L’Equifeel attire chaque année un nombre croissant de passionnés d’équitation désireux de renforcer leur connexion avec leur cheval, tout en privilégiant le travail à pied et la communication non-verbale.
Selon la Fédération Française d’Équitation, plus de 800 clubs français proposaient déjà des ateliers ou des concours Equifeel en 2023, témoignant de l’intérêt marqué que suscite cette discipline centrée sur la confiance et le respect mutuel.
Mais que se cache-t-il réellement derrière le terme Equifeel, et d’où vient cette discipline à l’approche si particulière ? Nous reviendrons sur ses origines et sur la philosophie qui la différencie des autres pratiques équestres.
Vous découvrirez ainsi les exercices emblématiques qui structurent un entrainement d’Equifeel et les nombreux bénéfices que cette pratique génère, tant pour le cavalier que pour le cheval.
Enfin, des conseils pratiques vous aideront à faire vos premiers pas dans l’aventure Equifeel, que vous soyez cavalier débutant ou confirmé.
Qu’est-ce que l’Equifeel ?
L’Equifeel est une discipline équestre récente qui se distingue des pratiques classiques par l’importance qu’elle accorde à la communication et à la connexion avec le cheval au sol, sans cavalier sur son dos.
Une approche du travail à pied centrée sur le bien-être du cheval
Contrairement aux disciplines équestres traditionnelles qui se pratiquent principalement en selle, l’Equifeel met l’accent sur le travail au sol.
L’objectif principal est d’enseigner au cheval à comprendre et répondre à des demandes précises, tout en respectant son rythme et son tempérament.
Cette méthode insiste sur l’absence de contrainte physique : il n’y a ni mors, ni selle, ni enrênement. Le cavalier est invité à utiliser des gestes doux, la voix et une gestuelle claire.
Cette absence de matériel contraignant permet de limiter les sources de stress pour le cheval et de renforcer la confiance mutuelle.
Le dialogue cheval-cavalier au cœur de la discipline
L’Equifeel encourage la création d’un véritable dialogue entre le cavalier et son cheval. Il ne s’agit pas simplement d’obéir à des ordres, mais de comprendre et de collaborer.
Par exemple, lors d’un exercice comme le slalom, le cavalier guidera le cheval à distance, en lui donnant les indications nécessaires seulement par des signaux corporels ou vocaux.
Ce type d’échange développe la finesse du langage non verbal entre le cheval et le cavalier, encourageant une relation de confiance et de respect.
Selon le tempérament du cheval ou les difficultés rencontrées, il est possible d’ajuster ce dialogue pour progresser ensemble dans le calme.
Des défis ludiques et progressifs
L’Equifeel propose une grande variété d’exercices, sélectionnés selon le niveau du couple cheval-cavalier.
Chaque exercice, aussi appelé “épreuve”, repose sur un principe de liberté : le cheval doit pouvoir s’exprimer, et le cavalier choisir l’allure ou la distance qui correspond à leur niveau de confiance.
Par exemple, un exercice classique consiste à demander au cheval de s’arrêter sur une cible à une distance choisie par le cavalier.
Si le cavalier décide de rester loin du cheval, il gagne plus de points, mais le défi est plus grand. Ce système d’exercices “à la carte” permet à chaque duo de progresser à son rythme, en valorisant la réussite et la prise d’initiative.
Accessibilité à tous les cavaliers et à tous les chevaux
L’Equifeel est ouvert à tous : jeunes cavaliers, adultes, personnes souhaitant reprendre confiance ou rééduquer leur cheval. Il peut se pratiquer avec n’importe quel équidé, du poney au cheval de trait.
L’ambiance de la discipline est volontairement bienveillante, axée sur la progression et le respect du cheval.
Cela permet à tout cavalier de découvrir ou approfondir la notion de partenariat avec l’animal, que ce soit en loisir, en club ou lors de concours amicaux.
Il n’est pas nécessaire d’avoir un niveau avancé pour débuter, ce qui rend l’Equifeel particulièrement attractif pour les cavaliers débutants ou les personnes en quête d’une nouvelle approche.

Origines et philosophie de la discipline
L’Equifeel s’inscrit dans le mouvement des nouvelles approches équestres centrées sur le respect du cheval et l’intelligence de la relation.
Son histoire est récente, mais elle s’inspire de courants philosophiques plus anciens, venus autant du monde du loisir que de la recherche d’une communication plus juste avec les équidés.
Des racines dans l’équitation éthologique
Les origines de l’Equifeel remontent à la popularisation de l’équitation éthologique en France dans les années 2000.
