La diarrhée fait partie des troubles digestifs les plus fréquemment rencontrés chez les chevaux, pouvant toucher jusqu’à 20% des équidés à un moment de leur vie d’après l’IFCE.
Si la plupart des épisodes restent bénins, certains cas exigent une vigilance particulière, car la diarrhée peut rapidement compromettre l’état général du cheval et avoir de sérieuses conséquences sur sa santé.
Face à un cheval qui présente ce symptôme inquiétant, il est essentiel de savoir reconnaître les signes caractéristiques, d’identifier les causes possibles et surtout de réagir avec discernement.
Cet article vous aide à distinguer les situations d’urgence, à prodiguer les soins de base adaptés et à explorer des solutions naturelles qui respectent l’organisme et le bien-être de votre compagnon équin.
Enfin, nous partagerons des conseils pratiques pour limiter le risque de récidive et préserver l’équilibre digestif de votre cheval au quotidien.
Comprendre la diarrhée chez le cheval : symptômes et causes fréquentes
La diarrhée chez le cheval est un trouble digestif qui peut paraître anodin, mais qui mérite souvent une attention particulière. Bien identifier les manifestations et en comprendre l’origine permet de réagir vite et d’éviter des complications.
Reconnaître les symptômes de la diarrhée chez le cheval
Le symptôme principal de la diarrhée est, bien sûr, l’émission de crottins plus liquides que d’ordinaire. Mais la consistance peut varier d’un simple ramollissement à des selles franchement aqueuses.
Au-delà de l’aspect des crottins, d’autres signaux peuvent accompagner la diarrhée : démangeaisons autour de l’anus, souillures sur les postérieurs ou la queue, voire une odeur inhabituelle ou particulièrement forte des selles.
Un cheval souffrant de diarrhée peut aussi montrer des signes de malaise (abattement, baisse de l’appétit), présenter des coliques légères ou boire davantage.
Surveiller l’état général du cheval est essentiel, car une diarrhée persistante peut rapidement entraîner une déshydratation ou d’autres déséquilibres graves.
Les causes fréquentes de diarrhée chez le cheval
Plusieurs facteurs peuvent déclencher une diarrhée chez le cheval. Comprendre ces origines aide à agir au mieux pour la santé de l’animal.
Changements alimentaires brusques
Un changement de fourrage ou de ration trop rapide figure parmi les causes les plus courantes. L’appareil digestif du cheval est très sensible, et tout bouleversement peut déséquilibrer sa flore intestinale.
Par exemple, passer soudainement du foin sec à de l’herbe fraîche au printemps, ou introduire de nouveaux concentrés, peut déclencher une diarrhée temporaire. C’est pourquoi toutes modifications d’alimentation doivent être progressives.
Infestations parasitaires
Les vers intestinaux, notamment les strongles ou les ascaris chez les jeunes, peuvent provoquer irritations et troubles digestifs, dont la diarrhée.
Un cheval mal vermifugé ou exposé à une forte pression parasitaire développera fréquemment des selles molles, voire liquides. Les poulain(e)s sont plus sensibles, mais aucun âge n’est totalement épargné.
Stress, transport et changements d’environnement
Un stress important, qu’il soit émotionnel (arrivée dans une nouvelle écurie, séparation d’un compagnon) ou physique (compétition, transport), peut affecter la digestion et favoriser l’apparition de diarrhée.
Il n’est pas rare qu’un cheval ayant voyagé développe, dans les heures ou les jours qui suivent, un épisode de selles molles en réaction à l’anxiété ou à la nouveauté.
Infections bactériennes ou virales
Certaines infections de l’appareil digestif provoquées par des bactéries (Salmonella, Clostridium) ou virus (rotavirus chez les poulains, par exemple) sont responsables de diarrhées, parfois sévères.
Ces cas s’accompagnent souvent d’une altération marquée de l’état général, d’une fièvre ou d’autres signes préoccupants. Un diagnostic vétérinaire rapide est alors crucial.
Intolérances et intoxications alimentaires
La consommation de plantes toxiques, d’eau souillée ou d’aliments avariés peut irriter les intestins et entraîner une diarrhée aiguë.
Parfois, une intolérance à un ingrédient précis ou une ingestion de sable (“sand colic”) se traduit aussi par des troubles digestifs.
Autres causes : médicaments, pathologies chroniques
Certains traitements médicamenteux, notamment les antibiotiques administrés sans précaution, peuvent perturber la flore intestinale du cheval et provoquer diarrhée et inconfort.
