Gourme (cheval) : transmission, traitement, symptômes

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La gourme du cheval, cette maladie aussi redoutée que mystérieuse, intrigue bien des cavaliers ! Découvrez comment identifier ses symptômes, éviter sa transmission et agir vite pour protéger vos compagnons à crinière.

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Sommaire de l'article

La gourme, maladie infectieuse redoutée dans les écuries, touche chaque année un nombre conséquent de chevaux en France.

Selon l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE), la gourme demeure l’une des maladies bactériennes les plus fréquemment signalées en effectif équin, avec plus de 300 foyers recensés par an sur le territoire.

Face à ce risque, chaque cavalier ou responsable d’écurie doit savoir la reconnaître et agir dès les premiers signes.

Dans cet article, nous décortiquons la gourme en commençant par expliquer sa nature, avant de détailler les modes de transmission d’un cheval à l’autre.

Nous vous guiderons pour apprendre à repérer les symptômes typiques de la maladie, puis nous exposerons les options de soins lorsque la contamination est avérée.

Enfin, nous vous livrerons des conseils pratiques et essentiels pour limiter la propagation de la gourme au sein de votre structure.

Qu’est-ce que la gourme chez le cheval ?

La gourme est l’une des maladies infectieuses les plus répandues et redoutées dans les écuries, touchant aussi bien les jeunes chevaux que les adultes.

Bien qu’elle ne soit généralement pas mortelle, cette affection demeure une source majeure de préoccupation pour les cavaliers et propriétaires, en raison de son impact sur la santé du cheval et la vie du groupe au sein d’une écurie.

Une maladie bactérienne hautement contagieuse

La gourme est provoquée par une bactérie appelée Streptococcus equi, responsable d’une infection aiguë des voies respiratoires supérieures du cheval.

C’est cette particularité qui explique sa capacité à se transmettre rapidement dans les lieux où vivent plusieurs chevaux, rendant la vigilance indispensable pour éviter les épidémies en centre équestre ou en pension.

Les chevaux de tout âge peuvent être concernés, mais les jeunes chevaux sont souvent plus vulnérables car leur système immunitaire est moins expérimenté face à ce pathogène.

Un tableau clinique principalement respiratoire

La gourme se manifeste avant tout comme une infection des ganglions lymphatiques de la tête et de la gorge du cheval, d’où les symptômes typiquement observés tels que l’écoulement nasal purulent et les gonflements caractérisés au niveau de la gorge.

Le terme « gourme » vient d’ailleurs du vieux français « gourmer » qui signifiait « avoir une grosse gorge », ce qui reflète l’aspect le plus frappant de la maladie : l’apparition de ganglions enflés, douloureux, qui peuvent parfois s’abcéder.

Il est important d’identifier rapidement ces manifestations car elles signalent le développement de la maladie et nécessitent une prise en charge adaptée pour éviter des complications ou la transmission à d’autres chevaux.

Des conséquences sur la santé du cheval et la vie de l’écurie

L’apparition de la gourme perturbe non seulement la santé individuelle du cheval infecté, mais affecte aussi la dynamique de toute l’écurie.

Un cheval atteint doit souvent être isolé, ce qui modifie ses habitudes et celles de ses congénères : par exemple, il devra changer de paddock ou être éloigné du groupe, pour limiter la contagion.

De plus, une épidémie de gourme entraîne des mesures sanitaires strictes, des modifications du planning d’entraînement et peut aller jusqu’à l’annulation de concours ou d’événements, impactant ainsi toute la communauté équestre.

Pourquoi est-il essentiel de connaître la gourme ?

Comprendre ce qu’est la gourme, ses causes et son mode d’action est fondamental pour tous les cavaliers et responsables d’écurie.

Une bonne connaissance de la maladie permet de réagir vite en cas de suspicion, d’éviter la panique et de mettre en place sans tarder les mesures de prévention adaptées pour protéger l’ensemble du troupeau.

Transmission de la gourme : comment le cheval attrape-t-il la maladie ?

La gourme se distingue par sa capacité à se propager très rapidement au sein d’un groupe de chevaux, notamment en raison des comportements sociaux et des modes de vie partagés en écurie ou au pré.

Un germe opportuniste transmis d’un cheval à l’autre

La bactérie Streptococcus equi, responsable de la gourme, se transmet principalement par contact direct entre chevaux.

