Si le hennissement est sans doute le cri de cheval le plus familier à nos oreilles, il demeure entouré de mystère pour nombre de cavaliers, qu’ils soient novices ou expérimentés.
Selon une étude publiée en 2020 par l’Institut Français du Cheval et de l’Équitation (IFCE), le hennissement constitue une des formes de communication vocale privilégiées par le cheval, utilisée en moyenne jusqu’à 40 fois par jour dans certaines situations de groupe.
Mais pourquoi votre cheval hennit-il exactement, et que cherche-t-il à exprimer ? Les raisons sont multiples : de la simple réaction à la solitude ou à la séparation du troupeau, à la manifestation d’un inconfort ou d’émotions intenses.
Pour bien comprendre ce langage particulier, il est utile de se pencher d’abord sur la nature même du hennissement et sur les moments où il se manifeste.
Nous explorerons ensuite le large éventail des significations possibles, ainsi que les causes les plus courantes derrière ce comportement vocal.
Des conseils concrets vous seront donnés pour réagir de façon adaptée face à un cheval qui hennit, sans oublier les situations où ce signe doit vraiment vous alerter et pousser à consulter un professionnel.
Comprendre le hennissement : Qu’est-ce que c’est et quand survient-il ?
Le hennissement est probablement le bruit le plus emblématique du cheval, souvent associé à son identité même. Mais derrière ce son puissant et caractéristique se cachent de véritables messages que le cheval adresse à son environnement ou à ses congénères.
Qu’est-ce qu’un hennissement : définition et caractéristiques
Le hennissement est une vocalisation longue, forte et modulée, produite par le cheval grâce à un mécanisme complexe impliquant le larynx, les cordes vocales et la colonne d’air des voies respiratoires.
Contrairement à d’autres sons (soufflements, ronflements, grognements), le hennissement se distingue par sa portée : il peut être entendu à plusieurs centaines de mètres, ce qui lui confère un rôle particulier au sein du groupe.
Certains chevaux ont un hennissement aigu, presque criard, tandis que d’autres produisent des sons plus graves ou brefs. Cette diversité dépend de chaque individu, mais aussi de son âge, de son état émotionnel et même de sa race.
Quand le hennissement se produit-il ? Les principaux moments
Le hennissement peut survenir dans de nombreuses situations de la vie quotidienne d’un cheval. Il se produit généralement lorsque le cheval cherche à communiquer, à attirer l’attention ou à exprimer une émotion intense.
Par exemple, lorsqu’un cheval voit partir un compagnon de pré, il est fréquent de l’entendre hennir, comme s’il manifestait son inquiétude ou sa volonté de rester en contact.
À l’inverse, certains chevaux hennissent à l’arrivée d’un congénère, de leur cavalier habituel ou même à la vue du seau de nourriture.
En concours ou lors de déplacements, il arrive aussi qu’un cheval hennisse de manière répétée, signalant alors son désarroi ou son besoin de repères. Ce hennissement peut trahir un stress passager chez le cheval ou le désir de retrouver des compagnons connus.
Le hennissement : un mode de communication avant tout
Pour le cheval, animal grégaire et très social, le hennissement est avant tout un outil pour maintenir le lien avec son groupe. Il permet de localiser les autres membres de la harde, de signaler sa présence ou encore de prévenir d’un danger potentiel.
Dans certaines situations, un poulain séparé de sa mère hennira pour la retrouver, tandis qu’une jument peut répondre en retour, confirmant ainsi l’efficacité du hennissement dans la communication à distance.
Comprendre ce langage spécifique aide le cavalier à mieux cerner l’état émotionnel de sa monture et à réagir de manière appropriée en fonction du contexte.
Les différentes significations possibles du hennissement chez le cheval
Le hennissement n’a pas qu’une seule signification chez le cheval. Selon le contexte, la personnalité et même l’attitude de l’animal, ce son peut exprimer une palette d’émotions et d’intentions variées.
Le hennissement de salutation ou de reconnaissance
L’un des hennissements les plus courants chez le cheval est celui adressé en guise de salutation, qu’il s’agisse d’un autre cheval, d’un humain familier ou même du soigneur arrivant avec la nourriture.
Ce hennissement, souvent bref et volontaire, traduit l’enthousiasme du cheval face à une présence appréciée ou à un événement attendu. Il n’est pas rare, par exemple, qu’un cheval hennisse en voyant arriver son cavalier ou le véhicule de transport quotidien.