Enfin, des maladies chroniques, telles que les affections du foie, des reins ou une inflammation chronique de l’intestin, peuvent également se manifester par des selles anormales sur le long terme.
Quand faut-il s’inquiéter ? Les signes d’alerte à surveiller
Même si la diarrhée du cheval paraît souvent bénigne, certains signaux doivent inciter à réagir sans attendre. Savoir distinguer une simple perturbation passagère d’une situation d’urgence peut faire toute la différence pour la santé de votre compagnon.
Durée et intensité de la diarrhée
Une diarrhée qui ne s’améliore pas rapidement, ou qui s’aggrave, doit attirer votre attention. Si les selles restent franchement liquides pendant plus de 24 à 48 h, la situation nécessite un suivi rapproché.
Un épisode bref, lié à un changement alimentaire par exemple, se résorbe souvent en une journée. Mais si le cheval continue d’émettre des crottins aqueux, répétés, ou s’il y a émission involontaire de selles (diarrhée qui « coule » toute seule), il est préférable de prendre contact avec son vétérinaire.
La répétition d’épisodes sur quelques jours, même espacés, peut aussi indiquer un problème sous-jacent ou une infection.
L’état général du cheval
Un cheval abattu, qui s’isole, montre une baisse de l’appétit ou un refus de s’alimenter demande à être surveillé de près.
La diarrhée accompagnée de léthargie, de perte de poids rapide, d’une attitude « dos rond » ou d’apathie est particulièrement inquiétante. Ces signes montrent que l’organisme souffre et que la cause est probablement plus grave qu’une simple irritation digestive.
Un cheval qui présente de la fièvre, tremble, a le poil terne ou la respiration accélérée nécessite une visite vétérinaire en urgence.
Déshydratation : un risque majeur chez le cheval
La déshydratation est l’une des complications les plus graves et les plus rapides de la diarrhée, surtout chez le poulain ou le cheval âgé.
Soyez vigilant si le cheval boit nettement plus, ou au contraire, s’il ne boit plus du tout. D’autres indices doivent vous alerter : muqueuses sèches (gencives collantes), perte d’élasticité de la peau (le « pli cutané » persiste quand on pince la peau du cou), enfoncement des yeux dans l’orbite.
Un cheval déshydraté a besoin d’une prise en charge rapide : il peut perdre en quelques heures plusieurs litres d’eau, ce qui met en jeu le bon fonctionnement de ses organes vitaux.
Douleurs abdominales, coliques
Une diarrhée qui s’accompagne de signes de colique doit être prise au sérieux, car elle peut révéler une atteinte importante du tube digestif.
Le cheval regarde ses flancs, gratte le sol, se couche puis se relève, tape du pied ou roule au sol : ce sont des attitudes à ne jamais banaliser.
N’hésitez pas à contacter le vétérinaire si ces comportements sont observés, même une seule fois, surtout chez un cheval souffrant déjà de diarrhée.
Présence de sang, d’odeur ou de couleur anormale dans les selles
Si vous remarquez la présence de sang, même quelques filets rougeâtres dans les crottins, cela peut traduire une inflammation sévère ou une lésion de l’intestin.
Une odeur pestilentielle très forte ou de type « putride », ou une couleur noire ou grise inhabituelle, sont aussi des signes souvent associés à des infections sérieuses.
Dans ce cas, une consultation vétérinaire s’impose pour identifier la cause exacte et éviter les complications parfois mortelles.
Cas particuliers : poulains, chevaux âgés ou fragiles
Chez le poulain, la diarrhée doit toujours susciter la vigilance. Leur organisme, plus fragile, se déshydrate vite : toute diarrhée aiguë, même sans autres signes cliniques, représente une urgence vétérinaire potentielle.
Les chevaux âgés, immunodéprimés ou souffrant de maladies chroniques nécessitent aussi une attention renforcée. Une diarrhée « banale » peut évoluer en complications rapidement chez ces sujets sensibles.
En résumé, n’hésitez jamais à consulter si votre cheval montre le moindre signe général inquiétant ou si vous avez un doute : la prudence est toujours préférable pour préserver sa santé digestive.

Les premiers gestes à adopter en cas de diarrhée chez son cheval
Dès l’apparition de diarrhée chez un cheval, adopter les bons réflexes est essentiel pour limiter les risques de complications. Une surveillance attentive et quelques gestes simples peuvent souvent éviter que la situation ne s’aggrave, en attendant un éventuel avis vétérinaire.
