La gale de boue, ou dermatite du paturon, est une affection saisonnière fréquente, surtout à l’automne et en hiver.
Selon l’IFCE, elle toucherait chaque année jusqu’à un cheval sur trois vivant en extérieur pendant les périodes humides, provoquant inconfort et complications si elle n’est pas traitée rapidement.
Face à ses manifestations parfois spectaculaires et à sa propagation facilitée par les conditions météorologiques, il est essentiel de savoir en identifier les premiers signes.
Nous verrons ainsi comment reconnaître les symptômes les plus révélateurs d’une gale de boue, puis nous explorerons les principales causes de son apparition en lien avec l’environnement et le mode de gestion du cheval.
Des conseils pratiques, issus des dernières recommandations vétérinaires, vous aideront ensuite à soigner efficacement votre compagnon en cas d’atteinte et à mettre en œuvre les meilleures stratégies préventives pour limiter les risques à l’avenir.
Qu’est-ce que la gale de boue chez le cheval ?
La gale de boue est l’un des problèmes de peau les plus fréquents rencontrés chez le cheval, notamment lors des saisons humides.
Cette affection dermatologique touche principalement les membres, mais peut parfois s’étendre à d’autres parties du corps selon les conditions de vie du cheval.
Définition de la gale de boue
Sous le terme « gale de boue », on désigne une irritation et une infection de la peau, le plus souvent localisée au niveau du paturon (la partie située juste au-dessus du sabot).
Cette maladie est aussi parfois appelée « dermite du paturon », ou « dermatite humide ».
Il ne s’agit pas d’une véritable gale, au sens parasitaire du terme, mais plutôt d’une inflammation liée à la prolifération de bactéries (principalement Dermatophilus congolensis), de champignons ou de levures.
Divers micro-organismes peuvent donc être impliqués, expliquant la diversité de présentation des lésions.
Zones du corps concernées
La gale de boue touche principalement les régions basses des membres, particulièrement lorsque le cheval évolue dans des environnements humides ou boueux.
Ce sont alors les paturons, les boulets et, parfois, l’arrière des membres, qui présentent des lésions caractéristiques.
Chez certains chevaux, surtout ceux ayant des balzanes blanches ou une peau claire, la sensibilité peut s’étendre et la gale de boue peut s’installer plus facilement.
Cela explique pourquoi il est important d’observer les zones à risque, en particulier par temps pluvieux ou lorsque les paddocks sont boueux.
Pourquoi la gale de boue est-elle préoccupante ?
La gale de boue n’est pas une simple irritation sans gravité. Si elle n’est pas prise en charge rapidement, elle peut entraîner des douleurs, des boiteries, voire des complications plus graves comme des infections profondes de la peau (phlegmons).
De plus, en dehors de la gêne physique, le cheval peut devenir réticent à se laisser manipuler s’il ressent de la douleur au niveau des membres touchés. Il est ainsi essentiel de bien comprendre cette affection pour agir efficacement sans attendre.
Reconnaître les symptômes : signes d’alerte à surveiller
Identifier rapidement la gale de boue permet d’éviter une aggravation et de protéger la santé de son cheval. Savoir observer les premiers signes au quotidien est donc essentiel pour intervenir efficacement.
Lésions cutanées caractéristiques
Le premier signe d’alerte s’observe souvent sous la forme de croûtes épaisses ou de plaques rugueuses sur le bas des membres, surtout au niveau des paturons. Ces lésions peuvent être discrètes au départ, puis s’étendre ou se multiplier.
On remarque fréquemment une perte de poils localisée, laissant place à une zone rouge, suintante, parfois recouverte de croûtes blanches ou jaunâtres. Dans certains cas, la peau peut sembler fissurée ou boursouflée, rendant les zones atteintes douloureuses au toucher.
Sur un cheval à balzanes blanches, les lésions ressortent davantage : il est donc particulièrement important de vérifier régulièrement ces chevaux sensibles, notamment après une exposition à l’humidité ou à la boue.
Suintements, humidité et chaleur locale
La présence d’humidité anormale ou d’un suintement (écoulement clair à jaunâtre) est un symptôme classique de la gale de boue. Ce suintement, souvent source de croûtes secondaires, peut attirer la poussière et la boue, aggravant l’état cutané.
