La lymphangite est une affection que redoutent de nombreux propriétaires et cavaliers, car elle peut survenir brutalement et impacter gravement la santé de leur cheval.
Selon une étude publiée en 2022 par l’IFCE, la lymphangite représenterait jusqu’à 14 % des motifs d’intervention vétérinaire en urgence pour boiterie soudaine et œdème du membre chez les chevaux de sport ou de loisirs.
Cette maladie, souvent reconnue par un gonflement massif et douloureux d’un membre, nécessite une prise en charge rapide pour limiter les complications et éviter les rechutes.
Face à la fréquence des symptômes, il importe de savoir identifier précocement les signes d’alerte, de comprendre les mécanismes et facteurs de risque qui peuvent favoriser la survenue d’une lymphangite, et de connaître les options de traitement existantes.
Au fil de cet article, nous détaillerons ce qu’est réellement la lymphangite chez le cheval, les indicateurs qui doivent vous alerter, les principales causes identifiées par les vétérinaires, les protocoles de soin recommandés et, enfin, les gestes préventifs pour réduire le risque de récidive et assurer le bien-être sur le long terme de votre compagnon équin.
Qu’est-ce que la lymphangite chez le cheval ?
La lymphangite est une affection du système lymphatique du cheval qui touche généralement les membres, en particulier les postérieurs.
Cette pathologie peut surprendre par la rapidité et l’importance des symptômes qu’elle provoque, rendant parfois le cheval méconnaissable en quelques heures.
Comprendre ce qu’est la lymphangite permet de réagir efficacement et d’adapter la prise en charge de son cheval.
Définition de la lymphangite
La lymphangite, souvent appelée « maladie du gros jambe », désigne une inflammation aiguë (ou chronique) des vaisseaux lymphatiques. Chez le cheval, elle se manifeste le plus fréquemment au niveau des membres, et peut toucher un seul ou plusieurs membres.
La lymphe, un liquide dont le rôle est d’assurer l’évacuation des déchets cellulaires et la défense immunitaire, circule dans ces vaisseaux. Lorsque cette circulation se retrouve entravée, par une infection ou une blessure par exemple, une inflammation et un gonflement peuvent se produire.
Cela diffère d’un simple œdème de travail ou de repos, car la lymphangite a une origine inflammatoire, parfois infectieuse, et entraine bien souvent des signes cliniques plus spectaculaires et douloureux.
Différences entre lymphangite aiguë et lymphangite chronique
On distingue deux formes principales de lymphangite chez le cheval : la forme aiguë et la forme chronique.
La lymphangite aiguë se caractérise par une apparition soudaine d’un gonflement impressionnant, chaud et douloureux, souvent accompagné de signes généraux comme de la fièvre ou de l’abattement. Cette forme nécessite une prise en charge rapide pour éviter qu’elle n’évolue vers la chronicité.
La lymphangite chronique, quant à elle, s’installe progressivement ou fait suite à plusieurs épisodes aigus mal soignés. Le membre atteint reste alors épaissi de façon persistante, la peau peut devenir plus épaisse, et il existe un risque d’altération de la mobilité du cheval.
Pourquoi s’inquiéter de la lymphangite ?
Au-delà de l’aspect impressionnant du gonflement, la lymphangite peut gravement impacter la locomotion du cheval et engendrer de fortes douleurs. Dans certains cas, une prise en charge tardive ou inadaptée peut entraîner des séquelles irréversibles, comme la fibrose du membre ou la détérioration des tissus sous-cutanés.
Il est donc essentiel pour tout cavalier ou propriétaire d’identifier rapidement cette pathologie afin d’offrir à son cheval les meilleurs soins possibles. Un diagnostic précoce et une bonne connaissance des bases de la lymphangite améliorent grandement le pronostic.

Quels sont les symptômes à reconnaître ?
Savoir identifier les signes de la lymphangite est essentiel pour réagir sans tarder et solliciter une prise en charge adaptée. Les symptômes peuvent évoluer rapidement et varient selon la gravité mais aussi le stade de la maladie. Voici les principaux signes à observer chez votre cheval.
Un gonflement soudain et massif du membre
Le symptôme le plus caractéristique de la lymphangite est l’apparition soudaine d’un œdème impressionnant sur un (parfois plusieurs) membre : le sabot, le boulet et la jambe peuvent doubler de volume en quelques heures à peine.