Mise à disposition d’eau propre et fraîche en permanence
La perte de liquides provoquée par la diarrhée expose rapidement le cheval à la déshydratation. Il est donc primordial de lui offrir une eau propre, fraîche, et disponible à volonté, quelles que soient les circonstances.
N’hésitez pas à contrôler plusieurs fois dans la journée le niveau d’eau dans l’abreuvoir et à le nettoyer si besoin. Par forte chaleur ou si le cheval boit peu, vous pouvez proposer l’eau légèrement tiède pour encourager l’animal à s’hydrater davantage.
Adapter ou restreindre temporairement l’alimentation
Face à une diarrhée, il convient d’éviter de surcharger le tube digestif avec des rations riches ou difficiles à digérer.
Supprimez immédiatement tous les concentrés (avoine, granulés, mash industriel…) et autres friandises. Maintenez un accès à un foin de très bonne qualité, car son caractère fibreux soutient le transit de manière douce et stabilise la flore intestinale.
Évitez les nouveaux aliments ou l’herbe très riche du printemps qui pourraient aggraver la situation. Un cheval au pré sur une herbe vert vif, en cas de diarrhée, doit être temporairement rentré pour bénéficier d’une alimentation plus simple.
Inspecter l’état général et les crottins plusieurs fois par jour
Observer attentivement votre cheval est indispensable afin de détecter très vite toute évolution défavorable.
Contrôlez : son comportement, sa vivacité, sa soif, son appétit, la couleur et la consistance de ses selles. Notez tout indice inhabituel (par exemple, un cheval moins actif, qui mâche moins ou reste isolé).
Photographier ou prélever un échantillon de crottin liquide peut être utile en vue d’un éventuel rendez-vous vétérinaire.
Prévenir la détérioration de l’état de la peau et du poil
La diarrhée, surtout si elle est liquide, peut souiller la queue, les fesses et les membres postérieurs du cheval, créant rapidement des irritations cutanées.
Nettoyez délicatement les zones souillées avec de l’eau tiède et un savon doux (type savon glycériné) puis séchez soigneusement. Cela limite le risque de brûlures, d’irritations, ou de surinfection.
Des crèmes protectrices adaptées aux chevaux (vaseline, argile verte) appliquées en fine couche sur les zones sensibles peuvent former une barrière contre l’humidité et protéger l’épiderme.
Mettre le cheval dans un environnement calme et propre
Le stress et la saleté aggravent souvent la diarrhée. Placez le cheval de préférence dans un box propre, bien paillé, ou dans un paddock sec, à l’abri des courants d’air, tout en lui permettant d’observer son entourage.
Un environnement apaisant encourage la récupération digestive : évitez les stimulations inutiles, limiter les manipulations stressantes, et favorisez la tranquillité.
Commencer, si possible, un suivi de la température et des paramètres vitaux
Prendre la température rectale (entre 37,5 °C et 38,5 °C chez le cheval adulte) peut aider à détecter rapidement une infection ou une aggravation de l’état général.
Notez aussi la fréquence respiratoire, le rythme cardiaque et tout changement soudain dans ces paramètres, car ils guideront le vétérinaire en cas d’appel.
Limiter les contacts avec d’autres chevaux si la cause infectieuse est suspectée
Lorsqu’une diarrhée apparaît brutalement, surtout si plusieurs chevaux sont touchés ou en cas de suspicion d’infection (selles odorantes, fièvre…), il est préférable d’isoler le sujet concerné.
Cela évite la propagation de germes ou de parasites dans l’écurie. Nettoyez soigneusement le matériel de pansage, abreuvoirs et seaux utilisés.
Ne jamais donner de médicaments sans avis vétérinaire
Évitez absolument l’administration d’antidiarrhéiques ou d’antibiotiques destinés aux humains ou à d’autres animaux domestiques.
Bon nombre de produits sont inadaptés, inefficaces, voire dangereux chez le cheval. Attendez toujours la prescription ou l’accord du vétérinaire avant tout traitement, même naturel.
Traitements naturels et solutions douces : quelles options privilégier ?
Face à un épisode de diarrhée non urgent et sans signes d’alerte, il est souvent possible d’accompagner le cheval avec des solutions naturelles et des soins de soutien, pour favoriser un retour rapide à la normale.
Ces approches ne remplacent jamais l’avis vétérinaire en cas de doute, mais elles offrent une alternative douce et respectueuse du système digestif équin.
