Qu’il soit cheval de loisir ou de sport, nul équidé n’est à l’abri d’une tendinite, l’une des affections locomotrices les plus fréquentes rencontrées en pratique vétérinaire.
Selon l’École Nationale Vétérinaire de Toulouse, les lésions tendineuses représentent jusqu’à 46% des motifs de consultation pour boiterie chez le cheval de sport, soulignant l’importance de bien connaître ce problème et de savoir réagir rapidement.
Dans cet article, nous revenons d’abord sur ce qui caractérise la tendinite chez le cheval, de ses mécanismes internes aux situations à risque. Nous aborderons ensuite les signes d’alerte à surveiller pour détecter la maladie, avant d’expliquer les délais habituels de récupération, souvent sources d’inquiétude pour les propriétaires.
Les principaux axes de traitement seront ensuite passés en revue, qu’il s’agisse de repos, de gestion médicale ou de physiothérapie. Enfin, quelques conseils et bonnes pratiques vous aideront à limiter les risques de récidive afin de protéger durablement vos compagnons équins.
Qu’est-ce qu’une tendinite chez le cheval ?
Définition d’une tendinite équine
La tendinite chez le cheval correspond à une inflammation ou une lésion d’un ou de plusieurs tendons. Les tendons sont des structures fibreuses qui relient les muscles aux os ; ils jouent un rôle essentiel lors du déplacement, de la flexion ou de l’extension des articulations des membres.
Lorsque le tendon est soumis à des efforts répétés, trop intenses, ou à un traumatisme aigu, sa structure peut être endommagée. Ce dommage entraîne alors une réaction inflammatoire : c’est ce qu’on appelle la tendinite.
Les tendons les plus souvent touchés chez le cheval
En équitation, ce sont principalement les tendons des membres antérieurs qui sont concernés, notamment le tendon fléchisseur superficiel du doigt, le tendon fléchisseur profond du doigt et, plus rarement, le tendon extenseur.
Par exemple, un cheval de sport pratiquant régulièrement le saut d’obstacles ou le concours complet présente un risque plus élevé de tendinite au niveau du tendon fléchisseur superficiel.
La répétition de mouvements de grande amplitude ou les impacts sur un sol irrégulier peuvent abîmer les fibres tendineuses et favoriser l’apparition de lésions.
Pourquoi les chevaux sont-ils particulièrement exposés ?
Les équidés, par leur masse corporelle importante et la puissance de leur locomotion, sollicitent énormément leurs tendons lors du travail. La moindre irrégularité dans les allures, l’insuffisance d’échauffement ou un effort soudain peuvent fragiliser ces structures.
De plus, certains facteurs de risque s’additionnent : manque de condition physique, fatigue, ferrure inadaptée, surfaces trop dures ou trop meubles, ou encore antécédents de blessures.
C’est pourquoi la tendinite est une pathologie fréquente, notamment chez les chevaux de loisir ou de compétition qui travaillent régulièrement.
Comment la tendinite se forme-t-elle ?
Lorsque les fibres du tendon sont sursollicitées, elles subissent des micro-déchirures. Si le cheval ne bénéficie pas de repos ou de soins adaptés, ces lésions s’aggravent et provoquent une réaction inflammatoire générant douleur et gonflement.
Concrètement, une séance de travail trop intense ou un faux-pas dans une carrière peut suffire à fragiliser un tendon. Si le cheval est remis trop tôt au travail, la cicatrisation ne se fait pas correctement et la tendinite peut devenir chronique.
Les symptômes d’une tendinite équine : comment la reconnaître ?
Reconnaître rapidement les signes d’une tendinite chez le cheval est essentiel pour limiter les aggravations et favoriser une bonne récupération.
Certains symptômes sont plus discrets que d’autres : il convient d’être attentif aux petits changements dans le comportement ou l’allure de son cheval, afin d’intervenir sans tarder en cas de doute.
