Colique (cheval) : traitement, causes, symptômes

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La colique chez le cheval, ce mot qui fait frémir chaque cavalier, mérite d’être mieux comprise. Découvrez comment reconnaître les signes, en cerner les causes et réagir efficacement pour protéger votre compagnon.

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Sommaire de l'article

La colique figure parmi les urgences vétérinaires les plus redoutées par tous les propriétaires et passionnés d’équitation : à elle seule, elle représente près de 45 % des motifs de consultation en urgence chez le cheval selon l’IFCE (Institut Français du Cheval et de l’Équitation, dossier 2020).

Chaque cavalier, débutant ou confirmé, se doit donc de reconnaître les signes avant-coureurs et de bien réagir face à cette affection potentiellement mortelle.

Dans cet article, nous reviendrons d’abord sur la définition de la colique et son mécanisme, avant de détailler les symptômes qui peuvent mettre la puce à l’oreille.

Nous aborderons ensuite les causes les plus fréquentes, des erreurs alimentaires aux facteurs environnementaux, puis les premiers gestes à adopter en attendant le vétérinaire et les erreurs à éviter.

Enfin, nous ferons le point sur les traitements proposés par les professionnels et sur les mesures de prévention indispensables pour protéger son cheval au quotidien.

Qu’est-ce que la colique chez le cheval ?

La colique est l’une des urgences vétérinaires les plus redoutées des propriétaires de chevaux et cavaliers.

Bien que ce terme puisse paraître vague, il recouvre en fait une multitude de troubles digestifs qui peuvent avoir des conséquences graves, voire fatales, pour l’animal si la prise en charge n’est pas rapide et adaptée.

Définition de la colique équine

Chez le cheval, le mot « colique » ne désigne pas une maladie précise, mais plutôt un ensemble de douleurs d’origine abdominale.

Le système digestif du cheval, relativement sensible, peut être sujet à différents types de dérèglements ou d’obstructions.

Les coliques regroupent donc tous les problèmes qui provoquent une souffrance digestive, allant de simples spasmes passagers à des obstructions sévères ou des torsions de l’intestin.

Par exemple, un cheval peut souffrir de colique après avoir mangé trop vite une grande quantité de grain, ou à la suite d’un changement d’alimentation brutal.

Dans d’autres cas, une impaction (accumulation de matières qui bloquent l’intestin) ou un déplacement du côlon peuvent être en cause.

Pourquoi la colique est-elle si inquiétante chez le cheval ?

Le tractus digestif du cheval est long, complexe et particulièrement sensible.

Contrairement à d’autres espèces, le cheval ne peut pas vomir, donc tout blocage ou accumulation de gaz dans son appareil digestif représente un danger sérieux.

Si certaines coliques se résolvent spontanément, d’autres peuvent évoluer très rapidement vers un pronostic vital engagé.

C’est pourquoi il est essentiel que chaque cavalier sache reconnaître l’état de colique et comprenne la gravité potentielle de la situation.

Sachant qu’un cheval adulte possède un intestin qui peut atteindre jusqu’à 30 mètres de long, une simple torsion peut provoquer des lésions irréversibles en très peu de temps.

Par exemple, un cheval laissé sans surveillance pendant une colique complexe risque un choc grave ou même la mort en quelques heures.

Les différentes formes de coliques

La colique chez le cheval se présente sous diverses formes, en fonction de la nature du trouble digestif.

On distingue notamment :

  • Les coliques spasmodiques : dues à des contractions irrégulières et douloureuses de l’intestin.
  • Les coliques de stase ou impactées : causées par un ralentissement voire un arrêt du transit, souvent lié à un blocage par des matières ou des corps étrangers.
  • Les coliques gazeuses : résultant de l’accumulation excessive de gaz dans les intestins.
  • Les coliques par torsion ou déplacement : où une portion de l’intestin se déplace anormalement, pouvant couper la circulation sanguine et nécessiter une intervention chirurgicale d’urgence.

Déterminer la forme de la colique et sa gravité est du ressort du vétérinaire, qui pourra adapter le traitement en conséquence.

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Quels sont les principaux symptômes de la colique ?