Cette approche, développée notamment aux États-Unis par des cavaliers tels que Pat Parelli, Buck Brannaman ou Monty Roberts, met l’accent sur la compréhension du cheval dans son mode de fonctionnement naturel.
L’objectif : apprendre à “lire” le cheval, à anticiper ses réactions, et à instaurer une relation basée sur la confiance plutôt que sur la force.
Le but est d’inclure le travail à pied dans la formation du cavalier, en s’appuyant sur des codes universels du langage corporel et des règles de sécurité.
Des valeurs de respect et de bienveillance
La philosophie de l’Equifeel repose sur des principes clairs : écoute, non-violence et adaptation.
Ici, l’attention accordée aux signaux du cheval est centrale. L’idée n’est pas de contraindre, mais de comprendre, puis de dialoguer.
La bienveillance se traduit concrètement par le choix d’exercices progressifs, toujours ajustés au niveau du couple.
Un cheval qui hésite ou refuse révèle souvent un manque de confiance, une incompréhension ou de la peur : il s’agit alors d’identifier la cause et de trouver une solution ensemble, sans brusquerie.
Par exemple, si un cheval refuse de franchir une bâche, le cavalier pourra d’abord l’approcher avec patience, observer sa posture, ses expressions, et féliciter le moindre progrès.
Ce respect du rythme de l’animal contribue à renforcer la relation de confiance, fondement de toute progression en Equifeel.
Un cadre pensé pour encourager autonomie et progression
L’Equifeel s’est aussi construit autour de la volonté d’offrir un espace où chaque cavalier et cheval peut progresser selon ses capacités. Les règles des épreuves privilégient la prise d’initiative, l’autonomie et la réflexion.
Chaque duo est encouragé à choisir sa distance, son niveau de difficulté, que ce soit pour slalomer entre des plots à distance ou faire franchir un obstacle au cheval.
Cette liberté de décision incite le cavalier à observer, analyser et prendre des responsabilités : il ne s’agit plus d’appliquer mécaniquement des consignes, mais d’adapter sa stratégie pour réussir ensemble.
Par cette ouverture, l’Equifeel attire autant les cavaliers débutants que les plus expérimentés, qui y trouvent un terrain idéal pour affiner leur sens de l’observation et approfondir la complicité avec leur cheval.
Une discipline en phase avec l’évolution du rapport homme-cheval
Enfin, l’Equifeel s’inscrit dans une évolution sociétale : la relation au cheval change, intégrant de plus en plus les notions de bien-être animal, d’écoute et de durabilité.
De nombreux cavaliers souhaitent aujourd’hui évoluer vers une pratique plus respectueuse, où le cheval est véritablement perçu comme un partenaire et non comme un simple outil d’équitation.
Cette vision fait de l’Equifeel une discipline moderne, porteuse de valeurs fédératrices et d’un engagement pour le respect du vivant. Elle s’affirme comme une aventure partagée, où chaque progrès, aussi petit soit-il, est célébré comme une victoire commune.
Les exercices emblématiques de l’Equifeel
La pratique de l’Equifeel s’appuie sur un panel d’exercices variés, pensés pour développer la confiance, la communication et l’autonomie du couple cheval-cavalier.
Chaque épreuve met l’accent sur la liberté de choix, la progressivité et l’adaptabilité en fonction des besoins du duo.
Le slalom à distance
Cet exercice figure parmi les plus connus de l’Equifeel. Il consiste à faire serpenter le cheval, sans longe ou avec une longe longue, entre une série de plots espacés, le tout guidé par des gestes et des signaux vocaux à distance.
L’objectif est de réussir à orienter le cheval sans le tirer ou le contraindre physiquement, mais en utilisant principalement le langage corporel.
Le cavalier détermine la distance à laquelle il reste du cheval : plus elle est grande, plus la difficulté et le nombre de points attribués augmentent.
Cet exercice développe la finesse de la communication non verbale et encourage le cheval à porter attention à son cavalier, même sans contact rapproché.
Par exemple, un cavalier débutant pourra marcher à côté de son cheval, tandis qu’un binôme plus expérimenté tentera le slalom en étant à plusieurs mètres en retrait.
Le test de l’immobilité (« la boîte » ou « la cible »)
La boîte, parfois appelée “exercice de la cible”, est un incontournable en Equifeel. Le cheval doit s’arrêter et rester immobile pendant un temps donné (souvent dix secondes), soit sur une bâche, soit dans une zone matérialisée au sol par des barres ou des plots.