Ce gonflement démarre souvent dans la partie inférieure du membre, puis remonte en englobant entièrement la jambe, jusqu’au genou ou au jarret. Le cheval peut alors présenter ce que l’on appelle un effet de « pantalon », car l’ensemble du membre prend une allure cylindrique.
Identifier précocement ce type de gonflement permet d’intervenir avant que les tissus ne se détériorent ou que des complications ne surviennent.
Chaleur et douleur au toucher
La zone enflée est généralement chaude au toucher, signe de l’inflammation intense sous-jacente. Ce symptôme distingue la lymphangite d’un œdème plus banal, qui est souvent froid.
La douleur est également marquée : le cheval peut réagir vivement dès que l’on effleure la zone atteinte, voire tenter de retirer le membre. Certains chevaux poussent même des petits gémissements ou manifestent de l’inconfort en bougeant.
Prendre au sérieux la douleur permet de ne pas forcer le cheval à se déplacer, ce qui risquerait d’aggraver la situation.
Boiterie soudaine et gêne à la marche
La lymphangite provoque souvent une boiterie franche, parfois spectaculaire. Le cheval hésite à poser le pied à terre, marche difficilement ou s’arrête régulièrement.
Cette boiterie s’accompagne d’une raideur marquée du membre enfle, qui peut donner l’impression que l’articulation est « bloquée ». Le cheval peut adopter un appui anormal pour soulager la douleur.
Repérer ces changements au travail ou en main doit alerter et inciter à observer attentivement l’état du ou des membres.
Présence de suintements cutanés ou de crevasses
Lorsque l’œdème est très important, la peau du membre atteint peut se distendre au point de craquer. On observe alors l’apparition de crevasses profondes, rouges, parfois suintantes, dont du liquide clair ou purulent peut s’échapper.
Ces lésions favorisent l’entrée de nouvelles bactéries et compliquent l’évolution de la maladie. Elles exposent aussi le cheval à un risque surinfectieux et à des douleurs supplémentaires.
Signes généraux : fièvre, abattement, perte d’appétit
La lymphangite ne se limite pas toujours à des symptômes locaux. Beaucoup de chevaux présentent des signes généraux associés : fièvre (température supérieure à 38,5°C), abattement, apathie, voire perte d’appétit.
Ces signes témoignent d’une réaction inflammatoire sévère, souvent due à une infection. Surveiller l’état général de son cheval est primordial pour évaluer la gravité de la situation.
Quelles sont les causes et facteurs de risque de la lymphangite ?
Pour mieux prévenir la lymphangite et réagir rapidement face aux premiers symptômes, il est essentiel d’en comprendre les causes fréquentes ainsi que les facteurs de risque qui rendent certains chevaux plus vulnérables à cette pathologie.
Origine infectieuse : lésions cutanées et invasions bactériennes
La plupart des lymphangites chez le cheval sont d’origine infectieuse. Elles surviennent lorsqu’une porte d’entrée permet à des bactéries présentes dans l’environnement (Streptocoques, Staphylocoques, ou autres germes opportunistes) de pénétrer sous la peau et d’atteindre les vaisseaux lymphatiques.
Cela arrive souvent suite à de petites blessures : égratignures, crevasses, piqûres d’insectes, ou même gerçures banales sur le paturon. En l’absence de soins rapides, l’infection progresse et déclenche une réaction inflammatoire majeure du système lymphatique.
Par exemple, un cheval qui se coupe légèrement lors d’une sortie au paddock, ou qui souffre d’une dermatite du paturon négligée, peut développer une lymphangite en quelques heures si les germes pénètrent profondément.
Il est donc primordial d’inspecter régulièrement les membres, surtout après le travail ou les moments passés dans un environnement boueux, et de traiter la moindre lésion cutanée.
Facteurs de terrain : prédisposition individuelle du cheval
Certains chevaux sont plus exposés à la lymphangite en raison de caractéristiques propres à leur morphologie ou à leur fonctionnement biologique.
Les chevaux ayant des membres épais, une peau sensible ou un système lymphatique moins performant (par exemple, des chevaux âgés, sujets à l’engorgement ou de grands gabarits) présentent un risque accru.
Les membres postérieurs sont particulièrement concernés du fait de la longueur du trajet lymphatique.
