Dermite (cheval) : symptômes, traitement, cause

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La dermite chez le cheval, voilà un souci qui fait grincer les dents de bien des cavaliers ! Reconnaître les symptômes et comprendre les traitements, c’est déjà prendre soin du bien-être de nos compagnons à crinière.

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Sommaire de l'article

La dermite est l’une des affections cutanées les plus répandues chez le cheval, touchant jusqu’à un équidé sur deux selon certaines études vétérinaires relayées par l’IFCE en 2021.

Ce problème de peau, favorisé par la présence de certains insectes et les conditions environnementales, peut rapidement altérer le bien-être de votre compagnon et gêner son quotidien, notamment en période estivale.

Pour mieux comprendre ce trouble, il est important de savoir de quoi il s’agit réellement, d’identifier dès les premiers signes les symptômes caractéristiques, et d’en connaître les principales causes.

Cela permet non seulement de réagir efficacement avec les traitements et soins adaptés, mais aussi de mettre en place des gestes quotidiens pour limiter les risques de récidive ou d’aggravation de la dermite.

Nous vous proposons dans cet article un tour d’horizon complet sur la dermite chez le cheval, depuis ses origines jusqu’aux conseils pratiques pour protéger votre monture.

Qu’est-ce que la dermite chez le cheval ?

La dermite est l’un des problèmes de peau les plus fréquemment rencontrés chez le cheval, particulièrement en période estivale. Elle affecte souvent le bien-être des chevaux, leur confort et leurs performances, et pose de nombreux défis aux cavaliers et propriétaires.

Définition de la dermite équine

La dermite désigne un ensemble d’affections cutanées provoquant une inflammation de la peau du cheval. Il existe plusieurs formes de dermite, mais la plus connue est la dermite estivale récidivante, aussi appelée « DER ».

Cette dernière résulte d’une réaction allergique, souvent liée aux piqûres d’insectes, qui déclenche un cercle vicieux de démangeaisons, de lésions et d’irritations.

Comprendre la nature inflammatoire de la dermite est essentiel : l’inflammation déclenchée par cette affection entraîne une cascade de réactions chez le cheval, pouvant gravement impacter sa qualité de vie. Elle n’est pas contagieuse entre chevaux, mais chaque animal y réagit selon sa propre sensibilité.

Une maladie aux multiples visages

La dermite n’est pas une maladie unique. Il existe différentes formes, dont la dermite estivale (la plus fréquente), mais aussi la dermatite de boue ou la dermite de contact, en fonction des origines et des zones touchées.

Par exemple, certains chevaux peuvent manifester une dermite au niveau de la crinière et de la queue, tandis que d’autres voient leur peau du ventre ou des membres affectée.

Cette capacité de la dermite à s’exprimer de multiples manières explique pourquoi il est important de la reconnaître précocement : chaque cheval ayant ses points faibles, l’apparition de démangeaisons inhabituelles ou de plaques rouges doit toujours attirer l’attention du cavalier.

Pourquoi la dermite mérite-t-elle une attention particulière ?

La dermite ne se limite pas à un simple inconfort pour le cheval : laissée sans surveillance, elle peut conduire à des abcès, des infections secondaires ou à une aggravation des symptômes. Un cheval victime de fortes démangeaisons peut aller jusqu’à se blesser en se grattant contre des clôtures ou des arbres.

La gêne occasionnée peut également impacter sa relation avec le cavalier, par exemple lors du travail monté ou lors du pansage. Un cheval souffrant de dermite sera souvent moins disponible, plus irritable, et risque même d’associer certaines manipulations à un moment douloureux.

Quels chevaux sont concernés ?

Tous les chevaux, poneys et ânes peuvent développer une dermite, quel que soit leur âge, leur race, ou leur utilisation. Cependant, il existe des prédispositions individuelles, certains individus étant beaucoup plus réactifs aux piqûres d’insectes ou aux irritants environnementaux que d’autres.

Pour illustrer, dans une même écurie, il n’est pas rare de constater que quelques chevaux présentent tous les symptômes de la dermite alors que leurs congénères partagent les mêmes conditions de vie sans jamais en souffrir.

Cela explique que la gestion de la dermite soit parfois source de frustration pour les propriétaires qui appliquent pourtant les mêmes mesures préventives pour tous leurs chevaux.

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Reconnaître les symptômes de la dermite

Identifier rapidement la dermite chez le cheval est essentiel pour éviter que la situation ne s’aggrave et pour mettre en œuvre les bons soins le plus tôt possible.