Reconnaître rapidement les signes évocateurs d’une colique chez un cheval est essentiel, car plus l’intervention est précoce, plus les chances de guérison sont élevées.

Certains symptômes sont parfois discrets, d’autres très spectaculaires. Il est donc primordial d’être attentif au moindre changement de comportement ou d’attitude de votre cheval.

Modifications du comportement alimentaire et de l’appétit

Un cheval qui refuse soudainement de manger, de boire ou qui laisse sa ration entamée doit immédiatement alerter le cavalier.

Ce manque d’appétit traduit généralement un malaise digestif, car un cheval en pleine santé n’abandonne jamais sa nourriture sans raison.

Parfois, le cheval fait mine de s’intéresser à sa ration puis s’arrête ou prend un morceau dans la bouche et le laisse tomber. Ce signe, souvent sous-estimé, peut précéder des douleurs abdominales plus intenses.

Agitation et positions anormales

L’un des premiers signes de colique est l’agitation : le cheval se couche, se relève, gratte le sol ou frappe du pied de façon répétée et inhabituelle.

Il peut également regarder fréquemment ses flancs, se cabrer, ou tenter de se rouler, parfois avec insistance. Ces comportements expriment la douleur abdominale ressentie par l’animal.

Certains chevaux adoptent la position dite « du chien assis » ou se couchent sur le dos. Ces postures sont très inhabituelles pour un cheval et révèlent souvent une souffrance intense.

Signe d’inconfort et manifestations de douleur

Outre l’agitation, un cheval coliqueux présente souvent des signes d’inconfort plus subtils : il peut s’isoler, se montrer apathique, transpirer abondamment (même au repos) ou encore avoir des expressions faciales de douleur (oreilles plaquées, naseaux dilatés).

Certains chevaux restent debout, pattes écartées, tête baissée, immobiles mais anormalement tendus. Ce comportement traduit une douleur sourde persistante.

Plus la douleur est forte, plus le cheval aura tendance à chercher à « se soulager » en se couchant puis en se relevant fréquemment, ou en essayant de se rouler.

Changements au niveau des crottins et du transit digestif

Un arrêt ou une diminution de la production de crottins est très fréquent en cas de colique. À l’inverse, certains chevaux présentent des crottins anormalement mous ou diarrhéiques.

Il arrive aussi d’observer des efforts infructueux pour déféquer, des postures de poussée ou des crottins de couleur ou d’odeur inhabituelle.

La surveillance du contenu du box ou du paddock est donc essentielle pour repérer rapidement ces modifications du transit.

Signes physiques visibles et réactions à la palpation

Dans certains cas, on peut observer un abdomen gonflé (ballonnement), surtout au niveau du flanc droit. Ce signe est souvent associé à une colique gazeuse.

Le cheval peut également présenter des coliques de moindre intensité mais avec des signes visibles, comme une sudation excessive, des muqueuses pâles (gencives, yeux), ou, lorsqu’on palpe doucement l’abdomen, une réaction de douleur (oreilles qui se couchent, sursaut…).

L’observation attentive de l’état général du cheval permet de repérer ces signes qui témoignent d’un trouble interne.

Modification des paramètres vitaux

Dans les cas plus graves, la colique s’accompagne d’une élévation du rythme cardiaque (fréquence supérieure à 44 battements par minute), de respirations rapides et superficielles, ou encore de muqueuses pâles ou violacées.

Un cheval en colique sévère peut aussi présenter une température corporelle anormale (soit élevée, soit abaissée selon l’état de choc).

Ces modifications nécessitent une prise en charge vétérinaire d’urgence, car elles traduisent généralement une souffrance intense ou une dégradation rapide de l’état général.

Quid des coliques atypiques ou silencieuses ?

Enfin, il existe des formes de colique dites « silencieuses » où le cheval ne montre que très peu de signes extérieurs de douleur, surtout chez les animaux âgés ou très rustiques.

Une simple modification de l’humeur, une légère baisse de forme ou un ralentissement soudain du rythme de vie doivent aussi interpeller le cavalier attentif.

Même en l’absence de manifestations spectaculaires, il est indispensable de rester vigilant aux petits signaux inhabituels chez son cheval.