Par ailleurs, les chevaux qui ont déjà eu une lymphangite, ou qui souffrent de lymphœdème chronique, restent fragilisés sur le long terme, la circulation lymphatique étant durablement altérée. Ils pourront refaire des épisodes plus facilement.
Facteurs environnementaux et gestion du cheval
L’environnement de vie du cheval a une influence majeure sur le risque de développer une lymphangite.
L’humidité permanente, comme dans des boxes mal entretenus, des prés boueux ou des stabulations humides, ramollit la peau et la rend plus vulnérable aux blessures et aux bactéries.
Un manque d’hygiène des membres (présence de croûtes, de saletés ou de sable coincé dans les fanons par exemple) favorise aussi l’apparition de micro-lésions et donc de portes d’entrée pour les germes.
De même, la présence accrue d’insectes piqueurs en période estivale expose davantage les chevaux aux risques de piqûres infectées, d’où l’importance d’adapter la gestion des pâtures et de protéger les membres si besoin.
Immobilté et défaut de circulation lymphatique
La circulation lymphatique dépend en partie des mouvements du cheval et de la contraction des muscles lors du déplacement.
Les chevaux qui restent longtemps immobiles, comme ceux gardés au box sans sortie régulière, présentent un ralentissement de la circulation de la lymphe. Cela favorise la stagnation des liquides, l’enflure du tissu sous-cutané et accroît la vulnérabilité du système lymphatique aux infections.
Un cheval convalescent, immobilisé après une blessure ou une opération, ou encore un équidé âgé qui bouge peu au paddock, sera donc plus sensible à la lymphangite. La marche quotidienne, même douce, est précieuse pour prévenir ces problèmes.
Surpoids, troubles métaboliques et autres affections
Le surpoids ou certaines maladies métaboliques (telles que le syndrome de Cushing, la fourbure, le diabète équin) peuvent influencer la qualité de la circulation lymphatique et la défense immunitaire du cheval.
Un cheval en surpoids aura tendance à faire plus d’engorgement, et ses tissus sous-cutanés seront moins bien drainés. La stagnation de la lymphe devient alors un terrain idéal pour une infection si une blessure survient.
Dans certains cas, des pathologies cutanées chroniques comme la gale de boue entretiennent une fragilité locale du paturon, préparant indirectement le terrain à une lymphangite aiguë.
Traitements : comment prendre en charge la lymphangite chez le cheval ?
La lymphangite doit toujours être prise en charge rapidement, idéalement dès l’apparition des premiers symptômes. Plus un traitement est instauré tôt, plus il limite la douleur, la progression de l’inflammation et le risque de séquelles démontrant l’importance d’agir sans attendre.
Le protocole thérapeutique s’appuie sur une combinaison de traitements vétérinaires et de soins quotidiens à la charge du cavalier ou du soignant.
Consultation vétérinaire et diagnostic précis
Face à une suspicion de lymphangite, il est indispensable d’appeler le vétérinaire : seul un professionnel peut établir un diagnostic formel et adapter le traitement à la gravité de la situation.
Le vétérinaire va examiner le cheval, mesurer la température, évaluer l’étendue de l’œdème, détecter une éventuelle porte d’entrée infectieuse (blessure, crevasse) et déterminer l’état général.
Dans certains cas, des examens complémentaires (prise de sang, prélèvement de liquide, échographie du membre) peuvent être proposés pour préciser l’origine ou l’extension du problème.
Obtenir un diagnostic précis évite des erreurs de gestion qui pourraient aggraver la situation, par exemple en cas de fourbure simultanée ou d’une autre pathologie du membre.
Traitement médical : antibiotiques et anti-inflammatoires
Le pilier du traitement repose en général sur l’administration d’antibiotiques adaptés, pour lutter contre l’infection bactérienne responsable ou aggravante de la lymphangite.
Selon la gravité, ces antibiotiques peuvent être administrés par voie orale, intraveineuse ou intramusculaire, souvent sur plusieurs jours. Il est fondamental de suivre la prescription jusqu’au bout, même si le cheval semble aller mieux : un arrêt trop rapide favorise les rechutes.
En parallèle, des anti-inflammatoires non stéroïdiens sont utilisés pour réduire l’inflammation, la douleur et la fièvre.
Par exemple, une injection de flunixine ou la distribution de phénylbutazone peuvent apporter un soulagement rapide au cheval.