Démangeaisons intenses : le signe d’alerte numéro un

Le premier réflexe du cavalier doit être de surveiller l’apparition de démangeaisons. Un cheval touché par la dermite va se gratter de manière répétée et parfois frénétique, avec insistance, contre n’importe quel support accessible (clôture, arbre, abri, mangeoire).

Cette envie irrépressible de se gratter traduit la souffrance et l’inconfort ressentis par le cheval. Souvent, les propriétaires constatent la présence de poils arrachés, de plaques lisses ou même de crins clairsemés au niveau des zones touchées comme la base de la queue ou la crinière.

Prêter attention à ces comportements est extrêmement important, car ils constituent généralement l’un des premiers signaux d’alarme avant même l’apparition de lésions visibles.

Lésions cutanées et pertes de poils

La répétition des grattages finit par provoquer des lésions sur la peau : croûtes épaisses, rougeurs, petits plaies suintantes ou sanguinolentes peuvent alors apparaître.

Au niveau de la crinière, de la queue mais aussi parfois du ventre et de la tête, la perte de poils et l’apparition de zones dépilées sont très fréquentes.

Il est important d’examiner régulièrement ces régions du corps, notamment pendant la période de prédilection de la dermite, entre le printemps et l’automne.

En intervenant rapidement sur ces premiers symptômes cutanés, on limite les risques de surinfection et de cicatrices définitives.

Zones du corps les plus souvent touchées

Si la dermite estivale préfère s’installer au niveau de la crinière et de la queue, chaque cheval possède ses propres sensibilités et certains vont y réagir sur d’autres parties du corps.

Il est donc courant d’observer également des lésions sur la ligne ventrale (milieu du ventre), derrière les oreilles, sur les fanons, voire sur l’intérieur des cuisses.

Un cheval qui se frotte régulièrement le ventre contre l’abreuvoir ou la porte du box, par exemple, doit alerter le cavalier sur la nécessité de chercher des lésions moins classiques à ces endroits.

Changements de comportement

La dermite a un véritable impact sur l’humeur du cheval. Il peut devenir irritable durant le pansage, refuser qu’on le touche à certains endroits ou manifester de la nervosité au travail.

Ce changement d’attitude est souvent révélateur d’un inconfort physique latent, qu’il ne faut pas négliger. Un cheval d’ordinaire calme qui secoue la tête, tape au sol ou cherche à fuir les insectes avec insistance peut avoir du mal à supporter les démangeaisons et la gêne.

Comprendre que le comportement du cheval est un indicateur précieux permet d’ajuster rapidement le suivi et les soins.

Évolution des symptômes au fil du temps

Sans prise en charge précoce, la dermite évolue : les petites démangeaisons initiales laissent place à des lésions plus sévères, des épaississements de la peau (lichénification), voire à de véritables « trous » dans la crinière ou la queue.

Des infections secondaires peuvent s’installer, aggravant la douleur, la gêne et compliquant la guérison. C’est pourquoi il est crucial de distinguer une simple gêne passagère d’une dermite installée, afin d’intervenir rapidement.

Sur certains chevaux, la répétition saison après saison laisse des séquelles persistantes, qui affectent durablement l’esthétique et le confort du cheval.

Les causes principales de la dermite chez le cheval

La dermite est une affection multifactorielle, c’est-à-dire qu’elle peut résulter de plusieurs causes distinctes ou combinées. Comprendre ces mécanismes est essentiel pour mettre en place des mesures de gestion adaptées et efficaces.

Les piqûres d’insectes : la cause numéro un

Chez la grande majorité des chevaux souffrant de dermite estivale, la véritable origine du problème est la réaction allergique aux piqûres de certains insectes piqueurs. Les moucherons du genre Culicoïdes sont principalement en cause, car leur salive est extrêmement allergisante pour les équidés sensibles.

Lorsque ces minuscules insectes mordent la peau du cheval, leur salive déclenche une réponse immunitaire disproportionnée. Cette réaction provoque rougeurs, démangeaisons intenses, puis des lésions plus graves à force de grattage.

Pour illustrer, il suffit parfois d’une soirée de pâture près d’une zone humide pour qu’un cheval fragile développe de fortes démangeaisons le lendemain. Certains chevaux, exposés aux mêmes insectes, ne réagiront pas, prouvant que la sensibilité individuelle joue un rôle majeur.