Chaleur et gonflement localisés
L’un des premiers signes visibles d’une tendinite est souvent la présence d’un gonflement le long du tendon atteint, surtout au niveau des membres antérieurs, et plus particulièrement sur le tendon fléchisseur superficiel du doigt.
Cette enflure est généralement accompagnée d’une sensation de chaleur si l’on pose la main sur la zone concernée. La chaleur localisée traduit l’inflammation et, parfois, une douleur lors de la palpation.
Il est important de surveiller régulièrement les membres de son cheval au pansage ou après le travail, afin de détecter toute anomalie.
Par exemple : après une séance plus intense, si vous sentez un membre plus « mou » ou chaud que l’autre, n’hésitez pas à consulter votre vétérinaire.
Douleur et sensibilité à la palpation
Un cheval atteint de tendinite manifeste souvent une douleur lorsqu’on appuie doucement sur la zone enflée. Cette sensibilité peut aller d’un léger inconfort à une réaction plus marquée (retrait du membre, agitation).
Ce symptôme est capital pour orienter le diagnostic, surtout si la douleur apparaît suite à un effort, un faux-pas ou après une séance inhabituelle. Il justifie une interruption immédiate du travail et un examen approfondi par un professionnel.
Difficultés locomotrices : boiterie et modification des allures
La boiterie est un symptôme fréquent, mais elle n’apparaît pas toujours de manière flagrante, notamment lors des stades précoces de la tendinite. Un cheval peut présenter une gêne passagère, une irrégularité dans ses allures, ou bien marcher à « froid » avec raideur.
Lors d’une boiterie, le cheval cherche à éviter d’utiliser le membre douloureux, ce qui modifie son attitude et peut entraîner un appui inégal au sol. Sur le cercle ou en ligne droite, il peut refuser d’engager, de tourner ou de trotter, voire s’arrêter brutalement pendant le travail.
Attention : chez certains chevaux rustiques ou peu démonstratifs, la boiterie peut passer inaperçue. Une observation attentive de la locomotion en début et en fin de séance est donc recommandée pour ne pas laisser traîner les signes d’alerte.
Perte de performance ou de motivation
Un cheval souffrant d’une tendinite peut perdre en volonté ou manifester une baisse de performance. Il peut réagir négativement à la demande de galop ou refuser les sauts, alors qu’il s’agissait jusque-là d’exercices réalisés avec enthousiasme.
Parfois, le seul indice sera un refus de suivre le rythme habituel, l’apparition d’une gêne discrète en fin de séance, ou une fatigue inhabituelle. Prendre en compte ces petits signaux est essentiel, car ils précèdent parfois l’apparition de la boiterie.
Évolution des symptômes dans le temps
Les signes d’une tendinite varient selon la gravité de la lésion, le stade d’évolution et la rapidité de la prise en charge.
En phase aiguë, les symptômes sont plus nets et alertent rapidement le cavalier. En revanche, dans les formes chroniques ou négligées, l’inflammation peut diminuer mais des modifications fibreuses persistent : la zone touchée reste parfois légèrement gonflée ou déformée (« banane » sur le tendon), même en l’absence de chaleur ou de douleur marquée.
C’est pourquoi, même si l’inflammation semble s’atténuer, la vigilance reste de mise : une tendinite mal soignée évolue vers la chronicité et augmente le risque de récidive.

Quelle est la durée de guérison d’une tendinite chez le cheval ?
Décider quand et comment reprendre le travail avec un cheval atteint de tendinite peut s’avérer complexe, car la durée de guérison dépend de nombreux facteurs propres à chaque individu et à la gravité de la lésion.
Les grandes étapes de la cicatrisation tendineuse
La guérison d’une tendinite équine ne se limite pas à la disparition des symptômes visibles comme la douleur ou le gonflement : elle repose surtout sur la reconstitution des fibres tendineuses en profondeur.