Cela signifie qu’un cheval malade ou porteur asymptomatique peut contaminer ses congénères simplement par des contacts de museaux, des éternuements ou du partage d’eau ou de nourriture.

Lorsqu’un cheval tousse ou éternue, il projette des gouttelettes respiratoires contenant les bactéries dans l’environnement. Ces gouttelettes, invisibles à l’œil nu, peuvent alors être inhalées ou ingérées par d’autres chevaux se trouvant à proximité.

Par exemple, dans une écurie où plusieurs chevaux boivent successivement au même abreuvoir ou se nourrissent côte à côte, le risque de contamination est particulièrement élevé.

La transmission indirecte : objets et environnement contaminés

Outre le contact direct, la gourme peut également se transmettre de manière indirecte via les objets partagés au sein de l’écurie. On parle alors de transmission par « fomites » (serviettes, licols, seaux, cravaches, matériel de pansage).

Si un cheval contagieux laisse des sécrétions nasales sur un licol ou un seau, puis qu’un autre cheval utilise ce même objet, il existe un risque réel de transmission, car la bactérie reste active plusieurs jours dans un environnement humide.

Il est donc essentiel de désinfecter régulièrement le matériel et d’attribuer à chaque cheval ses affaires personnelles dès qu’un cas de gourme est suspecté, afin d’éviter que la maladie ne se propage en silence au sein de l’écurie.

Les porteurs sains et le risque de contamination à long terme

Un aspect trompeur de la gourme est la possibilité pour certains chevaux de rester porteurs de la bactérie, sans présenter de signes cliniques évidents.

Ces « porteurs sains » peuvent héberger Streptococcus equi dans leurs poches gutturales (une cavité de la gorge), pendant des mois, voire plus d’un an. Ils constituent alors une source de contamination persistante, susceptible de provoquer de nouveaux épisodes de gourme à distance de la première épidémie.

C’est pourquoi il est important de surveiller, même après la guérison apparente d’un cheval, l’absence de portage chronique par des examens vétérinaires appropriés, notamment lors de l’arrivée de nouveaux chevaux dans une structure.

L’influence des conditions de vie et du stress

Les changements d’environnement, le transport, les regroupements lors de compétitions ou de transhumances augmentent les risques de transmission en rapprochant des chevaux d’origines différentes et en favorisant le stress.

Un cheval stressé est plus vulnérable, car son système immunitaire peut être temporairement affaibli, ce qui facilite l’implantation et la multiplication des bactéries.

Un exemple fréquent : un cheval qui déménage pour intégrer un nouveau groupe ou une pension, se trouve exposé à des agents pathogènes portés par ses nouveaux compagnons.

Un simple partage d’abreuvoir ou une caresse entre chevaux peut alors suffire pour déclencher une contamination en chaîne.

Symptômes de la gourme : reconnaître les signes chez son cheval

Identifier rapidement la gourme chez un cheval est essentiel pour limiter la propagation de la maladie et mettre en place les mesures de soin adaptées.

Les symptômes varient selon le stade de l’infection et la sensibilité du cheval, mais certains signes sont caractéristiques et doivent alerter tout cavalier ou responsable d’écurie.

Fièvre : le premier signal d’alerte

Dans la plupart des cas, la maladie débute par une élévation de la température du cheval, qui atteint généralement entre 39°C et 41°C, alors que la température normale se situe autour de 37,5°C à 38,5°C.

Cette fièvre s’accompagne souvent d’une baisse de forme : le cheval paraît abattu, moins vif, et présente une perte d’appétit.

Prendre la température quotidiennement dès qu’un cheval semble « patraque » est un geste simple qui permet de suspecter précocement la gourme, surtout en contexte de cas déclarés à l’écurie.

Un cheval fébrile refuse parfois de s’alimenter ou montre moins d’intérêt pour son environnement, ce qui doit inciter à la vigilance.

Écoulement nasal : du clair au purulent

Un écoulement nasal est souvent observé après la montée de fièvre. Il débute le plus souvent sous forme de jetage clair et aqueux, puis évolue en un écoulement épais, jaune à verdâtre, typique des infections bactériennes.

Le jetage peut concerner une ou les deux narines et devient parfois si abondant qu’il souille les naseaux, la bouche et la partie antérieure du licol.

Ce symptôme, facile à repérer en surveillant attentivement le visage du cheval et sa litière, indique que l’infection progresse dans les voies respiratoires.