Ces molécules améliorent le confort du cheval, favorisent sa mobilité et aident le système lymphatique à évacuer plus efficacement les liquides.
Soins locaux du membre atteint
Des soins cutanés attentifs sont essentiels pour limiter la progression de la maladie et prévenir les surinfections.
Le membre gonflé doit d’abord être nettoyé délicatement avec de l’eau tiède et un savon désinfectant ou une solution prescrite par le vétérinaire. Si la peau présente des crevasses, croûtes ou lésions, il importe de les sécher sans frotter pour éviter de blesser davantage les tissus.
L’usage d’antiseptiques locaux (chlorhexidine, bétadine diluée, etc.) peut être indiqué, suivi d’une application de crème cicatrisante ou antibiotique selon l’avis du professionnel.
Dans certaines situations, le vétérinaire peut recommander un bandage léger, mais celui-ci doit toujours être réalisé avec précaution : un bandage trop serré aggraverait l’œdème.
À titre d’exemple, pour un cheval présentant des crevasses importantes et du suintement, une désinfection suivie d’un enveloppement non compressif avec gaze stérile est parfois préférable aux dispositifs occlusifs classiques.
Gestion de la mobilité du cheval
La gestion du repos et de la mobilité est délicate lors d’une lymphangite. Au tout début, lorsque l’œdème est douloureux et que le cheval est fiévreux ou abattu, il doit rester autant que possible au calme, dans un box propre, sec et paillé.
Dès que la douleur s’amende, un minimum de mouvements est recommandé pour relancer la circulation lymphatique. Quelques minutes de marche en main, en tenant compte de la tolérance du cheval à l’effort, aident le système lymphatique à drainer le liquide stagnant.
Une immobilisation stricte trop prolongée nuit à la récupération, au contraire, mais il ne faut pas forcer un cheval manifestement trop douloureux. L’avis du vétérinaire reste primordial pour adapter la reprise de la mobilité.
Surveillance de l’état général du cheval
Pendant toute la durée du traitement, il est important de surveiller étroitement l’état général du cheval : température, comportement, quantité de nourriture ou d’eau ingérée, fréquence du passage aux toilettes.
Une aggravation de la fièvre, une extension du gonflement ou l’apparition de nouvelles lésions cutanées doivent être signalées sans délai au vétérinaire, ces signes pouvant témoigner de complications.
Tenir un carnet de suivi, notant les évolutions quotidiennes (périmètre du membre, aspects des plaies, réaction du cheval), facilite la réévaluation par le vétérinaire et l’ajustement du protocole si besoin.
Soutien de la circulation lymphatique : douches et massages adaptés
Lorsque l’état du cheval le permet (chaque cas est unique !), certains gestes simples peuvent stimuler le drainage lymphatique du membre touché.
Par exemple, passer le jet d’eau froide modérément puissant de bas en haut du membre pendant quelques minutes aide à la décongestion.
Les massages légers (technique dite de drainage lymphatique manuel) réalisés avec douceur, en remontant vers le haut du membre, peuvent également être bénéfiques, à condition qu’ils ne fassent pas mal au cheval.
Ce type de soin favorise le retour lymphatique et accélère la résorption de l’œdème, mais ne doit jamais remplacer les traitements médicaux prescrits.
Cas particuliers : lymphangite chronique ou récidivante
Si le cheval souffre de lymphangite chronique, le traitement de crise peut s’accompagner de mesures à plus long terme : contrôle régulier de la peau et des membres, gestion attentive de l’hygiène au quotidien, adaptation de l’alimentation si besoin.
Dans les cas de fibrose marquée ou de séquelles cutanées, le vétérinaire peut recommander des soins spécifiques comme des crèmes émollientes, des séances régulières de kinésithérapie équine ou encore des périodes de port de bandages adaptés pour limiter la stagnation lymphatique.
Certains chevaux, à force de récidives, bénéficieront d’un programme d’entretien sur mesure toute l’année.

Prévention et conseils pour limiter les récidives
Soins quotidiens des membres : inspection, nettoyage et protection
Inspecter chaque jour les membres de son cheval permet de repérer rapidement une blessure, une crevasse ou l’apparition d’une zone anormalement chaude ou gonflée. Cette vigilance limite le risque qu’une simple égratignure devienne la porte d’entrée à une infection et donc à une lymphangite.