Classiquement, le processus de réparation du tendon s’étale sur plusieurs semaines à plusieurs mois, avec trois phases : l’inflammation, la prolifération cellulaire, puis la maturation des fibres.
Il est essentiel de respecter chacune de ces étapes pour éviter un retour trop précoce au travail, qui risquerait de compromettre la solidité du tendon et favoriser une récidive.
Durée de convalescence selon la gravité de la tendinite
En pratique, le temps de guérison varie considérablement selon l’importance de la lésion.
Pour une tendinite légère (simple inflammation ou micro-déchirure superficielle, détectée très tôt), la convalescence peut durer de 4 à 8 semaines incluant le repos strict, la limitation des mouvements et la prise en charge médicale recommandée par le vétérinaire.
Dans les cas plus sévères (lésion fibreuse importante, rupture partielle du tendon ou zone lésée étendue), la durée s’allonge sensiblement : il faut généralement compter entre 4 et 8 mois, parfois plus d’un an, avant d’envisager la reprise progressive du travail.
À titre d’exemple, un cheval ayant présenté une tendinite du fléchisseur superficiel sur la moitié de sa longueur devra souvent rester au repos au moins 6 mois, avec des contrôles réguliers en clinique et à l’échographie pour évaluer la cicatrisation interne.
Cette disparité montre l’importance d’un diagnostic précis pour déterminer le protocole et la durée adaptés à chaque situation.
Facteurs influençant la durée de guérison
La rapidité de récupération ne dépend pas uniquement de la gravité de la tendinite.
D’autres éléments entrent en jeu : l’âge du cheval, la qualité de sa vascularisation, la présence (ou non) d’antécédents tendineux ainsi que le respect du protocole de repos.
Un jeune cheval, en bonne condition physique, sans antécédent ni facteur aggravant, aura tendance à cicatriser plus rapidement qu’un animal âgé ou déjà fragilisé par une localisation ancienne.
Le sérieux avec lequel le protocole de soins est mis en œuvre joue aussi un rôle clé : un cheval remis trop tôt au travail, ou ne bénéficiant pas d’une surveillance vétérinaire rapprochée, verra souvent sa convalescence se prolonger ou entravera la solidité de la cicatrice tendineuse.
À l’inverse, la patience du cavalier et le respect des contrôles (échographies de suivi, paliers de rééducation) maximisent les chances d’une récupération durable.
Exemple de calendrier-type (à titre indicatif)
Chaque cheval et chaque tendinite sont uniques, mais pour donner un ordre d’idée, voici un exemple classique pour une tendinite modérée :
Les 4 à 6 premières semaines : repos strict au box ou petit paddock, avec sorties en main très limitées selon les préconisations du vétérinaire.
À partir de la 6e semaine : si l’échographie révèle une nette amélioration, des sorties en main plus longues ou de légers exercices au pas peuvent être démarrés.
De la 8e à la 16e semaine : les exercices en liberté ou montés au pas s’intensifient progressivement, toujours sur avis vétérinaire, et la surveillance reste indispensable pour détecter toute rechute.
C’est souvent seulement après 4 à 6 mois (ou plus, selon la gravité) que le travail monté « normal » peut être repris, étapes par étapes, avec des limitations sur le trot prolongé ou les sauts.
Ce calendrier illustre combien la patience est fondamentale : la guérison d’une tendinite chez le cheval exige un temps long, adapté à la situation individuelle, et aucun raccourci n’est possible sans prendre de risques.
Pourquoi la durée de repos est-elle capitale ?
Respecter la durée fixée par le vétérinaire n’est pas une simple précaution : si les fibres tendineuses sont sollicitées trop tôt, elles se reforment de façon anarchique, rendant le tendon moins résistant et donc plus vulnérable à de futures lésions.
Au contraire, une convalescence suffisamment longue permet d’obtenir une structure fibreuse de meilleure qualité, réduisant nettement le risque de rechute à la reprise du travail.