Un écoulement purulent est un signal fort de gourme, notamment si plusieurs chevaux d’un même groupe présentent ce signe simultanément.

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Gonflement douloureux des ganglions de la gorge

L’apparition de ganglions sous-mandibulaires (sous la mâchoire) ou parotidiens (derrière les ganaches) enflés et sensibles est l’un des signes classiques de la gourme.

Ces ganglions grossissent progressivement, deviennent chauds et douloureux à la palpation, et peuvent gêner le cheval lorsqu’il se nourrit ou qu’il baisse la tête.

Souvent, les ganglions finissent par s’abcéder : ils se ramollissent, puis percent spontanément, libérant du pus épais à l’odeur marquée.

Reconnaître ce gonflement et oser le toucher avec douceur permet non seulement de localiser l’infection, mais aussi d’alerter rapidement le vétérinaire.

Un exemple courant : un cheval qui garde la tête en l’air, refuse d’avaler ou déglutit difficilement doit faire suspecter une gourme évoluée.

Toux, gêne respiratoire et difficultés à avaler

Certains chevaux présentent une toux sèche ou grasse, souvent due à l’irritation des voies respiratoires et au gonflement local.

Lorsque les ganglions enflés compriment la gorge, le cheval peut avoir du mal à respirer, inspirer bruyamment ou même émettre des ronflements inhabituels au travail ou au repos.

Il n’est pas rare non plus de voir l’animal refuser ses granulés ou laisser tomber de la nourriture de sa bouche en tentant de mastiquer.

La vigilance est de mise si un cheval semble s’étouffer, salive abondamment ou boude son aliment habituel, car ces signes peuvent précéder un abcès profond.

Formes particulières et complications

Dans de rares cas, la gourme prend des formes atypiques. On parle alors de « gourme bâtarde » lorsque la bactérie migre vers d’autres organes : poumons, intestins, cerveau.

Cela peut alors se traduire par des signes moins visibles : boiterie inexpliquée, œdème généralisé, difficultés à se déplacer ou troubles nerveux.

Même si ces formes sont exceptionnelles, elles soulignent l’importance de surveiller l’évolution de chaque cas et de ne pas négliger des symptômes inhabituels, surtout dans un contexte épidémique.

Enfin, la possibilité de porteurs sains, sans symptôme apparent, doit rappeler aux cavaliers que l’absence de signe évident ne signifie pas que tout le groupe est indemne.

Pourquoi la surveillance rapprochée est cruciale

Repérer précocement les signes de gourme permet d’éviter une contamination massive dans l’écurie et de réduire les risques de complications pour le cheval atteint.

Un suivi quotidien, prise de température, observation de la respiration, vérification de l’aspect des naseaux et du comportement à l’alimentation, est un réflexe clé dès qu’un cas est suspecté.

En cas de doute, l’appel au vétérinaire pour confirmer le diagnostic par des examens complémentaires (analyses de sécrétions, prise de sang) est essentiel afin d’isoler et de soigner au plus tôt les chevaux touchés.

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Traitements de la gourme : que faire en cas de contamination ?

Isolation immédiate du cheval atteint : la première urgence

Dès qu’un cas de gourme est suspecté ou confirmé, le premier réflexe doit être l’isolement du cheval malade.

Cette mesure limite la propagation de la bactérie Streptococcus equi aux autres chevaux présents dans l’écurie ou au pré.

Idéalement, le cheval doit être installé dans un box dédié, éloigné physiquement du troupeau, avec un accès séparé pour le nourrir, l’abreuver et le soigner.

Veiller à utiliser du matériel réservé exclusivement à ce cheval (seau, licol, matériel de pansage) est crucial pour casser la chaîne de contamination.

Ce point est parfois difficile à mettre en œuvre dans les structures collectives, mais il reste l’arme la plus efficace pour endiguer une épidémie naissante.

Par exemple, dans un poney-club, il peut être judicieux de déplacer le malade dans un abri isolé ou un paddock attenant, avec marquage clair pour éviter tout contact inopiné.

Soins de support : accompagner le cheval au quotidien

La gourme étant une maladie bactérienne qui épuise l’animal, le traitement repose fréquemment sur des soins dits « de support » pour favoriser la guérison naturelle de l’organisme.

Il est indispensable de surveiller la température du cheval deux fois par jour pour suivre l’évolution de l’infection et réagir à l’apparition de pics fébriles.