En posant la main sur la zone, il arrive de sentir une légère chaleur ou un gonflement par rapport au reste du membre, traduisant une inflammation sous-jacente. Ce ressenti permet parfois d’identifier la gale de boue avant même l’apparition de croûtes marquées.
Sensibilité et inconfort du cheval
Un cheval atteint réagit souvent lorsqu’on touche ou manipule les zones concernées. Il peut soulever rapidement le membre, montrer de l’agacement ou tenter de s’éloigner.
Cette réaction de défense doit alerter le cavalier. Outre la douleur locale, l’inconfort peut impacter la marche : le cheval peut vouloir limiter ses déplacements ou devenir moins coopératif à la manipulation des membres.
Boiterie et modifications de la démarche
Dans les cas plus avancés, la gale de boue peut provoquer une boiterie visible ou une hésitation à poser le membre atteint. Ce symptôme indique une inflammation ou une douleur plus profonde, imposant une intervention rapide.
Par exemple, un poney constamment exposé à la boue a commencé à trottiner en « boitant » léger, surtout après un long séjour au pré : la cause s’est révélée être une gale de boue négligée depuis plusieurs semaines.
Odeur inhabituelle et signes d’infection secondaire
Parfois, la gale de boue s’accompagne d’une odeur désagréable, rappelant une infection microbienne. Cette odeur, conjuguée à l’apparition de pus, d’une coloration rouge ou violacée, signale une infection secondaire ou une évolution vers une forme sévère.
Être vigilant sur ce point, c’est prévenir le risque d’aggravation, comme l’installation d’un phlegmon ou d’une lymphangite, qui peuvent menacer la santé générale du cheval si la prise en charge tarde.
Autres signes associés
Un cheval atteint peut adopter certains comportements inhabituels, comme gratter le sol plus souvent, donner des coups de pied ou frotter ses membres contre sa stalle ou les abreuvoirs pour tenter de soulager la gêne.
La surveillance quotidienne de ces petits changements, même subtils, permet de repérer la gale de boue à un stade précoce et ainsi d’éviter des complications.

Quelles sont les causes de la gale de boue ?
Comprendre l’origine de la gale de boue est essentiel pour adapter la gestion de son cheval et prévenir les récidives. Plusieurs facteurs se combinent pour favoriser l’apparition de cette dermatite fréquente, en particulier lors des périodes humides.
Humidité, boue et conditions météorologiques défavorables
L’humidité prolongée constitue le principal déclencheur de la gale de boue. Lorsque les sols sont détrempés ou boueux, la peau des paturons reste en contact constant avec l’eau, ce qui fragilise sa barrière naturelle de protection.
La pluie persistante, la neige fondue ou la rosée abondante rendent la litière extérieure mais aussi les abris boueux et humides. Cette macération des membres ramollit la peau, ouvre la voie aux microfissures et facilite la pénétration des micro-organismes (bactéries, champignons) responsables de l’infection.
Par exemple, un pré en pente mal drainé, ou un paddock surfréquenté lors de l’hiver, expose davantage les chevaux aux zones boueuses, augmentant donc le risque d’infection.
Lésions, éraflures et fragilité cutanée
Une peau saine protège naturellement le cheval contre de nombreux agents pathogènes. Mais la moindre éraflure, coup ou abrasion au niveau des membres, provoquée par une branche, une clôture ou même les frottements d’un sabot, fragilise l’épiderme.
Ces petites plaies sont de véritables portes d’entrée pour les bactéries naturellement présentes dans l’environnement. Sur un cheval à la peau fine ou claire, cette vulnérabilité est encore plus marquée.
Il est donc important d’examiner régulièrement les membres après le travail, en randonnée, ou en sortie au pré, pour détecter tout début d’irritation.
Facteurs d’environnement et défauts d’hygiène
Un environnement surchargé ou mal entretenu joue également un rôle majeur. Les box sales, non paillés, ou les paddocks trop fréquentés concentrent urine, débris organiques et bactéries.
Lorsque la litière colle au bas des membres ou que des croûtes de boue s’accumulent sans être retirées, la prolifération des germes s’accélère. Le manque de soin quotidien, ou le nettoyage trop agressif, peut aussi abîmer la peau déjà fragile.
À titre d’exemple, un cheval hébergé dans un paddock sans abri où la boue persiste plusieurs jours après la pluie sera nettement plus exposé qu’un cheval ayant accès à un abri sec ou à une alternance de surfaces.