Même si la tentation est grande de « gagner du temps », accorder à son cheval toute la durée recommandée est la meilleure garantie pour un retour au travail durable et serein.
Traitements disponibles pour la tendinite du cheval
La prise en charge d’une tendinite chez le cheval repose sur plusieurs axes complémentaires, dont le but est de limiter l’inflammation, favoriser la cicatrisation tendineuse et prévenir les complications.
Suivre un protocole adapté, sous supervision vétérinaire, maximise les chances de récupération et réduit les risques de séquelles.
Repos strict : la base incontournable
Le repos est la première mesure à appliquer dès la suspicion de tendinite. Il consiste à limiter les mouvements du cheval pour éviter toute sollicitation du tendon lésé, ce qui interrompra l’aggravation des micro-déchirures.
Selon la gravité, le repos peut aller d’une immobilisation au box complète jusqu’à des sorties en main très limitées, souvent encadrées par le vétérinaire. Ce temps de pause permet aux fibres tendineuses de débuter le processus de régénération.
À titre d’exemple, un cheval présentant une tendinite aiguë du tendon fléchisseur superficiel devra souvent rester au box entre 4 et 8 semaines, avant d’entamer progressivement une rééducation.
Respecter ce repos, même si le cheval semble mieux, est crucial : reprendre l’activité trop tôt multiplie le risque de rechute ou de chronicité.
Froid et gestion de l’inflammation
L’application de froid est recommandée dans les premiers jours après la blessure pour limiter l’inflammation, soulager la douleur et réduire le gonflement localisé.
On utilise généralement des poches de glace, des cryo-manches ou des jets d’eau froide sur le membre atteint, deux à trois fois par jour pendant 15 à 20 minutes.
Cette technique simple aide à contrôler la réaction inflammatoire, évitant l’installation de lésions plus profondes dans le tendon. Elle est particulièrement indiquée en phase aiguë, immédiatement après l’apparition des premiers symptômes.
L’effet bénéfique du froid se manifeste aussi sur le confort du cheval, qui montre souvent moins de sensibilité à la palpation après ces applications.
Médication sous contrôle vétérinaire
Selon l’intensité de la douleur ou de l’inflammation, le vétérinaire peut prescrire des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) en injection, en pâte orale ou en poudre à mélanger à la ration.
Ils permettent de soulager l’inconfort du cheval et de réduire la réaction inflammatoire, améliorant sa qualité de vie au repos.
Dans certains cas bien précis, des infiltrations locales de corticoïdes peuvent être envisagées, mais elles doivent rester exceptionnelles car un usage inadapté risque de retarder la bonne cicatrisation.
Il est important de ne jamais donner de médicaments à son cheval sans avis vétérinaire, car un traitement mal choisi ou mal dosé peut nuire à la réparation tendineuse.
Bandages et soutien du membre
L’utilisation de bandages de repos ou de bandes de soutien aide à limiter l’œdème et à apporter un confort supplémentaire au cheval convalescent.
Posés correctement, ils compriment légèrement la zone enflée et réduisent le risque d’inflammation chronique. Il convient toutefois d’apprendre la bonne technique pour éviter tout effet garrot ou blessure supplémentaire.
Certains vétérinaires recommandent également l’utilisation de bottes de soutien spécifiques, notamment chez les chevaux sujets au gonflement récurrent.
Prendre soin de vérifier quotidiennement la peau sous le bandage prévient les irritations et les échauffements.
Rééducation et remise progressive au travail
Dès que la cicatrisation est suffisante, le vétérinaire élabore un protocole de rééducation individualisé. Cette phase est aussi cruciale que le repos : elle permet de redonner progressivement de la souplesse et de la résistance au tendon.
Le programme commence souvent par de courtes promenades en main au pas, sur terrain plat, augmentées peu à peu selon l’absence de douleur et l’évolution à l’échographie.