Le cheval doit également bénéficier d’un environnement calme, chaud et bien ventilé, sans courants d’air, pour limiter le stress et aider ses défenses immunitaires.

La litière devra être propre et douce, car un cheval faible se couche souvent davantage. Il est important d’encourager l’animal à boire pour éviter la déshydratation ; proposer de l’eau tiède ou de la soupe de son peut stimuler la prise de boisson.

L’alimentation doit être appétente et facile à avaler : privilégier des mashs tièdes, des herbes bien humidifiées ou des aliments en bouchées pour soulager la gorge douloureuse.

Ce type d’attention augmente sensiblement le confort du cheval, limite la perte de poids et accélère la récupération.

Doit-on utiliser des antibiotiques ?

La prescription d’antibiotiques fait l’objet d’un débat chez les vétérinaires lors d’une gourme.

En début d’infection (avant la formation d’abcès), l’antibiothérapie peut aider à limiter la gravité des signes cliniques et prévenir certaines complications respiratoires.

Mais, lorsque des abcès sont déjà présents, l’utilisation d’antibiotiques risque parfois de ralentir leur maturation, prolongeant la maladie ou favorisant l’apparition de porteurs sains.

C’est pourquoi il est essentiel de ne jamais traiter à l’aveugle : seul un vétérinaire pourra juger de la nécessité d’instaurer un antibiotique, au cas par cas, après avoir examiné le cheval et évalué les risques et bénéfices.

Par exemple, un jeune poulain très fébrile ou un cheval âgé immunodéprimé sera traité différemment qu’un adulte robuste montrant un abcès déjà formé.

Il faut donc éviter toute automédication : l’usage inapproprié d’antibiotiques favorise l’antibiorésistance et compromet l’efficacité des traitements dans le futur.

Gestion des abcès et soins locaux

Lorsque des abcès se forment sous la gorge, ils finissent en général par s’ouvrir, soit spontanément, soit aidés par le vétérinaire.

Il est important de garder la zone bien propre après le percement : nettoyer soigneusement la plaie avec une solution antiseptique adaptée (bétadine diluée ou chlorhexidine) permet d’éviter les surinfections et de favoriser la cicatrisation.

Le port de gants jetables est recommandé lors du nettoyage, car le pus contient le germe responsable de la gourme et demeure très contaminant.

Éliminer le pus au fur et à mesure, à l’aide de compresses, et désinfecter soigneusement le sol et les abords prévient la dissémination dans l’environnement. On pense souvent à la litière, mais il faut également désinfecter les murs ou barrières souillés.

Surveillance des complications et suivi vétérinaire

La gourme peut entraîner des complications graves, notamment si les abcès se développent dans des zones profondes (poches gutturales, thorax) ou si la bactérie migre vers d’autres organes.

Il est donc capital de rester en contact rapproché avec le vétérinaire et de le prévenir en cas de signes inhabituels : difficultés à respirer, gonflements anormaux, état de faiblesse persistant, troubles nerveux, coliques.

Le suivi pourra inclure des analyses complémentaires (prélèvements nasaux, échographies, bilans sanguins) pour adapter la prise en charge et prévenir l’installation d’un portage chronique.

Durée de la convalescence et retour avec le groupe

La guérison d’une gourme demande patience et rigueur : il faut généralement compter au moins trois semaines, voire plus, avant qu’un cheval ne retrouve un état général satisfaisant et ne soit plus contagieux.

Même en l’absence de symptômes, une période d’isolement d’au moins 4 à 6 semaines est souvent recommandée pour limiter tout risque de transmission tardive.

Un contrôle vétérinaire final, avec tests de détection éventuels (prélèvements nasopharyngés), permet de valider la fin de la contagiosité avant le retour progressif du cheval dans son groupe d’origine.

Cette précaution protège les autres membres de l’écurie et évite les récidives, qui sont fréquentes si un porteur sain n’a pas été identifié.

Prévention et précautions pour limiter la propagation de la gourme

La prévention de la gourme repose sur une combinaison vigilante de mesures d’hygiène, d’organisation et de sensibilisation.

Protéger son cheval et son écurie exige d’adopter des réflexes simples mais rigoureux au quotidien, et de rester attentif à chaque nouvelle situation (arrivée d’un cheval, changement de groupe, déplacement en concours).

Limiter les contacts entre chevaux, surtout en période à risque

Restreindre les interactions directes entre les équidés, notamment lors des rassemblements (concours, stages, transhumances), est un moyen efficace pour freiner la diffusion de la maladie.