L’intérêt majeur de cet exercice est qu’il pousse le cheval à se détendre et à faire confiance à son cavalier, même à distance ou face à un environnement inhabituel. L’immobilité, loin d’être anodine, traduit l’apaisement et la réceptivité de l’animal.
Pour réussir, il faudra savoir ajuster ses demandes et féliciter chaque progrès, car certains chevaux peuvent être inquiets de s’arrêter sur une bâche ou de garder leur position sans contact physique.
Le franchissement d’obstacles au sol
De nombreux exercices d’Equifeel proposent au cheval de franchir, sur demande, des éléments posés au sol : barres, bâches, cavaletti, petits ponts… Le cavalier guide son cheval à l’allure de son choix et en conservant la distance avec laquelle il se sent à l’aise.
Ce type d’exercice est crucial pour renforcer la confiance du cheval envers l’humain, mais aussi envers l’environnement.
Demander à franchir une bâche bruyante, passer sur un pont ou traverser un couloir formé de barres au sol stimule la curiosité et la capacité à rester serein face à la nouveauté.
Par exemple, un exercice courant consiste à franchir une barre posée à plat, puis à augmenter progressivement la difficulté en ajoutant du bruit, de la couleur ou une légère élévation.
L’envoi sur le cercle
Ici, il s’agit de demander au cheval de se déplacer en cercle autour du cavalier, généralement à la longe mais sans tension, puis de le ramener ou de le faire changer d’allure sur demande.
L’envoi sur le cercle permet de travailler la connexion à distance, la capacité du cheval à écouter et à répondre à des signaux subtils. C’est souvent une étape charnière entre un travail rapproché et une vraie liberté.
L’exercice gagne vite en difficulté si on s’éloigne, qu’on demande un changement de direction ou une variation d’allure sans s’approcher.
L’exercice du “passage étroit”
Le cheval doit traverser un couloir délimité par quelques barres au sol ou des obstacles rapprochés, sans bousculer les éléments ni sortir du tracé.
Cet exercice développe la précision dans la conduite, l’attention du cheval et sa capacité à se concentrer, tout en souplesse.
Une variante consiste à reculer dans le passage étroit, ce qui demande contrôle, sérénité et confiance, autant du côté du cheval que du cavalier.
L’appel depuis la “zone de confort”
Le cheval est placé dans une zone délimitée qu’il juge rassurante, puis le cavalier s’éloigne et invite son cheval à venir vers lui de sa propre initiative.
Ce type d’exercice valorise l’envie du cheval à rejoindre l’humain sans contrainte, un aspect fondamental de l’Equifeel où la motivation et l’autonomie du cheval sont recherchées.
C’est une excellente façon de tester et de renforcer la connexion affective dans un contexte ludique.
Adapter les exercices au couple cheval-cavalier
Chaque exercice peut être décliné selon de nombreux niveaux de difficulté : distance, difficulté technique, environnement, allure demandée… L’essentiel est de toujours respecter les limites du duo et de valoriser chaque essai.
Choisir un exercice adapté et progresser étape par étape permet d’éviter la mise en échec, de renforcer la confiance et de garantir un moment d’échange réussi, quel que soit le niveau de départ.
Bénéfices pour le cavalier et le cheval
L’Equifeel n’est pas seulement une discipline ludique et accessible. Elle apporte des bénéfices profonds, tant pour le cheval que pour le cavalier, en transformant leur relation et leur façon d’appréhender le travail ensemble.
Un développement du lien de confiance
L’un des apports majeurs de l’Equifeel est le profond renforcement de la confiance mutuelle entre le cheval et le cavalier.
En proposant des situations où le cheval est libre de participer, choisir, hésiter ou réussir, l’humain prouve qu’il est digne de sa confiance et qu’il ne cherchera pas à le mettre en difficulté pour de mauvaises raisons.
À force d’accompagnement patient, le cheval finit par comprendre que l’humain prend en compte ses peurs, et qu’il ne sera jamais forcé brutalement.
Ce dialogue respectueux installe une base solide pour toutes les autres formes de travail, y compris l’équitation montée ou les manipulations du quotidien.
L’amélioration de la communication non verbale
L’Equifeel oblige le cavalier à affiner sa gestuelle, sa posture, et sa capacité à transmettre des consignes avec clarté. Les chevaux, très réceptifs aux signaux du corps humain, progressent quant à eux dans la compréhension de notre intention.