Quelles sont les causes fréquentes de la colique équine ?

La colique chez le cheval peut être provoquée par une multitude de facteurs, parfois combinés.
Comprendre leurs origines permet de mieux prévenir ces troubles et d’adapter la gestion quotidienne de son cheval.

Les erreurs alimentaires et changements brusques de régime

L’une des causes principales de colique est liée à l’alimentation.
Un changement brutal de ration ou d’aliment, par exemple passer du foin à l’herbe de printemps ou rajouter soudainement des céréales, perturbe la flore digestive du cheval.

Cette sensibilité s’explique parce que le vieux système digestif du cheval s’adapte lentement.
La moindre modification trop rapide favorise les fermentations anormales, la production de gaz ou l’apparition d’impactions.

Un excès de céréales ou repas riches en amidon (avoine, maïs, granulés…) mal digestés dans l’intestin peut également provoquer des coliques, comme chez le poney glouton qui vide le seau de grains abandonné par mégarde.

Enfin, une alimentation peu fibreuse ou pauvre en eau expose le cheval à des risques de ralentissement du transit et de bouchons digestifs.

Le défaut d’abreuvement et la déshydratation

L’eau est essentielle au bon fonctionnement du tube digestif.

Un cheval qui ne boit pas suffisamment, que ce soit à cause d’un accès limité à l’eau (seau vide, abreuvoir gelé) ou d’un refus d’abreuvement, verra son transit se ralentir.

La déshydratation favorise la formation de crottins durs et compacts, qui peuvent s’accumuler et former une impaction, notamment dans le colon.

Cela survient fréquemment en hiver, quand les chevaux boudent l’eau froide ou en été lors d’un effort intense sans recomplètement hydrique.

La mauvaise gestion de la distribution des repas

Des repas trop espacés, ou au contraire distribués en une seule grosse prise, sont particulièrement néfastes pour le système digestif très sensible du cheval.

À l’état naturel, le cheval passe la majeure partie de la journée à brouter. En box, de longues périodes à jeun intercalées avec des repas copieux peuvent entraîner des spasmes et des troubles du transit.

Un exemple fréquent est le cheval mis à l’herbe après un long séjour au foin, qui dévore en excès et s’expose à une fermentation rapide et douloureuse.

L’ingestion de corps étrangers ou de sable

Certains chevaux prennent la mauvaise habitude de lécher la terre, le sable, ou d’ingérer de la litière (paille, copeaux).
Ingéré en quantité, le sable s’accumule dans l’intestin et peut causer des coliques dites « de sable », fréquentes dans certaines régions ou sur des paddocks sableux.

La présence de cailloux, ficelles, sacs plastiques ou petites pierres avalés par inadvertance au pré ou en box peut également provoquer une obstruction douloureuse.

Le manque d’exercice ou les changements de routine

Un cheval confiné trop longtemps au box ou privé d’exercice a tendance à développer un transit digestif paresseux.
Le manque de mouvement réduit le brassage naturel des intestins, favorisant les ralentissements, impactions et stagnations.

À l’inverse, un effort brutal ou un transport stressant après un long repos peut aussi perturber le fonctionnement digestif. Les moments d’inactivité liés à une blessure ou à un mauvais temps sont donc à haut risque.

Le stress, les douleurs ou les maladies associées

Le stress causé par un changement d’environnement, un nouvel arrivant, le transport ou une séparation agit directement sur l’équilibre de la flore digestive, fragilisant la capacité d’adaptation du cheval.

Certaines pathologies (ulcères gastriques, troubles dentaires, infections, parasitisme) engendrent ou aggravent des épisodes de colique.

Un cheval infesté de vers, par exemple, peut souffrir de bouchons de parasites, tandis que des dents mal entretenues le pousseront à mal mastiquer et à avaler de gros morceaux peu digestibles.

De plus, la douleur chronique, quelle qu’en soit l’origine, peut entraîner une modification de la prise alimentaire et favoriser un déséquilibre digestif.

Spécificités liées à l’âge, à la race ou à la physiologie

Certains chevaux sont « coliqueux » par nature : les vieux chevaux, ceux avec antécédents de coliques ou certaines races (Pur-sang, Arabe) présentent une sensibilité accrue.