L’idéal est d’éviter que les chevaux de groupes différents ne se touchent le museau, ne partagent la même eau ou la même alimentation lors d’événements.

Un exemple concret : dans une écurie active, organiser les soins ou la distribution de nourriture en décalant les horaires entre groupes permet de limiter les croisements sans surveillance.

Cette précaution est particulièrement importante dès qu’un cas de gourme a été signalé dans la région ou chez un voisin, car la période d’incubation précède souvent l’apparition des premiers signes cliniques.

Mettre en place des protocoles d’hygiène stricts dans l’écurie

Désinfecter régulièrement le matériel collectif (abreuvoirs, seaux, brouettes, douches) réduit considérablement le risque de transmission indirecte par les objets ou les surfaces souillées.

Dès qu’un doute existe ou en cas d’alerte, il est conseillé d’attribuer un matériel personnel à chaque cheval : licol étiqueté, brosses individuelles, seau nominatif.

Un lavage soigneux des mains (ou port de gants) entre chaque cheval devient également indispensable pour le personnel et les cavaliers manipulant plusieurs chevaux, car les bactéries survivent facilement quelques jours sur la peau et les vêtements.

Exemple : prévoir une solution désinfectante à proximité de chaque zone de pansage, pour que chacun puisse nettoyer ses mains avant de passer à un autre cheval, limite la propagation silencieuse du germe.

Surveillance quotidienne et isolement rapide des chevaux suspects

Une vigilance accrue au moindre signe clinique (fièvre, écoulement nasal, ganglions enflés, abattement) permet d’isoler immédiatement le cheval concerné.

Cet isolement, même préventif, freine la diffusion de la gourme, car la période de contagion débute souvent avant la formation des abcès ou l’apparition des pus.

Prendre la température des chevaux au quotidien, particulièrement en phase d’alerte dans l’écurie, est un outil simple mais essentiel.

Un exemple courant : si un cheval présente un pic de fièvre d’origine inexpliquée, l’isoler dès que possible, même en attendant la visite du vétérinaire, permet de gagner de précieuses heures dans la protection du reste du troupeau.

Gestion des nouveaux arrivants et retours de concours

Un point souvent sous-estimé : chaque nouveau cheval ou chaque animal revenant d’une manifestation extérieure doit, par précaution, bénéficier d’une quarantaine d’au moins 2 à 3 semaines.

Pendant cette période, le cheval est observé de près, séparé du groupe, ce qui permet de détecter précocement tout signe de maladie et d’éviter d’introduire un porteur sain dans l’écurie.

Dans la pratique, il s’agit d’installer le nouvel arrivant dans une zone dédiée, avec accès à un paddock séparé, et de lui fournir son matériel spécifique le temps de la surveillance.

Ce procédé est particulièrement vital dans les centres recevant régulièrement des chevaux extérieurs ou des chevaux de passage pour pension temporaire.

Éducation et information des cavaliers et du personnel

Impliquer toute la communauté équestre dans la prévention est capital : un cavalier informé saura reconnaître les risques, rapporter rapidement toute anomalie et adopter les bons gestes.

Afficher des consignes de biosécurité à l’entrée des écuries, sensibiliser les propriétaires et les élèves à l’importance de l’hygiène, et expliquer le mode transmission de la gourme permet de responsabiliser chacun.

Un exemple à mettre en œuvre : organiser régulièrement de courtes réunions ou distribuer des fiches pratiques lors des changements de saison, période où l’immunité des chevaux et l’humidité ambiante favorisent la circulation des bactéries.

Nettoyage et désinfection approfondie après un épisode de gourme

Une fois la maladie maîtrisée, il est indispensable de désinfecter totalement les installations utilisées par les chevaux infectés.

Cela inclut boxes, clôtures, abreuvoirs, sol de paddock et tous les lieux susceptibles d’avoir été souillés (patients guéris ayant encore excrété des bactéries dans l’environnement).

Laisser les boxes vides puis exposés à l’air libre quelques jours, nettoyer à grande eau et appliquer un désinfectant bactéricide recommandé par le vétérinaire sont des démarches efficaces.

Un oubli fréquent : les véhicules de transport (camions, vans) doivent eux aussi être nettoyés avant d’être réutilisés pour d’autres chevaux.