Facteurs individuels : sensibilité propre à chaque cheval
Certains chevaux présentent une prédisposition naturelle à développer la gale de boue. Les membres à balzanes blanches, car la peau y est plus fine et moins pigmentée, sont souvent touchés en priorité.
Des chevaux avec des fanons très fournis, comme les chevaux de trait ou certaines races à poil long, peuvent retenir davantage l’humidité et la boue, ce qui retarde le séchage et favorise la macération cutanée.
Parfois, des défauts du système immunitaire, ou une convalescence après maladie, rendent la peau globalement plus vulnérable aux infections cutanées.
Matériel mal adapté ou irritant
L’usage de guêtres non respirantes, de bandes de repos mal ajustées ou de protections sales aggrave le risque de gale de boue. Le frottement répété du matériel sur une zone déjà humide peut provoquer des microlésions.
De plus, le lavage insuffisant ou l’absence de séchage du matériel laisse proliférer les germes, qui se déposent ensuite sur la peau à chaque utilisation.
Un exemple courant : un cheval sortant quotidiennement avec des guêtres non séchées correctement ou partagées entre plusieurs chevaux en pension collective risque d’être touché plus rapidement.
Présence de micro-organismes opportunistes
La gale de boue n’apparaît pas spontanément : elle implique toujours la présence de germes dans l’environnement, principalement la bactérie Dermatophilus congolensis, mais également des staphylocoques, dermatophytes (champignons), ou levures qui colonisent la peau humide ou abîmée.
Ces micro-organismes ne sont pas dangereux sur une peau saine, mais profitent des brèches dues à l’humidité ou aux blessures pour s’implanter et déclencher l’infection.
Cela explique pourquoi la gale de boue se manifeste rarement en période sèche, même si les bactéries sont présentes sur l’ensemble de la ferme ou dans le sol.
Traitement : comment soigner efficacement la gale de boue
Première étape : isoler et sécher la zone atteinte
Dès les premiers signes, il est essentiel d’agir pour assainir la zone touchée. Commencez par mettre le cheval, si possible, dans un environnement sec : box propre, paddock surélevé ou abri, afin de stopper le contact répété avec la boue ou l’humidité.
Laisser les membres constamment mouillés ou sales retarde la cicatrisation et risque de propager l’infection. Un séchage minutieux après chaque sortie ou chaque soin aide la peau à retrouver sa barrière protectrice naturelle.
Si seul un membre est touché, éviter de doucher excessivement le reste du membre ou de créer de la macération dans la zone saine : la prudence est de mise pour ne pas favoriser l’extension.
Nettoyer en douceur : enlever la boue, croûtes et débris
Le nettoyage des jambes est une étape incontournable, mais il doit rester délicat. Privilégiez de l’eau tiède et un savon antiseptique doux (type chlorhexidine ou savon dermatologique recommandé par votre vétérinaire) pour ramollir les croûtes sans agresser la peau.
Trempez doucement la zone (pas plus de 3-5 minutes), puis décollez les croûtes avec vos mains ou une compresse humide, sans frotter vigoureusement.
Retirer les croûtes permet d’évacuer les germes logés sous celles-ci et d’améliorer la pénétration des traitements locaux.
Ne forcez jamais sur les croûtes qui résistent : elles se détacheront au fil des soins successifs. L’excès de zèle peut provoquer de nouvelles lésions et aggraver l’irritation.
Enfin, séchez soigneusement avec une serviette propre, en tamponnant sans friction. Garder la peau sèche est indispensable pour limiter le développement bactérien.
Appliquer un traitement local adapté
Après le nettoyage, l’application d’une crème ou d’une pommade à visée antiseptique/antibiotique est généralement recommandée. Certains produits, comme les pommades à base de cuivre, d’oxyde de zinc ou de miel médicalisé, favorisent la cicatrisation tout en limitant la prolifération bactérienne.
Votre vétérinaire peut prescrire une crème antibiotique si une infection franche est présente, ou un antifongique en cas de présence de champignons. Il est important de respecter la durée et le mode d’application précisés, même si l’amélioration est rapide.
Évitez les corps gras trop occlusifs (vaseline pure, graisse à traire) si la zone est humide ou suintante : ils risquent d’étouffer la peau et d’aggraver la macération.