L’absence de matériel contraignant rend impossible l’imprécision : pour guider un cheval dans un slalom à distance ou lors d’un arrêt sur cible, chaque geste doit devenir aussi lisible que possible.
Les cavaliers découvrent ainsi l’importance de leur attitude générale, de leur respiration et de leur placement. À force de répétition, leurs demandes deviennent plus subtiles, plus efficaces et moins fatigantes.
La valorisation de l’autonomie et de la prise d’initiative
Dans l’esprit de l’Equifeel, il ne s’agit pas de soumettre le cheval à une succession d’ordres, mais de stimuler son envie de réfléchir et de participer activement.
Beaucoup d’exercices invitent l’animal à prendre des initiatives : choisir sa trajectoire dans un exercice de slalom, venir spontanément dans la zone de confort, ou explorer un obstacle inconnu.
Pour le cheval, cela favorise la motivation intrinsèque et la capacité à résoudre de petites “énigmes” en partenariat avec l’humain.
On observe souvent que les chevaux les plus timides ou passifs au départ gagnent en dynamisme et en curiosité après quelques séances.
Pour le cavalier, accompagner ces prises d’initiatives sans systématiquement tout contrôler nécessite d’apprendre à faire confiance, à laisser de la place à l’expression du cheval, et à valoriser le progrès plutôt que la perfection.
Une meilleure gestion des émotions et du stress
Le travail à pied en Equifeel constitue un excellent terrain d’apprentissage émotionnel.
Par des exercices gradués, le cheval apprend à affronter de nouveaux objets, bruits ou situations inhabituelles, tout en étant sécurisé par la présence calme et rassurante de son humain.
Cela contribue à désensibiliser l’animal en douceur, à renforcer sa résilience et à limiter les réactions de fuite ou de panique.
Le cavalier, de son côté, améliore sa capacité à rester patient, à détecter les signes de stress précurseurs (tension corporelle, regard fuyant, respiration saccadée), et à adapter son attitude en conséquence.
Exemple : lorsqu’un cheval s’immobilise en hésitant devant un passage étroit, le cavalier apprend à identifier s’il s’agit d’une peur ou d’une incompréhension, puis à doser son aide pour rassurer sans brusquer.
L’accès à une progression respectueuse pour tous les profils
Parce qu’elle est basée sur l’écoute et l’adaptation, l’Equifeel offre une voie de progression douce pour les chevaux convalescents, âgés, anxieux ou nouvellement arrivés.
Pas besoin d’allure soutenue ou d’efforts physiques intenses : chaque exercice peut être modulé et servir à regagner confiance à tout âge.
Pour les cavaliers, c’est aussi une formidable opportunité de reprendre l’équitation sereinement après une pause, un accident, ou simplement pour sortir du cadre classique et renouer avec le plaisir du partage.
Des bénéfices sur la sécurité et le quotidien
Un cheval qui a appris à écouter l’humain, à rester calme face à la nouveauté et à respecter des zones définies est plus facile à manipuler au quotidien : embarquement en van, passage du maréchal-ferrant, promenades en main, soins vétérinaires, etc.
Les moments de stress imprévus sont mieux gérés parce que le cheval, habitué à réfléchir plutôt qu’à réagir instinctivement, garde davantage son sang-froid.
Par exemple, un cheval habitué aux bâches ou obstacles insolites en Equifeel franchira plus sereinement une flaque d’eau ou une zone bruyante lors d’une balade.
Un enrichissement pour la relation cavalier-cheval
Pratiquer l’Equifeel amène à porter un regard nouveau sur son partenaire de jeu. Chaque séance devient un moment d’observation, d’écoute, de compréhension mutuelle.
Le cavalier découvre d’autres facettes de la personnalité de son cheval, comme sa curiosité, sa créativité ou sa sensibilité.
Ce relationnel renforcé irrigue positivement toutes les autres disciplines et améliore la complicité au quotidien, qu’il s’agisse de moments de travail ou de simple partage.

Comment débuter l’Equifeel : conseils pratiques
Choisir un environnement sécurisé et adapté
Avant toute chose, il est essentiel d’installer le travail d’Equifeel dans un espace sécurisé, clos et calme. Une carrière fermée ou un rond de longe est idéal pour débuter.
Cet environnement réduit le risque de distraction et de fuite, surtout lorsque le cheval évolue en liberté ou avec une longue longe. Il permet au cavalier de se concentrer sur l’exercice sans craindre un danger extérieur ou un imprévu.