Prédispositions génétiques et sensibilité individuelle

Tous les chevaux ne réagissent pas avec la même intensité face aux piqûres d’insectes. Il existe une véritable prédisposition génétique à la dermite : une part de chevaux possède un « terrain allergique » plus développé, ce qui les rend beaucoup plus sensibles.

On constate parfois que plusieurs membres d’une même lignée, ou certains poneys ou races rustiques comme les Islandais nouvellement importés, sont nettement plus touchés. Leur système immunitaire, peu habitué à certains insectes locaux, réagit de façon excessive.

Il est important pour le cavalier d’identifier rapidement cette vulnérabilité, car un cheval fragile risque de voir ses symptômes s’aggraver d’année en année si aucune mesure n’est prise.

Facteurs environnementaux

L’environnement quotidien du cheval est un déclencheur clé de la dermite. Les zones humides, marécageuses, ou la proximité de points d’eau favorisent la prolifération des moucherons et autres insectes hématophages responsables de la maladie.

La météo joue également un rôle. Lors de printemps pluvieux suivis d’orages estivaux, les populations de Culicoïdes explosent, augmentant le risque pour les chevaux de développer une dermite.

À noter qu’un cheval vivant en box close à l’intérieur peut parfois y échapper, tandis que ceux hébergés au pré 24h/24, surtout sans abri, sont davantage exposés. Installer des filets anti-insectes sur les ouvertures des écuries ou proposer un abri fermé la nuit a donc un réel impact sur l’apparition des symptômes.

Autres causes possibles : irritants et allergènes variés

Même si la majorité des cas sont liés aux piqûres d’insectes, il existe d’autres formes de dermite provoquées par l’exposition à des substances irritantes ou à des allergènes différents : herbes urticantes, produits de soin mal adaptés, voire certaines litières poussiéreuses.

Par exemple, la dermite de boue touche principalement les membres, lorsque la peau restée humide à cause de la boue devient sensible aux bactéries ou champignons présents dans l’environnement.

De même, un shampoing trop agressif ou un démêlant contenant de l’alcool peut irriter la peau fine du cheval sensible et déclencher des démangeaisons ou des rougeurs au niveau de la crinière ou de la queue.

Impact du système immunitaire et état général du cheval

L’état de santé général du cheval pèse également sur sa capacité à résister à la dermite. Un animal fatigué, stressé, ou présentant des carences alimentaires sera plus vulnérable aux réactions inflammatoires cutanées.

À l’inverse, un cheval en bonne condition, nourri de manière équilibrée et bien vermifugé pourra mieux limiter la sévérité des réactions après une piqûre d’insecte ou un contact avec un irritant.

Le cavalier doit donc rester attentif à la gestion globale de la santé et du bien-être de son cheval, qui peut faire la différence entre une sensibilité modérée ou de véritables crises de dermite.

Traitements et soins pour soulager la dermite

La prise en charge de la dermite chez le cheval repose sur une combinaison de soins locaux, de stratégies pour limiter l’exposition aux facteurs déclenchants, et parfois d’une intervention vétérinaire.

Il est rare qu’une seule solution suffise : il faut souvent adapter les traitements à chaque cheval et à la sévérité des symptômes.

Limiter l’exposition aux insectes : la base du traitement

Le contrôle des insectes est l’une des mesures les plus efficaces pour apaiser la dermite, puisqu’il s’agit de la cause principale dans la grande majorité des cas.

Il est essentiel de protéger le cheval, surtout lors des périodes d’activité maximale des moucherons (Culicoïdes), c’est-à-dire du crépuscule à l’aube. Mettre le cheval à l’abri durant ces heures à risque permet déjà de limiter de nombreux dégâts.

L’utilisation de couvertures anti-dermite, spécifiques et bien ajustées, offre une protection mécanique de la crinière, de la queue, du ventre et parfois du haut des membres. Elles sont particulièrement utiles pour les chevaux très sensibles qui se mettent à se gratter dans les heures suivantes après l’apparition des moucherons.

Installer des moustiquaires sur les abris ou fermer l’accès à certaines prairies très humides en début et fin de journée s’avère également très pertinent.

Enfin, l’application régulière de répulsifs naturels ou chimiques certifiés pour les chevaux peut compléter efficacement la panoplie anti-insectes. Il faut bien sûr veiller à choisir des produits non irritants, adaptés aux peaux réactives, et à renouveler leur application après une averse ou un pansage.