À titre d’exemple, sur une gale modérée, appliquer une crème à la chlorhexidine matin et soir pendant 7 à 10 jours suffit souvent à faire disparaître les croûtes, à condition de maintenir la propreté et le séchage de la zone.
Protéger et surveiller l’évolution
Dans certains cas (cheval au pré ou météo défavorable), la pose d’un pansement léger peut protéger la plaie des souillures et limiter la douleur.
Attention : le pansement doit être respirant et changé quotidiennement, pour éviter la macération.
Il existe aussi des protections spécifiques type “chaussettes de paturon” ou bandes en tissu aéré, souvent utilisées ponctuellement le temps de la cicatrisation.
Observez chaque jour l’évolution : diminution des croûtes, assèchement de la zone, disparition de l’œdème. Tout signe d’aggravation (extension des lésions, apparition de pus, boiterie importante) justifie une consultation vétérinaire rapide.
Quand faire appel au vétérinaire ?
Même si les cas débutants se gèrent souvent à l’écurie, ne tardez pas à consulter si : les lésions progressent malgré les soins, une forte douleur ou une boiterie apparaissent, ou si des zones profondes semblent atteintes (gonflement, chaleur, rougeur étendue).
Le vétérinaire pourra prescrire des examens complémentaires (prélèvement de croûtes, analyses bactériennes), et décider de traitements plus ciblés : antibiotiques locaux ou oraux, anti-inflammatoires, voire soins chirurgicaux si un abcès profond se développe.
Sur un cheval sensible, il est aussi possible que le vétérinaire suggère un traitement de soutien du système immunitaire, ou des bilans si la gale de boue récidive fréquemment.
Adapter la gestion du cheval malade
Pendant toute la durée du traitement, adaptez le mode de vie du cheval : privilégiez un environnement sec et propre, limitez les sorties si les conditions sont boueuses, isolez si besoin l’animal pour éviter la contamination croisée avec d’autres chevaux (matériel de pansage, guêtres).
Nettoyez soigneusement tout le matériel utilisé (brosses, éponges, seaux), séchez-le complètement avant une nouvelle utilisation et évitez de l’employer sur d’autres animaux non atteints.
Cela prévient la prolifération et la dissémination des germes responsables, limitant ainsi les récidives et la contamination au sein de l’écurie.
Un exemple : après un épisode de gale de boue, certains cavaliers changent de guêtres et réservent des serviettes de séchage spécifiques aux chevaux fragiles.
L’écueil du “tout-shampooing” et les traitements à éviter
Il peut être tentant de multiplier les lavages ou d’utiliser des shampooings puissants ou non adaptés (désinfectants trop forts, javel, acide) pour “assainir” la peau. Ceci fragilise l’épiderme, détruit la flore protectrice naturelle et retarde la guérison.
Toujours préférer la douceur et des produits spécifiques recommandés par un professionnel. N’utilisez jamais de recettes artisanales à base de produits non homologués ou d’astuces non vérifiées : la sécurité et le bien-être du cheval priment sur l’impatience de voir disparaître les croûtes.
Chaque cheval réagit différemment ; ce qui convient à l’un peut aggraver la situation chez un autre. Pour toute hésitation sur un soin local, demandez conseil au vétérinaire ou à un pharmacien spécialisé en équin.

Prévention : limiter les risques et protéger son cheval
Gérer l’environnement : prioriser un espace sec et propre
La prévention de la gale de boue commence par une gestion attentive de l’environnement du cheval. Favorisez, autant que possible, des zones de vie bien drainées.
Évitez de laisser les chevaux stationner dans des paddocks où la boue stagne ou dans des abris dont le sol reste mouillé.
Un sol bien entretenu limite considérablement la macération cutanée et donc l’apparition des premiers signes de gale de boue. Pensez à apporter du sable, du gravier ou des caillebotis antidérapants dans les zones de passage très fréquentées autour des abreuvoirs, râteliers ou portails.
Le nettoyage régulier des box est également primordial : une litière propre, changée fréquemment, réduit la prolifération des bactéries et garde les membres au sec, surtout la nuit.
Par exemple, dans une écurie où les chevaux étaient systématiquement rentrés dès l’apparition des premières pluies, l’incidence de la gale de boue s’est révélée très faible malgré un hiver particulièrement humide.