Reconnaître ce type de hennissement aide à identifier un lien positif avec l’environnement ou les personnes autour. Cela permet au cavalier d’y répondre par une attitude calme et bienveillante, renforçant ainsi la relation de confiance avec l’animal.
Le hennissement d’appel ou d’isolement
Lorsqu’un cheval se retrouve seul, séparé de ses congénères ou de sa mère, il peut hennir longuement et de façon répétée. Ce hennissement d’appel est caractéristique chez les chevaux sensibles à la solitude, notamment en concours, lors du changement de pré ou pendant les transports.
Il s’agit d’une demande de contact, une façon pour l’animal de signaler sa détresse ou son désir de rejoindre le groupe. Par exemple, un poulain qui perd de vue sa mère va émettre ce type de hennissement pour qu’elle le localise et le rassure.
Savoir identifier ce hennissement d’isolement permet au cavalier d’adapter sa gestion du cheval, en prenant des mesures pour limiter le stress lié à la séparation ou en rétablissant le contact avec un congénère lorsqu’il est possible.
Le hennissement lié à la peur ou à l’alerte
Lorsqu’un cheval perçoit un danger réel ou supposé, il peut produire un hennissement fort et soudain, souvent accompagné de postures de vigilance (nuque relevée, oreilles pointées vers la source de l’inquiétude).
Ce hennissement sert principalement à alerter les autres membres du groupe, les incitant à se montrer prudents ou à fuir.
Par exemple, à l’arrivée soudaine d’un animal inconnu ou face à un objet inhabituel, certains chevaux vont hennir pour avertir leurs compagnons.
Distinguer ce hennissement « d’alerte » est essentiel pour le cavalier, car il signale une émotion forte qui, si elle n’est pas prise en compte, peut évoluer vers des réactions incontrôlées comme la fuite ou l’agitation.
Le hennissement de frustration ou d’excitation
Parfois, le hennissement traduit une excitation intense ou une frustration passagère, souvent durant les moments de jeu, de confrontation amicale ou lors d’un changement d’habitude.
Un exemple fréquent est celui d’un cheval qui, impatient d’être nourri, se met à hennir bruyamment près de la porte du box. De même, lors de la mise en liberté au pré, certains chevaux hennissent par jeu ou envie de défoulement.
Comprendre cette nuance est important dans l’observation quotidienne : elle permet de distinguer un hennissement bénin dû à l’excitation d’un autre, révélateur de mal-être ou d’anxiété.
Le hennissement lors de la reproduction
Chez l’étalon comme chez la jument en chaleur, le hennissement devient parfois très marqué au moment du rut. Il signale alors la disponibilité ou l’intérêt sexuel, et s’accompagne souvent de gestes caractéristiques comme des mouvements d’encolure ou des allures relevées.
Ce type de hennissement peut surprendre un cavalier non averti, surtout dans les prés mixtes ou en présence de plusieurs mâles. Il joue un rôle social majeur dans la cohésion et la hiérarchie du groupe.
Reconnaître ce hennissement spécifique permet de mieux gérer les chevaux dans les périodes sensibles et d’éviter incidents ou conflits éventuels au sein d’un troupeau.
Les causes les plus courantes du hennissement : contexte et facteurs déclenchants
Le hennissement, loin d’être aléatoire, survient le plus souvent en réponse à des stimuli précis de l’environnement ou du vécu quotidien du cheval. Comprendre ces déclencheurs permet de mieux anticiper les réactions de sa monture et d’y répondre de façon adaptée.
La séparation sociale et l’isolement
L’une des causes majeures du hennissement reste la séparation d’avec les congénères. Animal grégaire par excellence, le cheval supporte mal l’isolement, surtout s’il a toujours vécu en groupe.
À la mise au paddock en solitaire, lors d’un déplacement en concours, ou même après le départ d’un voisin de box, de nombreux chevaux hennissent fortement. Ce hennissement témoigne de leur besoin de contact et du stress généré par la solitude.
Par exemple, un cheval nouvellement arrivé dans une écurie peut hennir souvent les premiers jours afin d’établir un contact vocal avec les autres chevaux et se rassurer dans ce nouvel environnement.