Un suivi très régulier, avec des paliers validés par le vétérinaire, est impératif : on évite ainsi de sur-solliciter un tendon encore fragile.
Par exemple, un cheval pourra reprendre quelques minutes de pas chaque jour, puis passer à 15 minutes, puis 30 minutes, avant d’envisager de très courts épisodes au trot.
Soins complémentaires et thérapies innovantes
Selon le cas, le vétérinaire peut proposer des traitements additionnels pour favoriser la qualité de cicatrisation du tendon, surtout pour les lésions importantes ou chroniques.
Parmi les soins complémentaires les plus utilisés, on retrouve :
- Ultrasons thérapeutiques et ondes de choc : ces techniques favorisent la vascularisation locale et stimulent la régénération des fibres tendineuses. Elles nécessitent plusieurs séances réalisées par un professionnel.
- Laser thérapeutique : il contribue à réduire l’inflammation et accélérer la réparation des tissus ; utile, notamment, lors des phases chroniques ou pour compléter l’action du froid.
- Injections de PRP (plasma riche en plaquettes) ou de cellules souches : ces méthodes innovantes sont réservées aux cas graves ou à la médecine sportive de haut niveau. Leur objectif est de stimuler activement la réparation du tendon en y injectant des facteurs de croissance directement à l’endroit lésé.
Ces techniques ne remplacent pas le repos et la gestion classique, mais peuvent apporter un « plus » de récupération, notamment chez les chevaux de compétition.
Dans tous les cas, elles doivent être réalisées exclusivement sous contrôle vétérinaire, qui jugera de leur intérêt selon la nature de la tendinite et l’état général du cheval.
Surveillance et contrôles vétérinaires réguliers
Tout au long du traitement, des contrôles par échographie sont indispensables pour visualiser la progression de la cicatrisation en profondeur, souvent invisible à l’œil nu.
Le vétérinaire ajuste le protocole étape par étape selon l’évolution réelle du tendon.
Par exemple, il pourra décider de prolonger le repos ou d’introduire plus tôt la rééducation si la réparation avance bien.
Respecter ces rendez-vous et tenir un carnet de suivi des soins (applicateur de froid, sorties en main, évolution) aide le propriétaire à rester acteur de la guérison.
Chaque cheval réagissant différemment, une adaptation « sur-mesure » du traitement reste le gage d’une récupération réussie.
Prévention et conseils pour éviter la récidive
Échauffement et récupération : l’indispensable routine
L’un des piliers de la prévention des tendinites et de leurs rechutes réside dans la mise en place d’une routine d’échauffement adaptée. Avant toute séance de travail, même légère, il est crucial d’accorder au cheval un échauffement progressif de 10 à 20 minutes, composé de pas actif, puis, graduellement, de transitions vers le trot et le galop si besoin.
Cet échauffement permet d’augmenter la température des muscles et tendons, rendant leurs fibres plus souples et résistantes à l’effort. Ainsi, le risque de micro-déchirures qui entraînent une tendinite est fortement réduit.
De même, une phase de récupération douce après le travail (retour au pas, marche en main, stretchings) aide à éliminer les déchets métaboliques des tissus et favorise la récupération tendineuse.
Par exemple, lors d’une séance de saut, 15 minutes de pas détendu permettront au système locomoteur du cheval de « redescendre en régime » et de se préparer au repos.
Respect de la progression dans le travail
Augmenter brutalement l’intensité, la durée ou la difficulté des exercices est l’un des principaux facteurs de récidive. Il est donc essentiel de faire évoluer le travail de son cheval par paliers, en augmentant progressivement les efforts requis.
Par exemple, après une convalescence, il vaut mieux ajouter 5 minutes de trot tous les 10 jours plutôt que de vouloir enchainer une reprise de dressage complète dès la troisième sortie.
Pourquoi ? Parce que le tendon, même cicatrisé, reste fragile lors de la reprise du travail. La progressivité prépare ses fibres à supporter progressivement une charge plus importante, sans provoquer de nouvelles lésions.