Soins locaux : apaiser, réparer, protéger la peau

Soulager rapidement les démangeaisons est primordial pour le confort du cheval et pour éviter qu’il n’aggrave ses lésions en se grattant.

De nombreux cavaliers utilisent des lotions calmantes à base d’aloé vera, de calendula, ou encore d’avoine colloïdale qui possèdent des vertus apaisantes reconnues. De même, l’application de crèmes cicatrisantes ou protectrices favorise la réparation des zones irritées.

En cas de croûtes épaisses, un nettoyage soigneux à l’eau tiède et au shampoing doux spécifique pour chevaux sensibles aide à assainir la zone tout en limitant l’agression de la barrière cutanée. L’objectif est d’éviter l’installation d’une infection secondaire, d’autant plus que les lésions de dermite laissent souvent la porte ouverte aux bactéries.

Il est recommandé de ne jamais gratter ou arracher soi-même les croûtes, car cela retarde la guérison et expose la peau à des risques d’infection.

Un exemple concret : dès les premiers signes de gratouille sur la crinière, appliquer chaque soir une lotion douce pour limiter l’irritation permet souvent de stopper l’évolution de la lésion.

Si le cheval a déjà des plaies ouvertes, demander conseil à son vétérinaire sur le type de soin local à privilégier est préférable.

Médicaments et traitements vétérinaires

Dans les formes sévères, ou si la dermite ne régresse pas avec les mesures classiques, un traitement vétérinaire devient nécessaire.

Les vétérinaires prescrivent dans certains cas des corticoïdes, sous forme de pommades ou de médicaments oraux, pour diminuer l’inflammation et calmer les démangeaisons.

Attention cependant : l’emploi des corticoïdes doit toujours se faire sous contrôle vétérinaire, car leur usage prolongé comporte des risques (notamment sur l’immunité ou en cas de fourbure).

Pour les chevaux sujets à des surinfections bactériennes ou fongiques (plaies qui suppurent, mauvaise odeur, croûtes épaisses), des antibiotiques ou des antifongiques locaux peuvent être nécessaires.

Dans certains cas particuliers, surtout pour les chevaux très allergiques, les vétérinaires peuvent recommander une désensibilisation (immunothérapie) ou des compléments alimentaires visant à renforcer la barrière cutanée.

Il est important de consulter un professionnel dès que la dermite prend une tournure inhabituelle : lésions très étendues, grosseur anormale, surinfection, amaigrissement, ou apathie du cheval. Adapter le traitement à la situation spécifique évite bien des complications.

Adapter l’hygiène de vie et l’environnement

Le mode de vie du cheval joue un rôle clé dans la gestion de la dermite et dans la rapidité de la guérison.

Un entretien régulier des zones de vie (abris, clôtures, abreuvoirs) limite la présence de saletés qui pourraient aggraver les lésions existantes ou attirer davantage d’insectes. Tondre l’herbe courte sous les fils, enlever le fumier, ou encore éviter le rassemblement d’eau stagnante autour des pâtures réduit significativement la « pression » insectes.

Accorder une grande attention à la qualité de la litière (propre, peu poussiéreuse) et préférer, si besoin, des matériaux non allergisants peut aider les chevaux sujets aux dermites de contact.

Exemple concret : un cheval hébergé en box la nuit, dans une écurie propre et bien ventilée, souffre en général moins que s’il passe 24h dehors dans une zone humide et peu entretenue.

La routine quotidienne de nettoyage et d’inspection du cheval permet aussi de repérer d’éventuelles aggravations et d’ajuster très vite la prise en charge.

Favoriser une bonne santé générale et l’immunité

Un cheval en bonne santé résiste mieux à toutes les agressions, y compris à la dermite.

Une alimentation équilibrée, avec des apports en acides gras essentiels (par exemple via de l’huile de lin) et en minéraux contribue à la qualité de la peau et à la résistance naturelle aux agressions. Les compléments alimentaires riches en oméga 3 ou en levures sont parfois recommandés pour « soutenir » la barrière cutanée.

Vermifuger régulièrement, surveiller l’état général et le bien-être psychologique du cheval (moins de stress, routine stable) sont autant d’éléments qui font la différence sur la durée.

Certains cavaliers observent d’ailleurs que des chevaux sujets à de fortes poussées de dermite voient leurs symptômes diminuer lorsqu’ils bénéficient d’une meilleure gestion alimentaire et globale.