Chez les poulains, le risque est majoré pendant le sevrage ou lors de l’apprentissage alimentaire, tandis que chez les juments allaitantes, une surcharge alimentaire peut survenir lors de l’augmentation des besoins énergétiques.

Facteurs environnementaux et parasitaires

Un pâturage pauvre ou colonisé par certaines plantes toxiques (adonis, séneçon, if…) expose le cheval à des coliques atypiques ou d’intoxication.

L’absence de vermifugation régulière, en particulier chez les jeunes chevaux, majore considérablement les risques de blocages intestinaux liés à la présence de vers ronds ou plats.

Enfin, la qualité de la litière, la propreté des abreuvoirs et la gestion globale de l’environnement influencent directement la santé digestive de votre cheval.

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Comment réagir face à une colique : premiers gestes et erreurs à éviter

Face à une suspicion de colique, la rapidité, la vigilance et la justesse des gestes sont essentielles pour maximiser les chances de survie et de récupération de votre cheval.

Garder son calme et observer le cheval

La première règle est de ne pas céder à la panique. Restez calme pour ne pas rajouter du stress à votre cheval, déjà en souffrance.

Un cheval ressent l’agitation de son entourage, et une atmosphère stressante peut aggraver ses symptômes ou provoquer des comportements dangereux.

Observez attentivement les signes manifestés : fréquence des tentatives de se coucher, agitation, production de crottins, respiration, état des muqueuses.

Notez tout changement important (heure d’apparition des signes, évolution des symptômes), car ces informations seront précieuses pour le vétérinaire.

Appeler immédiatement le vétérinaire

Dès le moindre doute sérieux, contactez votre vétérinaire sans attendre.

Même si la colique paraît légère, une prise en charge rapide évite souvent des complications graves.

Expliquez-lui avec précision ce que vous avez observé : comportement, alimentation récente, fréquence des crottins, circonstances particulières (changement d’aliment, transport…).

Ne vous contentez jamais d’attendre « que ça passe », car une aggravation rapide est possible : un cheval qui semblait stable peut se retrouver en grave détresse en moins d’une heure.

Mettre le cheval en sécurité et le surveiller

Installez le cheval de préférence dans un endroit calme, spacieux, sans objets dangereux (barres au sol, lices basses) où il risque de se blesser s’il tombe ou se roule.

Un box paillé (si la litière n’est pas suspectée dans la cause) ou un paddock sécurisé sont idéaux.

Évitez de laisser le cheval attaché : s’il tente de se coucher violemment, il pourrait s’étrangler ou se blesser gravement.

Prévenez les autres personnes du centre équestre pour éviter qu’un cavalier ne tente de sortir ou de manipuler le cheval sans précautions.

Restez proche pour surveiller l’évolution, tout en gardant une distance de sécurité si l’animal montre des signes d’agitation extrême ou de douleur.

Le laisser se coucher : oui ou non ?

On entend souvent dire qu’il ne faut « jamais laisser un cheval en colique se coucher ». Cette croyance est fausse et parfois dangereuse.

Dans la majorité des cas, il est inutile – et risqué pour vous – d’empêcher un cheval de se coucher ou de se rouler.

Si l’animal reste calme, le laisser se coucher, même sur le flanc, peut lui permettre de se reposer et de moins souffrir.

Si, en revanche, il se roule violemment et s’agite beaucoup, essayez simplement de prévenir les blessures en l’éloignant des barrières ou des angles saillants, sans vous mettre en danger.

Marcher ou non le cheval : quand et comment ?

La marche au pas peut avoir un effet bénéfique : elle favorise le transit, occupe le cheval et évite qu’il ne se blesse en se roulant.

Cependant, cette recommandation n’est valable que si :

  • Le cheval accepte de marcher et ne présente pas de signes de détresse majeure.
  • Vous ne forcez pas l’animal : s’il résiste ou paraît trop faible, n’insistez pas.
  • Le vétérinaire ne s’y est pas opposé, notamment en cas de suspicion de torsion grave (où la marche peut faire basculer une situation critique).