Un nettoyage après le travail, ou en retour du paddock, aide à éliminer la boue, le sable et la sueur accumulés. Il est conseillé d’utiliser de l’eau claire, voire un savon doux en cas de salissures tenaces, puis de bien sécher — l’humidité persistante ramollit la peau et la rend plus vulnérable.
L’application préventive d’une crème protectrice ou d’un baume hydratant (notamment au paturon, chez les chevaux sujets aux crevasses ou à la gale de boue) peut renforcer la barrière cutanée.
Par exemple, l’utilisation d’une vaseline sur les zones fragiles avant les sorties dans la boue lors de l’automne limite le contact direct avec l’humidité.
Gestion de l’environnement : propreté et adaptation du mode de vie
Un environnement propre et adapté limite considérablement le risque d’infection. Nettoyer quotidiennement le box ou l’abri, retirer les crottins et pailler correctement permet d’éviter une stagnation d’humidité et de bactéries.
Surveiller l’état du terrain est aussi essentiel : l’accès à des paddocks secs, stables et si possible variés réduit l’exposition prolongée à la boue. À défaut, il convient d’organiser des zones de repos stabilisées (dalles, gravier fin) autour des points d’eau ou de nourrissage.
En période estivale, combattre la prolifération d’insectes (mouches surtout) grâce à des répulsifs, des couvertures anti-mouches ou encore des filets spécifiques pour les membres prévient les piqûres infectieuses, particulièrement chez les chevaux ayant déjà développé une lymphangite.
Hygiène et entretien des fanons, poils et sabots
Les chevaux à fanons longs (telles que les races de type Cob ou Shire) sont plus exposés : couper ou épointer légèrement les fanons en période humide permet d’éviter la macération, sans pour autant raser entièrement (ce qui augmente la fragilité de la peau).
L’entretien régulier des sabots (parage adapté, absence de fissures, nettoyage de la sole) limite la création de microsillons susceptibles d’héberger des germes.
Une attention particulière doit être portée aux chevaux à peau fine ou qui présentent des antécédents de gale de boue : un contrôle quotidien et l’usage ponctuel de produits antifongiques ou antibactériens doux peuvent prévenir la rechute.
Favoriser la mobilité et la circulation lymphatique
La marche quotidienne en main ou au paddock stimule la circulation lymphatique : un cheval qui bouge voit ses muscles agir comme une pompe naturelle sur les vaisseaux, réduisant ainsi le risque d’engorgement et d’inflammation.
Pour les chevaux devant rester au box (repos après blessure, météo extrême), il est possible de proposer plusieurs courtes sorties en main, même sur dix à quinze minutes, ou des exercices de mobilisation passive : flexion douce des articulations, massages légers remontant du bas vers le haut du membre (sous réserve d’accord vétérinaire).
Des tapis de sol amortissants, permettant au cheval de changer plus aisément d’appui, peuvent aussi contribuer à limiter la stagnation de liquides dans les tissus.
Surveillance du poids, de l’alimentation et du métabolisme
Un cheval ni trop maigre ni en surpoids bénéficie d’une meilleure circulation, notamment au niveau des membres inférieurs. Contrôler régulièrement l’état corporel et ajuster la ration permet d’éviter le développement d’un embonpoint, un facteur aggravant d’œdèmes.
Introduire des sources d’oméga-3 (graines de lin cuites, huiles végétales appropriées) aide à soutenir la qualité de la peau et la microcirculation. En cas de troubles métaboliques identifiés (syndrome de Cushing par exemple), suivre strictement le traitement et éviter les excès de sucres dans la ration sont des mesures indispensables.
Gestion des blessures et des soins : réactivité et prévention
En présence de la moindre plaie, même minime (égratignure, coup, piqûre), il faut la désinfecter immédiatement et surveiller son évolution les jours suivants. Appliquer une gaze stérile pour protéger une blessure exposée, ou utiliser un pansement adapté, limite la contamination bactérienne.
Les bandages réalisés sur les membres ne doivent jamais être trop serrés : un léger maintien peut aider le drainage, mais une compression excessive aggrave les risques d’œdème et de lésions lymphatiques.
Il est préférable de demander l’avis du vétérinaire en cas de doute sur la technique ou la nécessité d’un bandage.