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Prévention : limiter les risques de dermite chez son cheval

Anticiper la dermite, c’est avant tout prendre de l’avance sur la période critique du printemps-été, où les allergies et irritants sont le plus souvent en cause.

En appliquant au quotidien quelques mesures de vigilance, le cavalier peut grandement réduire la fréquence et l’intensité des épisodes de dermite chez un cheval fragile.

Agir tôt : protéger avant les premiers signes

Commencer la prévention avant l’arrivée des insectes est fondamental. Si votre cheval est déjà connu pour sa sensibilité, il faut agir dès les premiers beaux jours, sans attendre l’apparition de démangeaisons.

Par exemple, installer la couverture anti-dermite dès les premières températures douces permet de créer très tôt une barrière physique. La peau n’a alors pas le temps de déclencher de réaction allergique complexe, et les lésions sont bien souvent évitées.

En complément, l’application régulière de répulsifs adaptés dès la mi-avril (avant la prolifération des moucherons) protège la peau la plus fragile, comme la ligne du dos et la base de la queue.

Limiter l’exposition aux insectes

Les insectes, en particulier les Culicoïdes, sont responsables de la majorité des dermites estivales. Réduire la présence et l’accès de ces moucherons au cheval est donc primordial.

Cela passe par une gestion du mode de vie : privilégier la mise au box ou dans un abri fermé pendant les heures de vol des insectes (crépuscule et aube) limite drastiquement les piqûres.

Il peut être judicieux d’aménager les pâtures de façon à éloigner les chevaux des zones humides, fossés, étangs, ou haies épaisses qui servent de refuges aux moucherons. Privilégier des parcelles aérées et ensoleillées réduit naturellement la densité d’insectes.

Des exemples concrets : sortir le cheval au pré après 10h le matin, le rentrer avant le coucher du soleil, installer des moustiquaires fines aux ouvertures des abris, ou placer des ventilateurs dans les boxes pour perturber le vol des moucherons.

Hygiène et entretien de l’environnement

Un environnement propre et bien entretenu contribue à diminuer la prolifération des insectes ainsi que la présence d’irritants potentiels.

Nettoyer régulièrement le fumier, évacuer les eaux stagnantes, désherber sous les clôtures et veiller à la propreté des abris sont autant de gestes qui évitent d’attirer inutilement les insectes près du cheval.

Sur les sols très humides ou argileux, prévoir des zones de repli en cas de météo capricieuse : une aire stabilisée ou du paddock, à l’abri de la boue, limite les risques de contact prolongé avec les agents irritants et freine l’installation d’autres formes de dermite.

Optimiser l’alimentation et la santé générale

Une peau résistante commence dans la mangeoire. Veiller à une alimentation variée, riche en vitamines, minéraux, et en acides gras essentiels permet de renforcer la barrière cutanée du cheval contre les agressions extérieures.

Intégrer, si besoin, des compléments alimentaires riches en zinc, oméga 3, ou levures peut faire la différence pour les chevaux sensibles, en améliorant la cicatrisation et la tolérance aux allergies.

Pour certains chevaux sujets à des carences ou à une sensibilité accrue au printemps, un petit bilan vétérinaire permet d’anticiper les éventuelles faiblesses du système immunitaire.

Choisir judicieusement les produits de soin

L’utilisation de shampoings, démêlants ou lotions doit être raisonnée : gare aux produits trop agressifs, parfumés, ou contenant de l’alcool qui risquent d’irriter la peau et de favoriser l’apparition de lésions.

Il est recommandé d’opter pour des produits spécialement formulés pour les chevaux à peau sensible : shampoings doux sans savon, lotions à base de plantes apaisantes comme l’avoine ou le calendula.

Un exemple concret : après chaque séance de pansage, inspecter la crinière et la queue, et appliquer une lotion hydratante naturelle si la peau paraît sèche ou légèrement irritée.

Surveillance et vigilance au quotidien

Rien ne remplace l’œil attentif du cavalier au quotidien. Observer les comportements inhabituels, la brillance de la robe, la présence de croûtes ou de zones dépilées permet de réagir immédiatement à la moindre alerte.

Tenir un petit carnet de suivi pour noter les dates d’apparition des premiers symptômes, les zones concernées, ou les changements de comportement, aide à distinguer une simple irritation d’un début de dermite.