Limiter l’exposition à l’humidité et à la boue
Rationner l’accès à l’extérieur pendant les périodes de forte humidité est un réflexe préventif indispensable. À titre d’exemple, si le pré est détrempé plusieurs jours d’affilée, sortir le cheval uniquement quelques heures lorsque le temps est plus sec permet de préserver l’intégrité de la peau.
Prévoyez un abri sec et accessible afin que le cheval puisse se mettre à l’abri spontanément et laisser sécher ses membres.
Après la pluie ou une balade en terrain boueux, séchez soigneusement les membres avec une serviette propre : un séchage méticuleux, même rapide, fait souvent toute la différence.
Soin des membres : inspection et entretien régulier
Une attention quotidienne portée aux membres du cheval permet un repérage précoce des zones à risque. Inspectez paturons, boulets et interstices des fanons pour détecter toute rougeur, croûte ou zone humide.
Privilégiez un pansage doux, en utilisant des brosses propres et spécifiques à chaque animal. Ne grattez jamais énergiquement les petites croûtes sans raison, cela pourrait ouvrir la voie à une future infection.
Dans le cas des chevaux à fanons abondants comme les traits ou les Frisons, pensez à épointer légèrement les poils ou bien à les démêler chaque jour. Cela facilite le séchage naturel de la peau et limite la stagnation de l’humidité.
Lavage et séchage : adapter le protocole selon la météo
Ne lavez pas les membres quotidiennement, surtout en saison froide et humide. En revanche, retirez délicatement la boue après chaque sortie s’il y en a, puis séchez soigneusement, sans laisser de zone humide persistante entre les plis de peau.
En hiver, il peut être stratégique de protéger les membres du froid et de l’humidité grâce à l’application de lotions barrière ou de produits adaptés sur conseils professionnels.
Toutefois, évitez les crèmes trop grasses et occlusives qui favoriseraient la macération si la peau n’est pas parfaitement sèche au préalable.
Un exemple courant : après une randonnée sous la pluie, un nettoyage rapide suivi d’un véritable séchage (avec plusieurs serviettes si nécessaire) a permis à un cheval sensible de traverser l’hiver sans aucune lésion, là où l’accumulation de boue négligée conduisait aux récidives les années précédentes.
Hygiène du matériel : une vigilance indispensable
Entretenez systématiquement tout le matériel en contact avec les membres du cheval : brosses, guêtres, bandes, tapis de pansage. Lavez-les régulièrement avec un désinfectant doux et assurez-vous d’un séchage complet avant chaque usage.
Ne partagez jamais le matériel entre plusieurs chevaux, notamment si l’un d’eux présente ou a présenté des lésions. Cette précaution évite la transmission des germes d’un cheval à l’autre, surtout dans les écuries collectives ou les pensions.
Si vous utilisez des protections de membres, privilégiez celles en tissus respirants, faciles à laver et à sécher. N’utilisez pas les bandages continuellement en atmosphère humide : ils pourraient créer une macération sous le tissu.
Surveillance accrue des chevaux prédisposés
Accordez une vigilance toute particulière aux chevaux à balzanes blanches, à fanons fournis ou à la peau fine. Ces chevaux sont naturellement plus fragiles et doivent faire l’objet d’un contrôle quotidien, notamment en période à risque.
Dans leur cas, l’application régulière de lotions protectrices peut se révéler intéressante, sous réserve d’avis vétérinaire et d’éviter toute irritation supplémentaire.
Certains propriétaires utilisent aussi des chaussettes de paturon respirantes lors des périodes de pluie intense, preuve que l’anticipation est souvent la meilleure alliée.
Renforcer l’immunité générale
Un cheval bien nourri et en bonne santé lutte plus efficacement contre les infections cutanées. Veillez à un accès permanent à l’eau propre, à une ration équilibrée, et n’hésitez pas à compléter l’alimentation en vitamines ou oligo-éléments si votre vétérinaire le recommande.
Des cures ponctuelles de levures, de zinc ou de biotine sont courantes chez les chevaux à problème dermatologique ou sujets aux rechutes, car elles favorisent la reconstitution d’une barrière cutanée robuste.
Agir dès les premiers signes
La prévention passe aussi par la rapidité d’action : au moindre doute (rougeur, début de croûte ou zone humide anormale), mettez en place une routine de séchage et de contrôle.