Gestion du poids et de la condition physique
Un excès de poids accroît significativement les contraintes exercées sur les tendons des membres. Maintenir le cheval à un poids stable et adapté à sa morphologie diminue la surcharge mécanique et prévient les microtraumatismes.
Veillez à offrir une alimentation équilibrée, adaptée à l’âge, à la race et à l’activité du cheval. Un programme régulier de mise en condition générale (travail à pied, sorties variées, exercices d’assouplissement) contribue à renforcer globalement le système locomoteur et à protéger les tendons.
À l’inverse, un cheval détendu ou démusclé, remis brutalement au travail, présente un risque accru de récidive, même après une longue période de repos.
Qualité des terrains et gestion des surfaces
Travailler systématiquement sur des sols inadaptés (trop durs, trop meubles, irréguliers ou glissants) est un facteur de récidive classique. Privilégiez autant que possible les carrières bien entretenues ou les chemins souples et réguliers.
Si votre carrière est sèche et dure l’été, arrosez-la ou limitez les exercices intenses à d’autres moments. Après la pluie, évitez les terrains gorgés d’eau qui favorisent les faux-pas. Lors de sorties en extérieur, soyez attentif au choix des chemins, surtout après un épisode de tendinite.
Un exemple concret : ne faites pas de course ou de galop prolongé sur un sol gelé ou défoncé ; quelques minutes dans ces conditions suffisent parfois à déclencher une lésion sur un tendon préalablement fragilisé.
Surveillance régulière et détection précoce
Adopter un auto-contrôle régulier lors du pansage est une habitude précieuse. Palpez les tendons avant et après l’effort : surveillez l’apparition de chaleur, de gonflement ou de sensibilité inhabituelle.
En cas de doute, suspendez toute activité physique et demandez conseil à votre vétérinaire : un arrêt préventif de quelques jours est bien moins pénalisant qu’une rechute majeure suivie de plusieurs mois d’arrêt.
Certains cavaliers tiennent un carnet de suivi ou prennent des photos hebdomadaires des membres pour comparer l’évolution et détecter toute anomalie dès les premiers signes.
Adaptation de la ferrure et parage
Des aplombs déséquilibrés ou une ferrure inadaptée majorent les contraintes sur les tendons. Faites régulièrement examiner les pieds de votre cheval par un maréchal-ferrant compétent, surtout après une tendinite.
Des techniques spécifiques (ferrures orthopédiques, parages adaptés) existent pour améliorer la répartition des charges et soulager les tendons, en collaboration avec votre vétérinaire.
Un exemple fréquent : un cheval avec talons bas ou longs embasés tirera davantage sur ses fléchisseurs et sera plus sujet aux lésions ou à la récidive.
Entretien du moral et gestion du stress
Le stress chronique ou un environnement trop peu stimulant peuvent influencer indirectement la santé du cheval et sa récupération. Un cheval confiné ou anxieux risque de faire des mouvements brusques ou de se blesser, notamment au moment des sorties en main.
Proposez-lui des périodes de parc quand cela est possible, enrichissez son environnement (balles, jouets, compagnons de pré) et fractionnez les sorties pour canaliser son énergie.
Une gestion sereine du cheval, associée à une routine stable, contribue à limiter les comportements à risque et améliore sa vigilance lors du travail.
Suivi vétérinaire et avis spécialisés
Enfin, gardez à l’esprit que chaque cheval est unique et que certaines prédispositions naturelles peuvent exister. Un suivi ponctuel avec votre vétérinaire (évaluation locomotrice, contrôle échographique en cas d’antécédent) permet d’ajuster la gestion du travail ou du repos à chaque profil.
N’hésitez pas à solliciter aussi l’avis de spécialistes (ostéopathe, kinésithérapeute équin, saddle-fitter) pour optimiser le confort général et limiter les « compensations » qui pourraient solliciter à nouveau un tendon fragilisé.