Identifier ce facteur permet au cavalier de mettre en place des solutions pour limiter l’angoisse, comme laisser son cheval en présence d’un compagnon calme ou organiser une transition progressive vers une plus grande autonomie.
Les changements de routine et d’environnement
Un déménagement, un changement de prairie ou de box, ou encore une modification du rythme quotidien peuvent déclencher des hennissements inhabituels.
Le cheval, attaché à ses habitudes, manifeste souvent son désarroi par la voix dès qu’un repère familier disparaît. Il peut s’agir, par exemple, de l’heure du repas décalée, ou de la disparition temporaire d’un soigneur que l’animal connaît bien.
Dans ces situations, le hennissement exprime à la fois la surprise, l’incertitude et parfois la frustration. Reconnaître cette cause aide à comprendre que le cheval cherche simplement à exprimer un inconfort passager plutôt qu’une véritable détresse.
L’attente et l’impatience
De nombreux chevaux associent des moments précis à des attentes positives : distribution du foin, sortie à la pâture, retour du cavalier préféré. L’anticipation de ces moments clés suscite souvent un hennissement sonore.
Par exemple, à l’approche d’un repas ou à l’heure habituelle de la sortie, certains chevaux hennissent de façon répétée, montrant leur impatience. Le hennissement devient alors un véritable signal d’attente adressé à l’humain.
Cette cause est essentielle à identifier, car elle témoigne d’une routine bien ancrée mais peut aussi, si elle est trop marquée, traduire une forme de dépendance au rythme imposé.
Les stimuli visuels ou sonores inattendus
Un bruit soudain, la vue d’un animal inconnu, ou même le passage d’un véhicule à proximité peuvent déclencher un hennissement bref et intense, notamment chez les chevaux sensibles ou jeunes.
Cet appel est souvent accompagné de signes physiques évidents : oreille pointée, nuque relevée, posture figée. Le cheval tente alors d’alerter son groupe ou de s’informer sur la nature du danger perçu.
Il est important de reconnaître que ce type de hennissement n’est pas systématiquement lié à une peur profonde : il reflète parfois simplement une réaction de vigilance naturelle de l’espèce.
L’arrivée ou la disparition d’un congénère
L’entrée d’un nouveau cheval dans un groupe, tout comme le départ soudain d’un compagnon, perturbe l’équilibre relationnel du troupeau.
Ces événements provoquent souvent un échange de hennissements entre les chevaux concernés et leurs voisins. Cela leur permet d’affirmer leur présence, de rétablir les liens sociaux, ou d’exprimer le trouble dû à la modification de la hiérarchie.
Par exemple, lors de la mise en paddock d’un nouvel arrivant, les hennissements fusent à travers les barrières avant que les contacts physiques ne viennent compléter la phase de présentation.
Les situations de stress ou d’inconfort
Face à un événement stressant (manipulation chez le vétérinaire, chargement dans un van, tonte), certains chevaux réagissent par un hennissement nerveux. C’est alors une expression sonore de leur inconfort psychologique.
Distinguer ces circonstances est essentiel pour le cavalier : un cheval qui hennit dans ces situations exprime son besoin d’être rassuré, d’autant plus s’il est jeune ou peu expérimenté.
Répondre de manière sereine et anticiper les sources de stress permet, à terme, de réduire la fréquence des hennissements liés à l’anxiété.
La période de reproduction
Lors des chaleurs chez la jument, ou en présence d’une femelle réceptive, l’étalon hennit davantage afin de signaler sa présence ou d’exprimer son excitation. Des hennissements puissants se font alors entendre dans les pâturages ou écuries.
Même si ce comportement est naturel et saisonnier, il peut déstabiliser l’ambiance générale d’un groupe ou surprendre les propriétaires novices.
Des liens avec la santé physique
Moins fréquent, le hennissement peut toutefois s’accentuer en cas de douleur ou de malaise physique (coliques, blessures, gêne articulaire). Certains chevaux, en état d’inconfort aigu, émettent des vocalises inhabituelles pour attirer l’attention sur eux.
Il est donc primordial d’être attentif à tout hennissement anormal, surtout s’il s’accompagne d’autres signes (abattement, sudation, refus de s’alimenter).
Comprendre le contexte et croiser avec l’ensemble du comportement de l’animal reste la meilleure façon d’identifier la cause réelle du hennissement.