Dans tous les cas, marchez calmement à la main (jamais monté ou longé), idéalement sur terrain plat, sans brusqueries.

Si le cheval refuse de marcher, s’accroupit ou s’allonge, ne tirez surtout pas sur sa longe et privilégiez la sécurité.

Ne pas tenter d’administrer de médicaments sans avis vétérinaire

N’administrez jamais d’anti-douleurs, de laxatifs, de produits à base d’huiles ou de remèdes « de grand-mère » par vous-même.

Certains médicaments peuvent temporairement masquer la douleur ou aggraver la situation (mélange irritant, bolus coincé…).

Seul le vétérinaire, après examen, décidera de la nature et du mode d’administration des traitements indiqués. Un mauvais geste peut retarder le diagnostic ou compliquer la prise en charge.

Ne pas faire boire ou nourrir le cheval

Retirez tout accès à l’alimentation tant que l’origine de la colique n’est pas identifiée et que le vétérinaire ne vous a pas donné son feu vert.

Même si le cheval réclame à manger, résistez : avaler du fourrage, des céréales ou même de l’eau dans certains cas peut accentuer une impaction ou aggraver un blocage.

Laissez à disposition un seau d’eau propre uniquement si le cheval montre un réel besoin de boire, mais ne l’incitez pas à boire de grandes quantités d’un coup.

Préparer l’arrivée du vétérinaire

Prenez le temps de rassembler toutes les informations utiles : carnet de santé, liste des médicaments pris récemment, régime alimentaire, et antécédents de coliques s’il y en a.

Éloignez les autres chevaux ou personnes qui pourraient gêner l’examen.

Préparez, si possible, un endroit propre, bien éclairé et facilement accessible pour faciliter la venue du professionnel : votre collaboration efficace est précieuse dans une telle situation.

Quelques erreurs fréquemment commises : à ne jamais reproduire

Ne transportez jamais un cheval coliqueux vers la clinique vétérinaire sans l’avis du praticien : le transport peut aggraver une torsion ou faire éclater un organe fragilisé.

N’introduisez jamais de sonde, de tuyaux ou d’objets dans la bouche, ni de suppositoires, même si cela vous a été recommandé par une tierce personne non professionnelle.

N’essayez pas de « purgers » maison ou de massages abdominaux intenses, qui risquent de causer des lésions internes ajoutées à la douleur.

Enfin, évitez de vous mettre en danger pour tenter d’empêcher le cheval de se rouler ou de se lever : votre sécurité est aussi primordiale.

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Traitement vétérinaire et prévention de la colique chez le cheval

Prise en charge vétérinaire : examen et diagnostic

Dès l’arrivée du vétérinaire, l’examen clinique vise à déterminer la cause, la gravité et la localisation de la colique afin de choisir le traitement adéquat.

Le praticien commence généralement par observer les constantes vitales : température, fréquence cardiaque, respiration, état des muqueuses et niveau d’hydratation.

La palpation abdominale, l’auscultation des bruits digestifs (notamment avec un stéthoscope sur les flancs) et l’observation du comportement du cheval donnent des indices précieux.

Si nécessaire, le vétérinaire peut également réaliser une fouille rectale pour détecter une impaction, une dilatation ou une torsion des intestins.

Dans certains cas, il pourra pratiquer une ponction abdominale (prélèvement de liquide de l’abdomen) ou proposer une échographie pour affiner le diagnostic.

Cette démarche méthodique permet de différencier une colique bénigne d’une colique sévère nécessitant un traitement chirurgical ou une hospitalisation urgente.

L’objectif est toujours d’agir vite, car un diagnostic précoce augmente les chances de récupération du cheval et évite l’aggravation de son état.

Soins médicaux : traitements médicamenteux et gestes vétérinaires

Le traitement appliqué dépend de la nature et de la sévérité de la colique identifiée, mais certains médicaments sont fréquemment utilisés.

Les coliques spasmodiques modérées (c’est-à-dire dues à de simples contractions douloureuses) bénéficient souvent d’une injection d’antispasmodiques ou d’antalgiques. Ces médicaments soulagent la douleur et aident à relancer le transit digestif.