Par exemple, éviter un terrain à proximité immédiate d’autres chevaux en mouvement ou de passage de véhicules facilitera la concentration du duo, particulièrement lors des premières séances.
Opter pour un matériel simple, mais sûr
L’Equifeel ne demande pas d’investir dans du matériel coûteux, mais certains équipements sont recommandés pour démarrer dans de bonnes conditions.
Utilisez de préférence un licol plat (éthologique si possible, mais non contraignant) et une longe d’au moins 3 à 7 mètres permettant d’assurer la connexion tout en laissant de la liberté au cheval.
Évitez le mors ou les enrênements, conformément à l’esprit de la discipline, pour privilégier la communication douce et limiter tout inconfort. Pensez également à porter des gants et des chaussures fermées pour votre propre sécurité.
Pour les exercices, des plots, des barres au sol, une bâche, ou quelques accessoires de récupération suffisent souvent à varier les situations.
Pourquoi ce choix ? Le cavalier apprend à guider sans contrainte mécanique, à s’appuyer sur la gestuelle et la voix, tout en gardant le contrôle si nécessaire pour rassurer le cheval ou garantir la sécurité en cas d’écart.
Démarrer par des exercices très simples
Débutez toujours par des exercices accessibles, visant à mettre le cheval et le cavalier en réussite. Demander l’immobilité sur une cible, marcher sur un tracé défini, ou franchir une simple barre au sol sont d’excellents points de départ.
L’objectif est de permettre au cheval de comprendre progressivement ce qu’on attend de lui et de renforcer sa confiance en l’humain. Une mise en situation facile évite la frustration, tant pour l’animal que pour le cavalier.
Par exemple, félicitez chaque essai même imparfait, encouragez le moindre progrès, et n’hésitez pas à simplifier l’exercice si le cheval est hésitant.
À titre d’illustration, si un cheval hésite à s’immobiliser sur une cible, commencez par lui demander d’y poser un seul antérieur puis relâchez la demande. Cela crée une dynamique positive où chaque petite victoire est valorisée.
Favoriser des séances courtes et régulières
Il vaut mieux programmer plusieurs petites séances de 10 à 20 minutes plutôt qu’une longue session qui risquerait de lasser ou d’épuiser mentalement le cheval.
La régularité encourage l’apprentissage progressif et l’instauration de rituels de complicité. Le cheval identifie rapidement cet espace-temps comme un moment de jeu et de découverte, ce qui favorise sa motivation et sa disponibilité.
Par exemple, un cavalier peut instaurer une routine d’Equifeel deux à trois fois par semaine, en veillant à varier les exercices pour maintenir l’intérêt du cheval.
Observer le cheval et s’adapter en permanence
L’écoute active des réactions du cheval est l’un des fondements de l’Equifeel. Surveillez les signes de compréhension, d’énervement, de peur ou de désengagement (posture tendue, mâchonnement, bâillements, regard fuyant…).
Modifier l’intensité ou la nature de l’exercice dès que la difficulté semble trop élevée permet d’éviter la saturation et de préserver la confiance.
Si un cheval manifeste de l’appréhension face à une bâche, revenez à une étape antérieure : marcher près de la bâche, ou simplement la regarder tous les deux.
Cette capacité d’ajustement démontre au cheval que son bien-être est prioritaire, favorisant son envie d’apprendre et de collaborer à long terme.
S’appuyer sur un accompagnement ou des ressources fiables
Même si l’Equifeel est accessible en autonomie, il peut être précieux de se faire accompagner par un enseignant formé à l’équitation éthologique ou à l’Equifeel.
Ces professionnels vous aideront à affiner votre gestuelle, comprendre le langage du cheval et proposer des exercices adaptés.
Des vidéos, guides, ou ateliers dédiés à l’Equifeel existent aujourd’hui dans de nombreux clubs et sur internet. Participer à des stages, même courts, permet d’accélérer la progression et d’éviter de prendre de mauvaises habitudes.
Par exemple, observer un professionnel guider un cheval hésitant, puis tenter de reproduire ses gestes sous supervision, aide à prendre confiance et à ajuster ses demandes avec clarté et justesse.
Valoriser chaque progrès et privilégier la relation
L’essence de l’Equifeel est la célébration des petites réussites. Il est donc fondamental de récompenser, par la voix ou une caresse, chaque progrès, même minime.
Cela incite le cheval à renouveler ses efforts et renforce le lien d’estime avec l’humain. Au lieu de rechercher la performance ou la perfection à tout prix, focalisez-vous sur la qualité de l’échange et le plaisir partagé.