Comment réagir face à un cheval qui hennit ? Conseils pratiques pour les cavaliers
Un hennissement peut témoigner d’une grande variété d’états émotionnels et de besoins chez le cheval. Pour accompagner au mieux sa monture et garantir sa sérénité, il est essentiel d’adopter une attitude réfléchie, adaptée à la situation et respectueuse de la sensibilité de l’animal.
Rester calme et observer attentivement
La première réaction du cavalier face à un hennissement doit être la sérénité. Garder son calme évite d’amplifier l’émotion ressentie par le cheval et favorise un retour au calme rapide.
Prenez le temps d’observer votre cheval : analysez ses postures, son expression, les circonstances du hennissement. Est-il tendu, la tête haute, l’œil inquiet ? Ou semble-t-il curieux et joueur ?
Cette observation fine permet de déterminer la nature du hennissement (inquiétude, appel, attente…) et d’ajuster sa réponse.
Par exemple, un cheval qui hennit en cherchant un compagnon aura besoin d’être rassuré différemment d’un cheval impatient à l’arrivée du foin.
Éviter de gronder ou de punir le hennissement
Il est primordial de ne pas associer le hennissement à une faute. Ce comportement est inné et naturel chez le cheval, il ne peut ni ne doit être puni. Chercher à faire taire un cheval par la réprimande ou la brutalité risque d’augmenter son stress ou de dégrader la confiance.
Préférez une attitude patiente, surtout si le hennissement traduit une source d’anxiété ou de solitude.
Par exemple, lors d’un concours où le cheval hennit suite à la séparation de ses congénères, restez présent, parlez-lui calmement et accompagnez-le sans chercher à réprimer sa vocalisation.
Réconforter en cas d’angoisse ou d’isolement
Si le hennissement reflète une détresse ou une solitude (notamment chez un jeune cheval ou lors d’un changement d’environnement), accordez-lui du temps et une présence apaisante. Approchez-vous lentement, parlez à voix douce et proposez un contact physique rassurant si le cheval l’accepte.
Offrir la possibilité de voir ou de sentir d’autres chevaux est souvent bénéfique.
Par exemple, lorsqu’un cheval hennis sans cesse après avoir été séparé de son compagnon de pré, installer un voisin de box ou une séparation visuelle moins radicale peut apaiser rapidement la situation.
Ce type de soutien favorise la confiance et aide l’animal à gérer progressivement son stress, plutôt que de le forcer à s’y confronter brutalement.
Canaliser l’énergie ou l’excitation
Face à un hennissement lié à l’anticipation, à la faim ou à l’envie de sortir, ne cédez pas systématiquement à la demande immédiate de l’animal sous prétexte qu’il appelle. Maintenez un cadre cohérent tout en restant ferme et doux dans votre réponse.
Donner au cheval l’occasion de se dépenser, par exemple en lui proposant un jeu ou une courte détente avant le repas, peut l’aider à canaliser son énergie et réduire la fréquence des hennissements d’impatience.
Ce conseil est important car il évite d’installer chez le cheval un comportement d’appel systématique pour obtenir satisfaction, tout en respectant ses besoins naturels.
Utiliser la voix et la présence pour rassurer
La voix humaine, employée avec calme et bienveillance, a un véritable pouvoir apaisant sur la plupart des chevaux. Lorsque le hennissement émane d’un stress ou d’une inquiétude passagère, prenez la parole doucement, appelez votre cheval par son nom, parlez-lui lentement.
Approchez en adoptant une posture détendue, évitez les gestes brusques. L’animal perçoit votre attitude corporelle et sonore, ce qui l’aide à se détendre progressivement.
Dans certains cas, rester physiquement auprès du cheval, sans chercher à le manipuler immédiatement, suffit pour l’apaiser et limiter le besoin de hennir.
Prévenir plutôt que guérir : anticiper les situations déclenchantes
Une part importante du travail du cavalier consiste à anticiper les moments susceptibles de déclencher des hennissements, en comprenant les habitudes et sensibilités du cheval.
Instaurer des routines stables, limiter les changements brutaux d’environnement ou de compagnons, et préparer le cheval à la séparation par des exercices progressifs font partie des bonnes pratiques.