En cas d’impaction (bouchon de crottins ou matières dans l’intestin), le vétérinaire peut administrer des laxatifs doux (par exemple : huile de paraffine) à l’aide d’une sonde nasogastrique. Le but est de ramollir le contenu intestinal et de faciliter son évacuation, tout en surveillant que le transit reprenne normalement.

Si le cheval est déshydraté, une perfusion intraveineuse pourra être mise en place pour réhydrater rapidement l’animal et soutenir la circulation sanguine.

Dans tous les cas, le suivi du vétérinaire est indispensable car certains médicaments masquent la douleur sans traiter la cause réelle : il est donc vital de rester prudent et de respecter strictement l’avis professionnel.

À aucun moment un propriétaire ou cavalier ne doit administrer de traitement sans prescription : cela risquerait de compliquer la situation ou de retarder un acte salvateur.

Cas nécessitant une intervention chirurgicale

Si la colique provient d’une torsion, d’un déplacement grave de l’intestin ou si le cheval ne répond pas aux traitements médicaux, une chirurgie d’urgence peut s’avérer nécessaire.

C’est le cas notamment lors de rotations ou étranglements de l’intestin, où l’irrigation sanguine est interrompue. Ce genre d’intervention se pratique en clinique équipée, sous anesthésie générale.

Le transfert du cheval doit se faire sur indication stricte du vétérinaire : même pour un court trajet, le transport représente un risque important d’aggravation en cas de colique sévère.

L’opération comporte des risques, mais elle est souvent la seule chance de sauver l’animal lorsque la situation devient critique. Quelques chevaux opérés reprennent une vie normale, à condition d’une convalescence attentive et d’un bon suivi post-chirurgical.

Surveillance post-colique et convalescence

Après une crise de colique, qu’elle soit bénigne ou grave, une période de surveillance maximale s’impose.

Le cheval doit être maintenu à jeun le temps recommandé par le vétérinaire, souvent accompagné d’une réintroduction progressive de l’alimentation.

Surveiller la reprise du transit (apparition de crottins, appétit) est crucial pour détecter rapidement toute récidive.

Une reprise trop précipitée ou un accès libre à la nourriture peuvent entraîner une rechute immédiate, surtout après une impaction ou une intervention chirurgicale.

Des promenades en main peuvent être conseillées pour favoriser le transit, ainsi qu’un accès à une eau propre et tempérée.

Le carnet de santé doit être complété pour archiver l’épisode, utile lors de consultations futures ou en cas de rechute.

Certains chevaux requièrent des soins particuliers après une chirurgie : pansements, contrôles vétérinaires rapprochés, adaptation du régime alimentaire, et parfois des mesures de protection supplémentaires en box (bandes, protection abdominale…).

La prévention des coliques : habitudes et gestes clés

Prévenir la colique repose avant tout sur une bonne gestion quotidienne et sur la connaissance des besoins spécifiques de chaque cheval.

Veillez à respecter une alimentation riche en fibres (foin de qualité, herbe) et limitez les concentrés (céréales, granulés) à ce qui est vraiment nécessaire compte tenu du travail fourni.

Tout changement d’aliment ou de ration doit être introduit progressivement, sur plus d’une semaine. Cela permet à la flore digestive de s’adapter et d’éviter les fermentations anormales.

Assurez un accès permanent à de l’eau propre et à volonté : un cheval adulte peut boire entre 20 et 50 litres d’eau par jour, davantage en cas de chaleur ou d’effort intense.

Surveillez particulièrement l’abreuvement en hiver lorsqu’ils rechignent à boire une eau trop froide, ou en été, où la déshydratation est plus rapide.

Fractionnez les repas, en privilégiant plusieurs petits apports quotidiens plutôt qu’un ou deux repas copieux. Offrez au cheval des temps de pâturage ou, à défaut, assurez-lui du fourrage à disposition.

Vermifugez très régulièrement en suivant un schéma adapté au mode de vie, à l’âge et à la sensibilité de votre cheval. Un contrôle coprologique (examen des crottins) aide à cibler la lutte contre les parasites internes.

L’entretien dentaire régulier (une visite annuelle du dentiste équin) est indispensable pour garantir une mastication efficace et prévenir l’ingestion de gros morceaux susceptibles de faire bouchon.