Rétablir l’équilibre de la flore intestinale : l’importance des probiotiques et des levures
La flore intestinale du cheval joue un rôle essentiel dans la digestion et la santé générale. Lors d’un déséquilibre par exemple dû à un changement d’alimentation, un stress, ou un traitement antibiotique.
L’ajout de probiotiques ou de levures vivantes peut être une aide précieuse.
Les probiotiques pour chevaux (Bacillus subtilis, Enterococcus faecium, Lactobacillus…) facilitent la recolonisation bénéfique des intestins, aident à la stabilisation des selles et soutiennent la capacité naturelle du cheval à se défendre contre les germes opportunistes.
On trouve ces compléments sous forme de sachets ou de poudres à mélanger à la ration ou bien à administrer directement dans la bouche du cheval. Leur utilisation est généralement bien tolérée et sans effets secondaires notables.
Exemple concret : après un transport stressant ou un vermifuge, donner une cure de levures de type Saccharomyces cerevisiae peut accélérer le retour à une digestion normale.
Le rôle apaisant de l’argile verte
L’argile verte surfine est traditionnellement utilisée pour ses propriétés absorbantes et apaisantes sur la muqueuse digestive.
Administrez-en (sous contrôle vétérinaire) diluée dans un peu d’eau, à la seringue ou mélangée à la ration. Elle aide à « piéger » les toxines et à réduire l’humidité dans les intestins, favorisant ainsi un retour à la consistance normale des crottins.
Attention : l’argile ne convient pas en cas de suspicion de sabots ou de corps étrangers dans le système digestif, ni en prise prolongée sans surveillance (risque de perturber l’absorption des minéraux).
Les plantes bénéfiques pour la sphère digestive
Certaines plantes sont reconnues pour leurs qualités digestives et apaisantes. La camomille, la guimauve, la menthe poivrée ou le fenugrec, par exemple, peuvent soutenir le système digestif du cheval sans agressivité.
La camomille a un effet calmant sur les spasmes et favorise la détente des intestins. La guimauve, riche en mucilages, protège et lubrifie la muqueuse digestive irritée. La menthe poivrée aide à réduire les ballonnements et les inconforts.
Ces plantes peuvent être données sous forme de tisanes tièdes ajoutées à l’eau de boisson ou intégrées dans la ration, toujours en petite quantité et sur avis d’un professionnel pour éviter tout surdosage ou incompatibilité.
Exemple concret : pour un cheval anxieux, une infusion de camomille mélangée à l’eau de boisson favorise la décontraction et le retour à un transit régulier.
La mise au repos digestif : temporiser pour mieux repartir
Offrir un véritable repos digestif signifie simplifier la ration alimentaire et éviter toute surcharge de l’intestin.
Pendant un à deux jours, limitez l’alimentation à un foin très fibreux, à volonté, afin de favoriser le transit tout en limitant la fermentation excessive.
Cette mise au repos soutient l’activité des bactéries bénéfiques et donne à l’intestin le temps de se rééquilibrer en douceur. Cela écarte aussi les risques d’intolérances ou d’aggravation par des aliments mal tolérés.
C’est une mesure simple mais essentielle, particulièrement efficace lors de diarrhées d’origine alimentaire ou liées au stress.
Eaux de boisson enrichies et électrolytes en douceur
En cas de légère déshydratation, il peut être utile d’ajouter des électrolytes naturels à l’eau de boisson : une pincée de sel non raffiné (sel de mer) ou un complément électrolytique vétérinaire adapté permet de compenser en douceur les pertes en sodium, potassium et chlorure liés à la diarrhée.
Veillez à toujours proposer en parallèle une eau pure, non salée, afin que le cheval puisse alterner à sa convenance et maintenir son équilibre hydrique.
Gestion du stress et environnement apaisant
Le retour à une routine stable, dans un environnement calme et familier, favorise un rétablissement durable. Le simple fait de limiter les manipulations, d’éviter les changements de paddock ou les trajets inutiles peut suffire à diminuer le stress et accélérer la résolution de la diarrhée.
Si le cheval est sujet à l’anxiété, les compléments naturels à base de magnésium ou de plantes adaptogènes (mélisse, passiflore) peuvent aussi soutenir la détente globale, toujours sur l’avis d’un professionnel.
Quand l’approche naturelle ne suffit pas : l’importance du suivi vétérinaire
Il est impératif de rappeler que, même avec toutes ces précautions, certaines causes de diarrhée ne peuvent pas être résolues par des moyens naturels seuls.