Par exemple, avant un transport ou une séparation, habituez le cheval à rester un temps court seul, puis augmentez progressivement la durée, tout en lui proposant des occupations (foin, jouet, musique douce) pour détourner son attention.
Cette méthode limite les manifestations vocales anxieuses lors d’événements inhabituels.
Ne pas ignorer les signaux d’alerte associés
Face à un hennissement inhabituel ou répété, soyez attentif aux autres signes d’inconfort (abattement, refus de s’alimenter, sueur…).
Même si le hennissement seul n’est pas forcément un signe de problème grave, il peut, associé à d’autres indicateurs, révéler une souffrance physique ou psychique.
Dans ce cas, il est conseillé d’observer votre cheval sur la durée et, en cas de doute persistant, de solliciter l’avis d’un professionnel (vétérinaire, comportementaliste) pour identifier la cause et agir de façon appropriée.
Quand s’inquiéter ? Les signes d’alerte à connaître et quand consulter un professionnel
Différencier un hennissement normal d’un signe de mal-être
Un cheval qui hennit occasionnellement, notamment dans des situations de routine comme l’arrivée du repas ou le retour d’un compagnon, ne présente généralement pas de motif d’inquiétude. Ce type de vocalisation fait partie intégrante de son mode d’expression naturel.
En revanche, il est important de prêter attention à un hennissement qui survient soudainement en dehors des circonstances habituelles, qui se répète de façon inhabituelle, ou qui s’accompagne de comportements anormaux.
Cette vigilance est essentielle car le hennissement peut parfois signaler un état de détresse ou de souffrance, physique ou psychique.
Ainsi, apprendre à différencier un hennissement « classique » d’une vocalisation inhabituelle permet de ne pas banaliser un appel à l’aide de votre cheval et de réagir sans attendre.
Les signes associés qui doivent attirer votre attention
Si le hennissement de votre cheval s’accompagne de l’un des signes suivants, il constitue un signal d’alerte à ne pas ignorer :
- Changement brutal de comportement : un cheval soudainement nerveux, qui marche de long en large, gratte le sol ou tape dans les portes, peut manifester un malaise profond.
- Perte d’appétit ou refus de s’alimenter : un cheval qui cesse de manger tout en hennissant ou qui délaisse son foin et son eau mérite votre attention. Chez un animal aussi routinier, une telle attitude est anormale.
- Signes physiques inquiétants : sudation sans effort, respiration rapide, tremblements, coliques (regards vers le flanc, se couche et se relève fréquemment), boiterie, plaie visible, sont autant d’indices d’un problème à prendre au sérieux.
- Isolement ou retrait du groupe : un cheval qui s’isole soudainement, hennit en direction du groupe mais ne parvient pas à les rejoindre, ou qui montre un abattement marqué (tête basse, oreilles en arrière), peut être en souffrance.
- Vocalisations nocturnes ou répétées : un hennissement inhabituel la nuit, ou qui se répète de façon quasiment obsessionnelle (plusieurs minutes d’affilée), doit être surveillé car il peut signaler un stress majeur ou une douleur aiguë.
Pour chaque signe préoccupant, observez bien la globalité du comportement et l’évolution de la situation. L’association de plusieurs de ces indicateurs avec le hennissement augmente la probabilité d’un problème sous-jacent.
Situations où il faut consulter rapidement un professionnel
Certains contextes exigent de contacter sans délai un vétérinaire ou un spécialiste :
- Colique aiguë : Si votre cheval hennit de façon plaintive, se tourne vers son ventre, se roule, sue ou refuse tout contact/repas, il s’agit d’une urgence absolue en raison du risque vital représenté par la colique. Contactez immédiatement un vétérinaire.
- Agitation intense et soudaine : Un cheval normalement calme qui hennit et s’agite brusquement peut être victime d’un état de panique, de douleurs aiguës, ou d’une intoxication. Ce scénario impose d’agir rapidement pour éviter une aggravation.
- Altération de la voix : Si le hennissement de votre cheval devient rauque, enroué ou très faible sans raison évidente, cela peut traduire un problème laryngé, une obstruction ou une maladie infectieuse. Un avis vétérinaire permettra d’écarter tout risque respiratoire.
- Contexte de blessure ou de chute : Un hennissement associé à une chute, une blessure visible ou un traumatisme doit alerter et conduire à une consultation vétérinaire, même en l’absence d’autres signes évidents.