Le maintien de l’exercice quotidien, même modéré, favorise le transit et limite le risque de stagnation intestinale. L’activité physique ne doit pas être interrompue brutalement sans adaptation.

En box, multipliez les stimulations (fenêtres, sorties, contacts sociaux) afin de limiter le stress, lui aussi grand pourvoyeur de troubles digestifs.

Nettoyez abreuvoirs, mangeoires, litière et paddocks pour éviter l’ingestion de sable, saletés ou corps étrangers qui provoquent souvent des coliques « de sable ».

Si vous soupçonnez que votre cheval ingère du sable au pré ou au box, parlez-en à votre vétérinaire qui pourra recommander des cures de psyllium ou d’autres mesures adaptées.

Enfin, soyez attentif au moindre changement de comportement, d’appétit ou de crottins : la vigilance quotidienne reste la meilleure arme pour repérer une colique dans ses toutes premières heures et agir efficacement.

FAQ sur la colique chez le cheval

Comment distinguer une colique légère d’une urgence vétérinaire ?

La colique légère peut se manifester par un cheval un peu abattu, qui gratte le sol ou regarde ses flancs, sans comportement extrême.

Si le cheval se couche, se roule violemment, transpire beaucoup, a les muqueuses pâles ou respire anormalement, c’est une urgence : appelez immédiatement le vétérinaire.

Puis-je donner un médicament anti-douleur à mon cheval en attendant le vétérinaire ?

Il est fortement déconseillé de donner un médicament sans l’accord explicite du vétérinaire, même si vous disposez d’anti-douleurs spécifiques.

Cela pourrait masquer des signes importants et gêner le diagnostic du professionnel.

Mon cheval a déjà eu une colique, est-il plus à risque d’en refaire ?

Oui, un cheval qui a déjà souffert de colique peut être plus sensible à ce type de trouble digestif à l’avenir.

Adaptez son alimentation, son accès à l’eau et son mode de vie, et surveillez-le avec encore plus d’attention.

Est-ce que le stress peut provoquer une colique chez le cheval ?

Tout à fait, le stress lié à un changement d’environnement, de routine ou au transport peut favoriser l’apparition de coliques.

Privilégiez une adaptation progressive et limitez autant que possible les sources de stress.

Combien de temps mettre le cheval à la diète après un épisode de colique ?

Cela dépend du type et de la gravité de la colique, mais en général le vétérinaire recommande une remise progressive à l’alimentation sur plusieurs heures à plusieurs jours.

Suivez toujours les recommandations personnalisées de votre vétérinaire pour éviter une rechute.

La colique est-elle contagieuse entre chevaux ?

Non, la colique n’est pas une maladie contagieuse. Elle concerne le système digestif et dépend de facteurs individuels ou environnementaux.

Toutefois, surveillez les autres chevaux si la cause est alimentaire ou environnementale, pour éviter d’autres cas.

Quels aliments sont à éviter pour limiter le risque de colique ?

Évitez les changements brusques d’alimentation, les aliments rapidement fermentescibles (pain, pommes en grande quantité), et surveillez la qualité du fourrage.

Assurez-vous également que l’eau soit toujours propre et abondante.

Peut-on prévenir toutes les coliques ?

Même en prenant toutes les précautions, il est impossible d’écarter tout risque, car certains facteurs ne sont pas contrôlables (torsion, tumeurs…).

Mais une gestion attentive de l’alimentation, de l’hydratation, de l’exercice et du stress permet de limiter au maximum la fréquence des coliques digestives les plus communes.

Conclusion

La colique du cheval est un trouble digestif grave qui nécessite une vigilance accrue : en comprenant ses mécanismes, en reconnaissant rapidement les symptômes, et en connaissant les bonnes pratiques à adopter en cas d’alerte, chaque cavalier peut agir de façon adaptée.

Les causes étant multiples, il est essentiel de surveiller l’alimentation, l’environnement et le mode de vie du cheval, tout en travaillant en collaboration étroite avec le vétérinaire. Prise en charge rapide et prévention sont les clés pour réduire fortement les risques liés à cette pathologie.

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