FAQ sur la tendinite chez le cheval
La tendinite peut-elle concerner tous les chevaux, même ceux qui ne sont pas montés régulièrement ?
Oui, tout cheval, qu’il soit très sollicité ou au repos, peut développer une tendinite, surtout s’il fait un mouvement brusque, glisse ou si son terrain de vie est accidenté.
Cela arrive aussi chez certains chevaux prédisposés en raison de leur morphologie ou d’un mauvais aplomb.
Est-il possible de monter un cheval qui a souffert d’une tendinite ?
Une fois la guérison confirmée par un vétérinaire et après la rééducation progressive, il est possible de remonter votre cheval, mais il faut rester vigilant et respecter ses limitations.
Reprenez le travail doucement, en augmentant la charge progressivement pour éviter une rechute.
Quels sont les signes à surveiller lors de la reprise du travail ?
Soyez attentif à l’apparition d’une chaleur anormale, d’un gonflement ou d’une boiterie, même légère.
Une baisse de moral ou d’appétit peut également signaler que votre cheval n’est pas encore prêt à reprendre une activité plus intense.
Est-il nécessaire d’avoir un suivi vétérinaire après la phase aiguë ?
Oui, un suivi régulier est conseillé pour vérifier que la lésion cicatrise correctement et que le travail est bien adapté.
Des contrôles échographiques permettent de surveiller l’évolution et d’éviter les récidives.
Les tendinites sont-elles toujours causées par le travail ou l’entraînement ?
Pas seulement : un manque d’échauffement, une mauvaise ferrure, un sol inadapté ou des déséquilibres corporels peuvent aussi provoquer une tendinite.
L’âge et l’usure naturelle des tissus peuvent également être en cause chez certains chevaux.
Existe-t-il des compléments alimentaires pour aider à renforcer les tendons ?
Certains compléments à base de collagène, d’acides aminés ou de vitamines sont proposés pour soutenir la santé des tendons, mais ils ne remplacent jamais un bilan vétérinaire et des ajustements d’entraînement.
Demandez toujours conseil à votre vétérinaire avant d’en administrer à votre cheval.
Peut-on prévenir complètement la tendinite ?
On ne peut jamais éliminer complètement le risque, mais il est possible de le réduire en adaptant le travail, en soignant l’échauffement, et en surveillant la qualité des terrains et de la ferrure.
Un entraînement régulier, progressif et varié est également une très bonne prévention.
Les massages ou soins alternatifs sont-ils utiles pour la récupération ?
Oui, certains massages, cryothérapie locale et soins de physiothérapie peuvent améliorer le confort et soutenir la guérison.
Ces approches doivent cependant être réalisées avec l’avis et le suivi d’un professionnel.
Une tendinite rend-elle mon cheval fragile à vie ?
Pas nécessairement, beaucoup de chevaux récupèrent très bien d’une tendinite si tous les soins et le protocole de rééducation sont respectés.
Il reste cependant plus exposé à une rechute, d’où l’importance d’une vigilance accrue après la reprise du travail.
À partir de quand puis-je recommencer à sortir mon cheval au paddock après une tendinite ?
La reprise des sorties libres dépend de la gravité de la tendinite et de l’avis du vétérinaire, mais elle est généralement progressive.
Commencez par de petites sorties en main ou dans un paddock restreint, puis augmentez doucement le temps de liberté en surveillant les réactions du cheval.
Conclusion
La tendinite est une pathologie fréquente chez les chevaux qui, détectée à temps, peut être prise en charge efficacement. Reconnaître les premiers symptômes, respecter le temps de récupération adapté et suivre un traitement approprié sont essentiels pour favoriser la guérison.
En mettant en pratique les mesures de prévention, il est possible de réduire le risque de récidive et d’assurer la santé locomotrice de son cheval sur le long terme.