutien (ménager le stress, garantir une alimentation riche et sécurisante) sont essentiels, car la moindre fragilisation favorise la réactivation du virus.

Parfois, le vétérinaire prescrira des immunostimulants ou un suivi échographique de la gestation.

Importance de l’hygiène et du nettoyage renforcé

Désinfecter régulièrement les box, les couloirs, les véhicules de transport et tout le matériel en contact avec le cheval malade est nécessaire pour stopper la circulation du virus dans l’écurie.

Le nettoyage à l’eau chaude et l’utilisation de désinfectants virucides permettent de réduire la charge virale sur les surfaces.

Il est conseillé de porter des gants et de changer de vêtements avant de s’occuper d’autres chevaux, pour ne pas propager le virus involontairement.

Par exemple, désinfecter les brosses, laver les seaux à l’eau bouillante après chaque utilisation et réserver une tenue exclusivement pour la gestion du malade sont des bons réflexes pour protéger l’ensemble du troupeau.

Quand faut-il envisager l’hospitalisation ?

Dans certains cas graves, comme une forme neurologique sévère, une immobilisation prolongée ou une difficulté importante à s’alimenter, une hospitalisation en clinique vétérinaire peut être proposée.

Cela permet une surveillance continue, des soins techniques (perfusions, alimentation assistée, nursing), et optimise les chances de récupération, surtout chez les poulains ou les juments précieuses.

Prévention et mesures à adopter en cas d’épidémie

La prévention de la rhinopneumonie repose sur la combinaison de plusieurs bonnes pratiques d’écurie. Lorsque l’épidémie est déclarée, il faut savoir réagir de façon organisée pour limiter les dégâts et rassurer les cavaliers tout en protégeant l’ensemble du troupeau.

Vaccination : le meilleur bouclier collectif

La vaccination demeure la mesure préventive la plus efficace contre la rhinopneumonie, notamment pour protéger les chevaux à risque et éviter les formes les plus graves.

Les protocoles de vaccination recommandent généralement deux injections, puis des rappels tous les six mois, en particulier pour les chevaux en collectif, ceux participant à des rassemblements ou les juments gestantes.

Même si la vaccination n’empêche pas toujours une infection ou la circulation du virus, elle réduit significativement la gravité des symptômes et la fréquence des formes nerveuses ou abortives.

Il est important de noter que pour protéger une écurie entière, il faut atteindre un taux élevé de chevaux vaccinés.

Par exemple, dans une structure où seule la moitié du cheptel est vaccinée, l’effet protecteur de groupe reste limité, car le virus peut continuer à circuler chez les chevaux non protégés.

Isolement immédiat des cas suspects ou malades

Dès l’apparition d’un cas suspect (toux, fièvre, abattement), il est crucial d’isoler ce cheval dans un box dédié, éloigné si possible du reste de la cavalerie.

Cette mesure permet de stopper dès le début la diffusion du virus aux autres pensionnaires, réduisant ainsi le nombre de malades.

L’idéal est de mettre en place un parcours d’accès distinct pour le cheval malade, d’éviter les croisements dans les allées et de restreindre ses contacts à un seul soigneur, qui ne s’occupera de lui qu’en dernier et changera de tenue après chaque visite.

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Quarantaine et gestion des entrées/sorties

L’introduction de nouveaux chevaux dans une écurie constitue un risque majeur. Instaurer une quarantaine systématique de 2 à 3 semaines pour tout nouvel arrivant limite l’entrée d’animaux excréteurs silencieux.

Cette période permet d’observer l’apparition d’éventuels symptômes et de réaliser, à la demande du vétérinaire, des tests en cas de doute.

En cas d’épidémie active, il est recommandé de suspendre temporairement les mouvements d’équidés : pas de nouveaux chevaux, pas de sorties en compétition, ni de participation à des rassemblements.

Par exemple, une écurie touchée par la forme respiratoire doit prévenir les propriétaires que les déplacements sont interdits jusqu’à la levée de l’alerte, ce qui évite d’exporter la maladie ailleurs.

Renforcement des mesures d’hygiène au quotidien

Adopter des gestes simples, mais rigoureux, permet de limiter la circulation du virus par l’intermédiaire du matériel ou du personnel.

Il est indispensable de réserver tout le matériel (licols, brosses, couvertures, seaux) au cheval malade et de désinfecter systématiquement chaque ustensile après usage.

Dans les parties communes, un nettoyage renforcé à l’eau chaude et aux produits virucides doit être réalisé plusieurs fois par jour, surtout sur les poignées de porte, barres d’attache, brouettes et systèmes d’abreuvement automatiques.

Le port de gants jetables, la mise en place de pédiluves à l’entrée de l’écurie en période d’alerte et le changement de tenue pour passer d’un groupe de chevaux à un autre sont vivement conseillés.

Par exemple, si une pouliche fiévreuse est découverte dans un paddock, chacun de ses soins devra être fait en dernier, par une personne différente du soigneur principal, afin de protéger les juments gestantes.

Surveillance accrue et communication interne

Pendant l’épidémie, il est essentiel de suivre l’état de santé de chaque cheval jour après jour : prise de température matin et soir, observation attentive de la toux, du jetage nasal ou des signes de fatigue.

Tenir un registre permet d’identifier rapidement l’apparition de nouveaux cas, d’ajuster l’isolement et d’informer le vétérinaire plus efficacement.

La communication entre les propriétaires et le staff de l’écurie doit être transparente, afin d’éviter les rumeurs, de rassurer les cavaliers et d’encourager le respect collectif des consignes.