Un cheval plus nerveux, qui commence à se gratter au printemps chaque année, doit bénéficier d’une surveillance accrue et de mesures préventives renforcées dès l’hiver.

Adapter les mesures à chaque cheval

Enfin, il est essentiel de retenir que la prévention de la dermite doit être ajustée à la sensibilité de chaque cheval. Ce qui fonctionne parfaitement pour l’un ne sera pas forcément suffisant pour son voisin de pré.

Tester différentes combinaisons de prévention (type de couverture, doublon de répulsif, gestion des sorties), puis réajuster chaque saison, permet au cavalier de trouver la routine la mieux adaptée à son animal.

Partager ses observations avec les autres propriétaires ou avec le vétérinaire permet aussi de gagner en efficacité, et d’adopter les bons gestes dès l’apparition des premiers signes.

FAQ sur la dermite chez le cheval

Mon cheval a déjà eu une dermite. Peut-il en refaire une ?

Oui, malheureusement la dermite estivale récidive souvent d’une année sur l’autre, surtout si le cheval y est prédisposé génétiquement ou s’il reste dans le même environnement.

Une prévention adaptée limite pourtant la fréquence et la sévérité des crises.

La dermite est-elle contagieuse entre chevaux ?

Non, la dermite n’est pas une maladie contagieuse.

Il s’agit d’une réaction allergique, souvent à la piqûre de moucherons, donc chaque cheval réagit individuellement.

Existe-t-il des races plus touchées par la dermite ?

Certaines races semblent plus sensibles, comme les poneys islandais, shetlands ou certains chevaux frisons.

Cependant, n’importe quel cheval peut développer une dermite selon sa sensibilité et son environnement.

Peut-on laisser un cheval atteint de dermite au pré ?

Cela dépend de la sévérité de la dermite et des mesures de protection disponibles (couverture anti-dermite, abri, éloignement des zones humides).

Si les symptômes sont importants, il est parfois conseillé de rentrer le cheval aux heures d’activité des insectes (aube et crépuscule).

Les traitements naturels sont-ils efficaces contre la dermite ?

Certains remèdes naturels, comme les huiles essentielles ou les lotions apaisantes, peuvent soulager modérément les symptômes.

Néanmoins, ils ne remplacent pas les traitements vétérinaires en cas de forte crise : toujours demander conseil à un professionnel avant d’utiliser un produit.

Que faire si les crins et la queue de mon cheval sont très abîmés par le grattage ?

Après avoir soigné la cause de la démangeaison, il est possible d’utiliser des soins nourrissants et réparateurs spécifiques pour crinière et queue.

La repousse prend du temps : évitez de brosser vigoureusement les zones abîmées et continuez à protéger le cheval contre de nouvelles agressions.

Peut-on monter un cheval atteint de dermite ?

Si la dermite est sous contrôle et que le cheval ne présente pas de lésion très douloureuse, il peut être monté.

Adaptez cependant la durée et l’intensité du travail, et privilégiez des moments où les insectes sont moins actifs.

Quel est le coût moyen du traitement d’une dermite ?

Le coût varie selon la gravité : sprays, couvertures anti-dermite, consultations vétérinaires et soins locaux peuvent représenter un budget de quelques dizaines à plusieurs centaines d’euros par saison.

Anticiper et protéger le cheval permet souvent d’éviter des frais liés à des complications plus graves.

La dermite peut-elle entraîner des complications ?

Oui, en cas de démangeaisons intenses ou de grattage excessif, le cheval peut se blesser et développer des plaies ou infections secondaires.

C’est pourquoi il est essentiel d’agir dès les premiers signes pour éviter l’aggravation de la situation.

Y a-t-il des solutions à long terme face à la dermite ?

À ce jour, il n’existe pas de traitement “définitif” de la dermite, mais une gestion au quotidien, combinant protection, soins et traitements adaptés, permet souvent d’améliorer durablement le confort du cheval.

Une consultation régulière avec un vétérinaire et l’ajustement des pratiques selon les observations sont les clés d’un meilleur contrôle au fil des saisons.

Conclusion

La dermite chez le cheval est une affection cutanée fréquente, essentiellement causée par des piqûres d’insectes et favorisée par certains facteurs environnementaux.

En repérant rapidement les signes d’alerte, en adaptant les soins et en mettant en place des actions préventives, il est possible de soulager efficacement les symptômes et de réduire les risques de récidive, pour garantir à son cheval confort et sérénité tout au long de l’année.

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