Des épisodes persistants, des signes de douleur, une fièvre, un sang dans les selles ou une altération de l’état général nécessitent impérativement une consultation vétérinaire : n’hésitez jamais à demander conseil avant de tenter des traitements alternatifs, même naturels.
Prévention et conseils pour limiter les risques de récidive
Mettre en place une prévention quotidienne adaptée permet de réduire considérablement le risque de diarrhée, qu’il s’agisse d’un cheval de loisir, de compétition ou d’un vieux compagnon à la retraite.
Une hygiène de vie rigoureuse et un suivi attentif du cheval sont les clés pour préserver sa santé digestive au fil des saisons.
Stabiliser l’alimentation et éviter les changements brutaux
Le système digestif du cheval est particulièrement sensible aux variations rapides d’alimentation. Une modification brutale de la ration, de l’herbe ou des concentrés peut suffire à déséquilibrer la flore intestinale et déclencher une nouvelle diarrhée.
Pour limiter ce risque, toute transition alimentaire doit être progressive, sur une durée d’au moins une semaine : incorporez petit à petit le nouvel aliment, en remplaçant chaque jour une petite proportion de la ration précédente.
Par exemple, si le printemps arrive et que l’accès à l’herbe est prévu, commencez par sortir le cheval une dizaine de minutes, puis augmentez la durée chaque jour.
Privilégiez un foin de qualité et évitez les fourrages moisis, poussiéreux ou visiblement fermentés : les microtoxines qu’ils peuvent contenir fragilisent la paroi intestinale.
Veiller à la qualité de l’eau et à l’hygiène des abreuvoirs
Une eau propre, changée régulièrement, est indispensable pour limiter la prolifération des germes. Les abreuvoirs souillés ou les seaux non nettoyés favorisent la transmission de bactéries et la contamination par des agents pathogènes.
Nettoyez les récipients à l’eau claire et, une fois par semaine, utilisez une brosse et un peu de vinaigre blanc pour retirer le tartre ou les biofilms.
Pensez à privilégier l’eau de ville ou de puits contrôlée : une mare stagnante, même en apparence propre, peut comporter un risque d’intoxication et de désordre digestif.
Mettre en place un programme de vermifugation raisonnée
Les parasites internes sont responsables de nombreuses diarrhées récurrentes chez le cheval. Un contrôle adapté et régulier est essentiel pour éviter les infestations massives sans favoriser les résistances.
Réalisez des coproparasitologies (analyses des crottins) plusieurs fois par an, afin d’adapter le vermifuge et de ne traiter que lorsque c’est nécessaire.
Alternez les classes de molécules antiparasitaires et notez les dates, le poids du cheval et le produit utilisé dans un carnet sanitaire.
Un exemple : chez un cheval adulte en pâture collective, un contrôle en début de printemps, puis à l’automne, permet de cibler précisément le traitement et d’espacer les épisodes de selles liquides.
Favoriser un environnement calme et limiter le stress inutile
Le stress, facteur déclenchant fréquent de troubles digestifs, peut être réduit en maintenant une routine stable. Les chevaux apprécient les horaires réguliers pour les repas, les sorties et les soins.
Évitez les changements soudains de paddock, les regroupements brutaux ou l’isolement non préparé de l’animal.
Par exemple, avant un transport ou un événement, préparez le cheval en douceur : familiarisez-le à sa future stabulation, laissez-lui retrouver ses repères et, si besoin, apportez un complément naturel apaisant (comme la camomille).
Apporter un soutien digestif préventif ciblé en cas de situation à risque
Lors de périodes sensibles, comme un sevrage, un débourrage, un vermifuge ou une compétition, il est judicieux d’anticiper les déséquilibres digestifs.
Proposez une cure courte de probiotiques ou de levures vivantes pour soutenir la flore intestinale et renforcer la résistance digestive.
Un exemple : après chaque déplacement ou lors du retour à la pâture au printemps, donnez un complément probiotique sur 7 à 15 jours pour aider le cheval à traverser ce cap sans troubles majeurs.
S’assurer d’une bonne gestion des pâtures et des fourrages
Inspectez régulièrement les prairies pour éliminer les plantes toxiques et surveiller la présence de sable, surtout dans les régions sableuses, responsable du « sand colic » et de diarrhées chroniques.
Une rotation régulière des pâtures permet de casser le cycle des parasites et de limiter la contamination croisée.
Secouez le foin pour en ôter la poussière et stockez-le à l’abri de l’humidité pour garantir sa qualité.