Par exemple, si une séance est “imparfaite” mais que la relation reste détendue et joyeuse, c’est une vraie victoire qui prépare naturellement les progrès à venir.
Prendre le temps d’observer d’autres duos
Regarder travailler d’autres couples cheval-cavalier, lors de concours amicaux, de portes ouvertes ou via des vidéos, permet de découvrir différentes approches, ajustements et types de chevaux.
Cette démarche aide à dédramatiser les erreurs, à s’inspirer de solutions variées et à enrichir sa pratique. On réalise ainsi que chaque duo progresse à son propre rythme et que les réussites collectives reposent sur une grande diversité de personnalités.
C’est aussi une manière concrète de rejoindre la communauté Equifeel et de partager des astuces ou des encouragements avec bienveillance.
FAQ sur l’Equifeel : Vos questions, nos réponses
Faut-il être cavalier expérimenté pour pratiquer l’Equifeel ?
Non, l’Equifeel est accessible à tous, débutants ou confirmés, enfants comme adultes. Il n’est pas nécessaire de savoir monter à cheval, car la discipline se pratique à pied.
L’essentiel est de bien connaître son cheval et de vouloir progresser dans la relation et la communication avec lui.
Quel matériel est recommandé pour débuter en Equifeel ?
Accessoirement, vous pouvez utiliser un licol éthologique, une longe, une stick ou une chambrière, des plots et des barres d’obstacles.
Gardez en tête que la sécurité prime: chaussures fermées et gants sont conseillés pour commencer sereinement.
L’Equifeel peut-il être pratiqué partout ?
Oui, l’Equifeel peut se pratiquer en manège, en carrière, voire sur un terrain plat en extérieur, à condition que l’espace soit sécurisé.
Veillez à éliminer tout obstacle dangereux afin de garantir la sécurité de l’humain et du cheval.
Mon cheval est jeune ou anxieux, puis-je quand même pratiquer l’Equifeel ?
Absolument, l’Equifeel est adapté à tous types de chevaux, indépendamment de leur âge ou de leur tempérament.
Commencez par des exercices simples et adaptez la difficulté en fonction de la réceptivité de votre compagnon.
L’Equifeel remplace-t-il le travail monté ?
Non, il vient en complément. L’Equifeel développe la relation à pied, la confiance, et la compréhension mutuelle.
Cependant, il peut aider à préparer un cheval à être monté ou à diversifier son travail.
Existe-t-il des compétitions officielles d’Equifeel ?
Oui, la FFE (Fédération Française d’Équitation) organise des concours officiels d’Equifeel, à différents niveaux d’âge et d’expérience.
Participer à une première compétition est une excellente manière de progresser et de découvrir la discipline avec d’autres passionnés.
L’Equifeel convient-il aux chevaux de loisir ou de retraite ?
Tout à fait, c’est l’une des disciplines les plus adaptées aux chevaux de tous âges, y compris les vétérans.
Cela permet de conserver un lien, de stimuler leur esprit tout en respectant leur forme physique.
Où trouver des idées d’exercices pour varier mes séances d’Equifeel ?
De nombreux ouvrages, sites spécialisés et vidéos en ligne proposent des exercices d’Equifeel et des progressions.
Échanger avec d’autres pratiquants et observer en concours sont aussi de très bonnes sources d’inspiration.
Les enfants peuvent-ils pratiquer l’Equifeel en toute sécurité ?
Oui, sous la surveillance d’un adulte et avec un cheval ou poney adapté, l’Equifeel est très formateur pour les plus jeunes.
Il favorise l’écoute, la patience et la compréhension du comportement du cheval dès le plus jeune âge.
Peut-on progresser seul ou faut-il se faire accompagner ?
Il est possible de commencer seul en respectant bien les règles de sécurité, mais se faire accompagner par un professionnel permet de progresser plus vite et d’éviter certaines erreurs.
Les clubs ou associations proposant de l’Equifeel offrent aussi un cadre convivial pour échanger et progresser ensemble.
Conclusion
L’article a permis de mieux cerner l’Equifeel, en passant par sa définition, ses origines et ses exercises phares qui misent sur la relation homme-cheval.
Nous avons vu que la discipline s’appuie sur une philosophie de respect et d’écoute mutuelle, offrant aux pratiquants de tous niveaux des bénéfices notables tant pour le développement personnel du cavalier que pour le bien-être du cheval.
Enfin, la dernière partie a fourni des conseils concrets pour s’initier à une pratique accessible, ludique et enrichissante pour les duos cavalier-cheval.