Par exemple, un simple message affiché dans l’écurie ou envoyé aux propriétaires rappelant les principales consignes (restriction d’accès, hygiène, température des chevaux) contribue grandement à maintenir une cohésion et une efficacité de la lutte.

Protection renforcée des chevaux fragiles et des reproducteurs

Les juments gestantes, les poulains et les chevaux âgés sont particulièrement vulnérables en cas d’épidémie de rhinopneumonie.

Ces animaux doivent être isolés, voire mis à l’écart dans une structure séparée si c’est possible, et bénéficier d’une surveillance spécifique.

Pour les juments enceintes, le vétérinaire peut recommander une vaccination de rappel en période de risque ou après contact avec un animal malade, afin de diminuer le risque d’avortement.

Le stress étant un facteur favorisant la réactivation du virus, il est recommandé de limiter les manipulations, transports ou regroupements inutiles de ces chevaux sensibles.

Interruption temporaire des activités collectives

En cas d’alerte ou d’épidémie avérée, toutes les activités collectives (cours, stages, sorties en concours) doivent être suspendues le temps de maîtriser la circulation virale.

Cette décision, parfois difficile à accepter, protège la totalité des chevaux et rassure les propriétaires soucieux de la santé de leur animal.

Les cavaliers peuvent en profiter pour mettre l’accent sur le travail à pied individuel, le renforcement du lien avec leur cheval et la découverte de nouvelles activités en autonomie, sans risque pour la collectivité.

Collaboration avec le vétérinaire et déclaration à la DDPP

Tout cas suspect ou confirmé doit être signalé au vétérinaire, qui guidera les mesures à prendre et, si besoin, informera la Direction Départementale de la Protection des Populations (DDPP).

La déclaration est obligatoire pour certains foyers, ce qui autorise la mise en place de mesures particulières et permet d’obtenir parfois un appui logistique et sanitaire.

Travailler main dans la main avec les professionnels de santé animale optimise la gestion de l’épidémie et rassure l’ensemble des acteurs de l’écurie.

FAQ sur la rhinopneumonie équine

La rhinopneumonie peut-elle toucher des chevaux de tout âge ?

Oui, cette maladie peut concerner aussi bien les poulains que les chevaux adultes, même si certains sont plus à risque, comme les jeunes et les chevaux âgés.

Les chevaux en troupeau, ou vivant en centre équestre avec de nombreux mouvements, courent également un risque accru.

Mon cheval vacciné peut-il quand même attraper la rhinopneumonie ?

Il est possible qu’un cheval vacciné contracte la maladie, car aucun vaccin n’est efficace à 100 %.

Toutefois, la vaccination limite la gravité des symptômes et réduit la propagation du virus.

Comment différencier la rhinopneumonie d’autres maladies respiratoires ?

Les symptômes se ressemblent, mais la rhinopneumonie se distingue parfois par des fièvres persistantes, des troubles nerveux et des avortements chez les juments.

Seul un vétérinaire peut poser un diagnostic fiable grâce à des analyses spécifiques.

Combien de temps un cheval malade reste-t-il contagieux ?

Un cheval infecté peut excréter le virus plusieurs semaines après la disparition des signes cliniques.

Mieux vaut donc conserver les mesures d’isolement pendant au moins quatre semaines après la guérison.

Peut-on soigner la rhinopneumonie à la maison sans vétérinaire ?

Non, la prise en charge vétérinaire est essentielle, car des complications graves peuvent survenir rapidement, notamment en cas de forme nerveuse ou d’avortement.

L’auto-médication est risquée et peut aggraver la situation.

Un cheval peut-il être porteur sain du virus ?

Oui, certains chevaux exposés au virus ne présentent aucun symptôme, mais peuvent le réactiver et le transmettre sous stress ou lors de baisse d’immunité.

Ces animaux constituent une source de contamination « silencieuse ».

Quels gestes adopter face à un cas suspect dans son écurie ?

Isolez rapidement le cheval suspect et alertez votre vétérinaire pour confirmation.

Désinfectez le matériel, limitez les contacts humains et équins, et informez les autres propriétaires pour contenir la propagation.

Les autres animaux ou humains peuvent-ils être contaminés ?

La rhinopneumonie équine ne se transmet qu’aux équidés (chevaux, ânes, poneys, etc.).

Ni les humains ni les autres espèces animales domestiques n’en sont affectés.

Quels impacts sur la reproduction du cheval ?

Les juments gestantes peuvent avorter, surtout entre le 5ᵉ et le 11ᵉ mois de gestation, à cause de la forme abortive du virus.

Il est donc recommandé de mettre à jour la vaccination chez les juments reproductrices et de limiter les introductions à risque.

Doit-on interdire les sorties en concours en période d’épidémie ?

Oui, il est fortement conseillé d’éviter tout déplacement ou rassemblement équin en présence de foyers de rhinopneumonie.

Cela limite la diffusion du virus à grande échelle et protège tous les chevaux.

Conclusion

La rhinopneumonie du cheval est une affection virale à l’origine de symptômes variés, allant de la fièvre aux troubles neurologiques et avortements.

Sa transmission rapide impose d’en reconnaître vite les signes et de comprendre ses causes pour limiter sa propagation.

Si le traitement reste essentiellement symptomatique, la prévention et le respect strict des mesures sanitaires, en cas d’épidémie, constituent à ce jour les leviers les plus efficaces pour protéger la santé des chevaux.

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