Adapter le suivi chez les poulains, chevaux âgés ou sensibles
Certaines catégories de chevaux demeurent plus vulnérables : chez le poulain (jusqu’à 1 an), le cheval sénior ou les individus immunodéprimés, la prévention doit être renforcée.
Des contrôles vétérinaires réguliers, un suivi du poids, de l’état d’hydratation et de la qualité de la dentition s’avèrent indispensables pour réagir vite aux premiers signes d’anomalie digestive.
Surveillez tout épisode de selles molles, même mineur : agir rapidement évite qu’une simple irritation ne se transforme en problème chronique difficile à soigner.
Être attentif à l’apparition de signes chroniques
Si votre cheval présente plusieurs épisodes de diarrhée sur quelques mois, même modérés, signalez-le au vétérinaire pour explorer des causes sous-jacentes (sensibilité alimentaire, pathologie chronique…).
Notez sur un carnet ou une application les dates, l’intensité et la durée des épisodes, ce qui facilitera le diagnostic et un réajustement précoce du mode de gestion.
FAQ – Diarrhée chez le cheval : vos questions les plus fréquentes
Un cheval peut-il continuer à travailler avec une diarrhée légère ?
Il est préférable de réduire, voire d’arrêter le travail si votre cheval présente de la diarrhée, même légère.
L’effort physique peut aggraver la déshydratation et gêner la récupération de l’animal.
Comment différencier une diarrhée « de stress » d’un problème plus grave ?
Une diarrhée passagère liée à un changement (déplacement, concours) s’accompagne rarement d’autres signes inquiétants.
Si la diarrhée persiste plus de 48 heures ou s’accompagne de fièvre, abattement, coliques, il faut consulter rapidement.
Les poulains sont-ils plus à risque que les chevaux adultes ?
Oui, les poulains sont plus fragiles : la diarrhée peut rapidement mener à une déshydratation sévère chez eux.
N’hésitez pas à contacter un vétérinaire dès les premiers symptômes chez un poulain.
Peut-on donner des probiotiques à son cheval sans avis vétérinaire ?
Les probiotiques sont généralement sûrs, mais il vaut mieux demander conseil à un vétérinaire ou à un nutritionniste équin.
Un mauvais choix pourrait aggraver le déséquilibre digestif, surtout en cas de pathologie sous-jacente.
Quels sont les premiers gestes à éviter lors d’un épisode de diarrhée ?
Évitez d’administrer des médicaments humains ou de changer brutalement l’alimentation sans conseils pros.
Ne laissez pas votre cheval sans surveillance ni abri car il pourrait vite se fatiguer ou se déshydrater.
Les traitements naturels suffisent-ils toujours pour soigner la diarrhée ?
Non, certains cas nécessitent une intervention vétérinaire, notamment si le cheval présente des signes de souffrance ou de déshydratation.
Les traitements naturels peuvent accompagner, mais ne remplacent pas toujours un traitement adapté.
Comment surveiller l’hydratation de son cheval en cas de diarrhée ?
Observez la souplesse de la peau (pli de peau), la consommation d’eau et la couleur des muqueuses.
Un cheval qui boit moins, a les gencives sèches et le pli de peau lent doit être vu d’urgence par un pro.
Doit-on isoler un cheval diarrhéique du reste du troupeau ?
Si une origine infectieuse est suspectée (cas multiples dans le groupe, fièvre), l’isoler est prudent.
Cela limite les risques de contagion à d’autres chevaux et facilite la surveillance des symptômes.
Pourquoi certains chevaux sont-ils plus sujets à la diarrhée chronique ?
Prédispositions individuelles, stress, alimentation mal adaptée ou antécédents digestifs peuvent être en cause.
Un bilan vétérinaire permettra d’identifier les facteurs et d’ajuster l’alimentation ou le mode de vie.
Quand remettre son cheval à l’herbe après un épisode de diarrhée ?
Attendez que le transit soit normalisé et réintroduisez l’herbe ou tout aliment riche progressivement.
Un retour trop rapide à l’herbe verte peut relancer les troubles digestifs, mieux vaut aller par étapes.
Conclusion
La diarrhée chez le cheval ne doit jamais être prise à la légère. Savoir distinguer une simple gêne passagère des signes d’alerte permet d’agir rapidement et efficacement.
Si certaines situations exigent l’intervention d’un vétérinaire, adopter les bons gestes dès les premiers symptômes, recourir à des méthodes naturelles adaptées et mettre en place des mesures de prévention ciblées sont des leviers essentiels pour préserver la santé digestive de votre cheval et limiter les récidives.