Quand suspecter un trouble comportemental ?
Outre les causes physiques, un hennissement anormal peut traduire un trouble du comportement, notamment en cas d’angoisse de séparation, d’ennui profond ou de gestion inadéquate de l’environnement.
Par exemple, un cheval qui hennit très fréquemment, sans contexte particulier, et se montre hyperactif ou abattu le reste du temps, peut souffrir d’un trouble anxieux, d’un manque de stimulations ou d’une carence relationnelle.
Faire appel à un comportementaliste équin vous aidera à identifier la cause réelle et à mettre en place un programme de réadaptation adapté à l’individu, afin d’améliorer durablement son bien-être.
L’importance de ne pas attendre
Il est fréquent de penser qu’un hennissement passe tout seul, mais face à des signaux inhabituels ou répétés, ne tardez jamais à demander conseil.
Plus une intervention est précoce, meilleures sont les chances d’éviter des complications, qu’elles soient physiques ou psychiques, chez votre cheval.
Votre vigilance quotidienne, couplée à une connaissance fine des comportements normaux de votre équidé, reste la meilleure protection contre les risques parfois graves cachés derrière une simple vocalisation.
FAQ – Cheval qui hennit : questions fréquentes
Mon cheval hennit beaucoup plus que d’habitude, dois-je m’inquiéter ?
Un changement soudain dans la fréquence ou l’intensité du hennissement peut signaler une gêne, du stress ou une maladie.
Si ce comportement s’accompagne d’autres signes inhabituels (perte d’appétit, agitation persistante, posture anormale), il est conseillé de consulter un vétérinaire.
Peut-on distinguer un hennissement joyeux d’un hennissement anxieux ?
Oui, le contexte et la durée du hennissement donnent souvent des indices : un hennissement court accompagné d’une posture détendue traduit généralement une émotion positive.
En revanche, des hennissements longs, répétés et accompagnés de nervosité sont souvent associés à l’anxiété ou à la recherche de contacts.
Mon cheval hennit dès qu’il voit d’autres chevaux partir. Est-ce normal ?
Oui, le hennissement est un moyen pour le cheval d’exprimer son désir de contact social et sa frustration face à la séparation.
Ce comportement est courant, surtout chez les chevaux vivant en groupe ou très attachés à leurs congénères.
Existe-t-il des astuces pour calmer un cheval qui hennit fréquemment ?
Offrir une routine stable, des contacts réguliers avec d’autres chevaux, et des activités variées peut réduire l’anxiété à l’origine du hennissement.
Veillez aussi à respecter les besoins sociaux de votre cheval pour éviter l’isolement, source fréquente de stress vocal.
Un cheval qui hennit peut-il vouloir « parler » à son cavalier ?
En quelque sorte, oui : le hennissement est une forme de communication adressée aussi bien à l’homme qu’aux chevaux.
Un hennissement à votre approche peut montrer que votre cheval vous reconnaît et attend une interaction.
Doit-on « gronder » ou ignorer un cheval qui hennit trop ?
Non, car le hennissement remplit souvent une fonction pour le cheval (rassurer, exprimer une émotion, attirer l’attention).
Plutôt que de punir, essayez d’en identifier la cause afin d’y répondre de façon adaptée et bienveillante.
Le hennissement peut-il révéler une pathologie respiratoire ?
Rarement, mais certains troubles respiratoires peuvent modifier la voix ou rendre le hennissement rauque.
Si votre cheval semble forcer pour hennir, ou si sa voix change brutalement, cela justifie une visite vétérinaire.
Les poulains hennissent-ils pour les mêmes raisons que les adultes ?
Les poulains hennissent surtout pour retrouver leur mère ou signaler un besoin d’aide.
Au fil du temps, leur répertoire vocal s’enrichit et le hennissement prend les mêmes fonctions que chez les adultes.
Conclusion
Comprendre le hennissement du cheval, c’est mieux décrypter ses besoins et ses émotions. Qu’il s’agisse d’un appel à ses congénères, d’une réaction au stress ou d’un simple marqueur de son environnement, chaque hennissement a une signification propre en fonction du contexte.
Rapidement identifier ces différentes causes et savoir quand s’en inquiéter permet au cavalier d’ajuster ses réactions et d’offrir une écoute attentive à son compagnon, tout en favorisant son bien-être général.