N’attendez jamais que la situation empire avant d’agir. Souvent, isoler le cheval quelques jours dans un endroit propre suffit à éviter l’évolution vers une vraie gale de boue.
En somme, la clé réside dans la constance des soins, l’importance accordée à un environnement sec, et l’observation attentive au quotidien. C’est en associant rigueur et bienveillance que l’on protège durablement son cheval de la gale de boue.
FAQ – Toutes vos questions sur la gale de boue chez le cheval
La gale de boue est-elle contagieuse entre chevaux ?
La gale de boue, aussi appelée dermatite humide, n’est pas contagieuse d’un cheval à l’autre comme une maladie infectieuse classique.
Cependant, les conditions favorisant son apparition (humidité, boue) peuvent toucher l’ensemble du troupeau et provoquer plusieurs cas dans une même écurie.
Peut-on continuer à monter un cheval atteint de gale de boue ?
En cas de symptômes légers et si votre cheval ne montre aucun signe de douleur, il est possible de le travailler modérément sur sol sec, en évitant la zone affectée.
Si la gale de boue provoque boiterie, douleurs ou lésions sévères, il est primordial de suspendre le travail jusqu’à guérison complète.
Quel désinfectant utiliser en toute sécurité ?
Privilégiez des antiseptiques doux (type chlorhexidine diluée ou savon antiseptique vétérinaire) pour nettoyer la zone sans agresser la peau.
Évitez absolument l’alcool ou les produits trop irritants qui risqueraient d’aggraver les lésions.
Peut-on traiter la gale de boue sans tondre les membres ?
Il n’est pas toujours nécessaire de tondre, surtout si la gale est peu étendue et que le nettoyage reste facile.
En cas de croûtes épaisses ou d’importants fanons, tondre localement facilite l’accès aux plaies et l’application des soins, mais cela doit être fait avec douceur et précaution.
Quels sont les risques de complications en cas de gale de boue non traitée ?
Si elle n’est pas soignée à temps, la gale de boue peut s’infecter, s’étendre, provoquer boiteries voire lymphangite (inflammation grave du membre).
Dans de rares cas, la cicatrisation devient difficile et met plus de temps, exposant le cheval à plus de douleurs et d’invalidité.
Y a-t-il des races de chevaux plus sensibles à la gale de boue ?
Oui, les chevaux à abondants fanons comme les chevaux de trait, Irish Cob ou Shire sont plus sujets à la gale de boue à cause de l’humidité persistante dans les poils.
Mais tous les chevaux exposés à la boue ou à un environnement humide peuvent en souffrir, quelle que soit leur race.
Peut-on utiliser des remèdes naturels ou faits maison ?
Certains produits naturels comme l’argile, le miel médical ou certaines huiles essentielles sont parfois utilisés en complément, mais toujours avec l’avis de votre vétérinaire.
N’appliquez jamais une recette maison agressive sans avoir vérifié son innocuité, car la peau lésée est très sensible.
Combien de temps dure la guérison d’une gale de boue ?
La guérison dépendra de l’étendue et de la gravité des lésions, ainsi que de la rapidité de la prise en charge.
Comptez généralement une à trois semaines, mais la prévention reste votre meilleur atout pour éviter la récidive.
Comment protéger un cheval à risque pendant l’hiver ou la saison des pluies ?
Limitez l’exposition aux zones boueuses, assurez un pansage quotidien et séchez idéalement les membres après chaque sortie.
L’utilisation de bandes ou de protections adaptées peut être envisagée, mais elles doivent rester sèches et propres pour être efficaces.
Un cheval qui a eu une gale de boue y sera-t-il plus sujet plus tard ?
Un cheval ayant déjà fait une gale de boue peut en effet être un peu plus sensible, surtout si ses défenses immunitaires ou sa peau restent fragiles.
Adoptez une surveillance renforcée lors des périodes à risque pour limiter la récidive.
Conclusion
La gale de boue chez le cheval est une dermatite fréquente dont les causes, souvent multiples, sont favorisées par l’humidité et la macération.
La détection précoce des symptômes, tels que rougeurs, croûtes ou douleurs, permet de mettre en place rapidement un traitement adapté et de limiter les complications.
Enfin, la prévention grâce à une gestion réfléchie de l’environnement et des soins réguliers reste la meilleure arme pour protéger durablement vos chevaux de cette affection.