Prise en compte d’un terrain sensible : plan d’action en cas de récidive
Un cheval qui a déjà fait de la lymphangite doit faire l’objet d’une attention accrue lors des périodes à risque : humidité automnale, pics de chaleur et d’insectes, immobilisation forcée.
Établir un protocole de surveillance avec son vétérinaire (prise du périmètre du membre, vérification quotidienne de la chaleur, tableau de surveillance des signes cutanés) permet d’intervenir avant l’aggravation.
Certains praticiens recommandent des cures préventives courtes de phytothérapie, de drainage lymphatique par un praticien formé, ou de compléments circulatoires au printemps et à l’automne chez les sujets les plus sensibles.
En cas de doute ou de début d’engorgement suspect, il vaut mieux contacter le vétérinaire sans attendre pour éviter un nouvel épisode aigu.
FAQ sur la lymphangite chez le cheval
La lymphangite est-elle contagieuse entre chevaux ?
Non, la lymphangite n’est généralement pas une maladie contagieuse d’un cheval à l’autre.
Toutefois, certaines infections bactériennes sous-jacentes pourraient théoriquement se transmettre en cas de conditions d’hygiène très mauvaises.
Combien de temps dure la guérison d’une lymphangite ?
La durée de guérison est variable : comptez de quelques jours à plusieurs semaines selon la gravité et la rapidité de prise en charge.
Un cheval peut garder une légère enflure après guérison, notamment s’il a fait plusieurs crises.
Peut-on continuer de monter un cheval qui a de la lymphangite ?
Il vaut mieux éviter de monter tant que le cheval présente une boiterie, une douleur importante ou une inflammation visible.
Mais si votre vétérinaire donne son accord, certains exercices doux en main peuvent aider à relancer la circulation.
La lymphangite peut-elle revenir après un premier épisode ?
Oui, malheureusement, cette pathologie a tendance à récidiver, surtout si la cause initiale n’est pas résolue.
Une bonne prévention et une surveillance attentive aident à limiter ce risque.
Que faire si la jambe de mon cheval reste gonflée après traitement ?
Un gonflement persistant doit vous alerter et mérite un contrôle vétérinaire, car il peut cacher des rémanences ou des complications.
Le travail en main, les massages et la gestion des causes secondaires (obésité, immobilité, par exemple) sont utiles en complément.
Y a-t-il des complications graves à craindre avec la lymphangite ?
Oui, sans traitement, des complications comme des infections profondes ou des lésions irréversibles des tissus peuvent survenir.
Il est donc essentiel d’agir rapidement et de suivre les recommandations du vétérinaire.
Comment éviter que mon cheval développe une lymphangite en prairie ?
Surveillez la présence de blessures, de piqûres d’insectes ou d’humidité excessive qui favorisent la survenue de la maladie.
Une vérification régulière des membres, le nettoyage et la gestion correcte des pâturages sont indispensables.
Existe-t-il des traitements naturels contre la lymphangite ?
Certains soins de support comme les massages circulatoires, l’argile ou les bandes de repos peuvent aider, mais ils ne remplacent jamais un traitement médical adapté.
La consultation vétérinaire reste incontournable pour éviter les aggravations.
La lymphangite peut-elle empêcher un cheval de retravailler normalement ?
Dans la majorité des cas, avec un diagnostic précoce et un traitement adapté, le cheval peut retrouver une activité normale.
Cependant, chez certains chevaux, des séquelles (membres épais, membres « travailleurs », sensibilité accrue) sont parfois constatées.
Comment distinguer lymphangite et autres types d’engorgements des membres ?
La lymphangite s’accompagne souvent de signes d’infection comme la chaleur, la douleur très marquée, un gonflement soudain et parfois de la fièvre.
En cas de doute, mieux vaut consulter rapidement un vétérinaire, car d’autres pathologies peuvent provoquer des symptômes similaires.
Conclusion
La lymphangite chez le cheval se manifeste par un gonflement soudain et souvent douloureux d’un membre, accompagné de signes d’inconfort qu’il est important de reconnaître rapidement.
En identifiant les causes principales, comme une plaie ou une fragilité du système lymphatique, il est possible de mettre en place un traitement adapté mêlant soins locaux, traitements médicamenteux et repos.
Les conseils de prévention, tels que la surveillance quotidienne et l’hygiène des membres, permettent de limiter les récidives et d’assurer à votre cheval une meilleure qualité de vie.