Vaccination contre la gourme : une protection supplémentaire

Il existe des vaccins contre la gourme, qui peuvent être proposés dans certaines situations à risque, notamment pour les jeunes chevaux, les chevaux vivant en collectivité, ou dans les régions où la gourme est endémique.

La vaccination, même si elle n’empêche pas à 100% la maladie, réduit nettement la gravité des symptômes et la durée de la contagion en cas d’exposition, ce qui facilite la gestion épidémique.

Discuter avec son vétérinaire de la pertinence de vacciner tout ou partie de la cavalerie permet d’adapter la stratégie aux spécificités de chaque écurie (effectif, rotation de chevaux, participation à des rassemblements).

Attention aux porteurs sains : surveillance au long cours

Même après une épidémie, garder à l’esprit que certains chevaux peuvent rester porteurs de la bactérie, sans symptôme, et contaminer leur entourage à bas bruit.

Le suivi post-gourme, avec éventuellement des tests de dépistage ciblés (prélèvements nasaux ou gutturaux), permet d’identifier ces porteurs et d’envisager, avec l’aide du vétérinaire, des mesures adaptées pour assainir le troupeau.

Ce point s’avère crucial dans les grandes structures, où une recrudescence inhabituelle de cas peut révéler la persistance d’un cheval porteur chronique dans le groupe.

FAQ sur la gourme chez le cheval

La gourme est-elle dangereuse pour l’humain ou d’autres animaux ?

La gourme est une maladie strictement équine : elle ne se transmet ni à l’homme ni aux autres espèces animales domestiques.

Toutefois, les humains peuvent transporter la bactérie via leurs vêtements, bottes ou mains, et ainsi la propager entre chevaux.

Mon cheval a eu la gourme, est-il immunisé pour la vie ?

Après avoir été contaminé, un cheval peut développer une certaine immunité, mais celle-ci n’est ni totale ni forcément durable dans le temps.

Il peut donc, malheureusement, être à nouveau infecté en cas de nouvelle exposition au germe.

Combien de temps le site d’une écurie ou d’un pré reste-t-il contaminant ?

La bactérie responsable de la gourme peut survivre plusieurs semaines dans l’environnement, particulièrement dans un endroit humide.

Il est donc primordial de bien nettoyer et désinfecter tous les lieux fréquentés par des chevaux malades avant d’y réintroduire de nouveaux animaux.

Peut-on faire vacciner son cheval contre la gourme ?

Oui, il existe un vaccin contre la gourme, utilisé dans certaines situations à risque ou lors d’épidémies récurrentes.

Demandez conseil à votre vétérinaire : il saura évaluer si cette vaccination est utile pour la situation de votre cheval ou de votre écurie.

Un cheval porteur sain est-il un danger pour les autres ?

Oui, certains chevaux ne présentent pas ou plus de symptômes mais continuent d’abriter la bactérie et de la disséminer dans leur environnement.

C’est pourquoi il est conseillé de faire contrôler les chevaux contacts après une épidémie, même s’ils paraissent en bonne santé.

Que faire si un nouveau cheval arrive dans mon écurie ?

Placez le nouvel arrivant en quarantaine pendant au moins deux semaines, idéalement éloigné des autres chevaux.

Surveillez attentivement l’apparition de symptômes et demandez un avis vétérinaire en cas de doute.

Peut-on continuer à travailler un cheval présentant des symptômes légers ?

Il est fortement déconseillé de monter ou de transporter un cheval suspect de gourme, même s’il ne montre que peu de signes.

Le repos, l’isolement et le traitement sont essentiels, aussi bien pour la récupération du cheval que pour limiter la propagation de la maladie.

Combien de temps dure la convalescence après une gourme ?

En moyenne, il faut compter 3 à 6 semaines de convalescence, selon la gravité des symptômes et la rapidité du traitement.

Un suivi vétérinaire régulier garantit une reprise progressive de l’activité et limite les risques de complications.

Conclusion

La gourme est une maladie bactérienne très contagieuse qui se transmet facilement entre chevaux. Elle se manifeste par des symptômes souvent évocateurs comme la fièvre, l’écoulement nasal et l’apparition d’abcès.

Un diagnostic rapide et un traitement adapté sont essentiels pour limiter la gravité de la maladie.

Enfin, la vigilance et la mise en place de mesures préventives permettent de protéger efficacement les chevaux et d’éviter la propagation de la gourme dans les écuries.

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