Dans les activités équestres, connaître les comportements naturels des chevaux permet de prévenir les accidents, d’adapter les méthodes d’approche et d’entraînement, et d’assurer la sécurité des cavaliers et des soigneurs.
Le terme « ruer » fait partie du vocabulaire courant dans le milieu équin, mais il peut prêter à confusion ou être sous-estimé quant à ses implications.
Étudier ce comportement est donc utile tant pour l’élevage que pour la pratique quotidienne, la formation ou la réglementation des activités équestres.
Ruer : Qu’est-ce que c’est ? Définition !
Le verbe « ruer » désigne un mouvement brusque et vigoureux exécuté par le cheval lorsqu’il projette violemment ses postérieurs en arrière, généralement en levant les membres inférieurs du sol.
Ce comportement peut être spontané ou déclenché par une cause précise (peur, agacement, excitation, douleur, contrainte…).
Il s’agit d’un réflexe de défense inscrit dans l’instinct du cheval, destiné à se débarrasser d’un danger ou d’une gêne, mais qui peut également se manifester lors du jeu, de l’agacement ou d’un apprentissage inadapté. En équitation, la ruade peut survenir monté ou à pied.
Enjeux et utilité du concept de « ruer »
La compréhension du phénomène de ruade présente des enjeux de sécurité, de bien-être animal et d’efficacité en éducation.
Il est essentiel de distinguer les ruades ‘défensives’ (pour écarter un inconfort ou une peur) des ruades exprimant l’énergie ou l’excitation, souvent observées lors des lâchers en prairie ou au travail à la longe.
Chez les professionnels, apprendre à anticiper ou décrypter ce mouvement permet de mieux interagir avec les chevaux, d’adapter les soins ou la gestion du stress, et de limiter les accidents liés à ce comportement.
Comment évaluer ou identifier la ruade chez le cheval ?
Évaluer une ruade suppose d’observer plusieurs critères :
- Caractère soudain du geste (déclenchement brutal des postérieurs)
- Amplitude du mouvement : les membres postérieurs sont généralement tendus, dirigés vers l’arrière ou parfois vers le haut
- Contexte : présence d’un élément perturbateur (bruit, douleur, impératif de défense, excitation du groupe)
- Fréquence : certains chevaux ruent ponctuellement, d’autres peuvent présenter un comportement répété, indiquant un malaise ou un trouble comportemental
En élevage ou en centre équestre, il convient d’évaluer la dangerosité potentielle d’un cheval ruant, notamment si le comportement s’installe ou si la ruade est dirigée vers l’humain ou ses congénères.
Quels sont les risques, limites ou critiques liés à la ruade ?
La ruade peut causer des dommages matériels et humains importants (blessures directes, fractures, contusions). Elle expose également le cheval au risque de blessures (notamment lors de ruades intempestives dans l’écurie ou le transport).
Du point de vue de l’éducateur, la sur-interprétation ou la banalisation de la ruade constitue une limite. Toute ruade ne traduit pas une « méchanceté » du cheval mais peut signaler une douleur, un inconfort matériel (selle, mors, harnachement), une peur ou un apprentissage inadéquat.
La gestion du comportement imposera souvent de rechercher d’abord l’origine du geste, puis d’ajuster l’environnement, les conditions d’entraînement ou les manipulations.
Comment prendre en compte la ruade dans la gestion équine ?
Pour prévenir et gérer la ruade, plusieurs démarches sont recommandées :
- Observation attentive du langage corporel du cheval, surtout au pansage, au sellage ou lors de la manipulation en main
- Respect de l’espace de sécurité autour des postérieurs pour éviter d’être surpris en cas de mouvement de défense
- Bilan de santé avant de conclure à un comportement problématique (vérification de l’absence de pathologies, de douleurs dorsales, articulaires, dentaires…)
- Entraînement basé sur le respect et la progressivité afin de désensibiliser le cheval et de prévenir la survenue de ruades par anticipation, peur ou frustration
- Recours à des professionnels (vétérinaire, éthologue équin, éducateur spécialisé) en cas de ruades régulières ou menaçantes
Exemple concret de ruade dans un contexte équin
Imaginons un cheval en centre équestre qui rue lors du sanglage de la selle.
Plusieurs scénarios peuvent expliquer ce comportement : le cheval peut souffrir d’une lésion dorsale, avoir une mémoire négative associée à une ancienne blessure ou tout simplement être surpris par la fermeté du geste.
Dans ce cas concret, l’éducateur ou le soigneur ira rechercher la cause physique (examiner le dos, tester un sanglage plus progressif, vérifier l’état du matériel), puis mettra en place un travail de désensibilisation pour restaurer une réponse apaisée lors du pansage et du sellage.
Termes liés ou complémentaires
- Cabrer : comportement où le cheval se dresse sur ses postérieurs
- Défense : terme général désignant les réactions du cheval face à un inconfort
- Dangerosité : potentiel de risque, souvent lié à des comportements comme la ruade
- Longe : travail à la longe où les ruades peuvent s’observer lors des premières séances
- Selle : vérification du matériel en cas de comportement défensif
- Éthologie équine : discipline étudiant le comportement du cheval, dont la ruade
En résumé
La compréhension et la gestion de la ruade sont primordiales pour les professionnels et passionnés du monde équin. Ce comportement, bien qu’issu de l’instinct, signale souvent un inconfort ou une réaction réflexe à l’environnement du cheval.
Identifier la cause, prévenir les situations à risque et adopter les bons gestes sont des atouts pour assurer la sécurité et le bien-être du cheval tout au long de sa vie et dans toutes les disciplines.