Combien gagne un jockey ? Salaire moyen par course ?

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Vous vous demandez combien gagne un jockey, quel est son salaire et comment il se compare à celui des cavaliers classiques ? On vous emmène dans les coulisses des courses pour lever le voile sur les revenus de ces athlètes passionnés !

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Profession emblématique des hippodromes, le métier de jockey intrigue autant qu’il fascine, notamment lorsqu’il s’agit d’évoquer la question de leur rémunération.

Profession emblématique des hippodromes, le métier de jockey intrigue autant qu’il fascine, notamment lorsqu’il s’agit d’évoquer la rémunération : selon la fiche-métier publiée par le site Hellowork, le salaire moyen d’un jockey tourne autour de 1 500 € nets par mois, somme à laquelle s’ajoutent les pourcentages d’allocations sur les victoires ; de quoi permettre aux meilleurs de dépasser les 100 000 € de revenus annuels lors des saisons les plus fructueuses.

Pour comprendre ce qui se cache derrière ces chiffres, il est essentiel d’explorer le quotidien des jockeys : leurs missions, leur rythme de vie intense et exigeant, et les conditions spécifiques de leur profession.

Avant de répondre précisément à la question combien gagne un jockey, nous examinerons les mécanismes qui déterminent leur salaire, entre gains fixes, pourcentages prélevés sur les gains en course, et autres sources de revenus parfois méconnues.

Ce panorama sera enrichi par un aperçu des salaires moyens pratiqués en France et à l’étranger, ainsi que par l’analyse des nombreux facteurs qui expliquent les écarts parfois impressionnants entre les rémunérations individuelles.

Le métier de jockey : rôles et conditions d’exercice

Le métier de jockey fascine autant par sa technicité que par son univers singulier. Monter en course ne consiste pas simplement à rester en selle : les responsabilités sont multiples, les exigences élevées, et la passion indispensable.

Un athlète et un stratège sur la piste

Le rôle du jockey va bien au-delà du simple pilotage du cheval. Véritable athlète, il doit allier adresse, équilibre, force et finesse pour accompagner sa monture lors des courses de galop ou d’obstacles.

La gestion de la vitesse, l’économie d’effort du cheval, la prise de décisions tactiques en pleine action… : autant d’éléments qui déterminent l’issue d’une course et qui dépendent directement du cavalier.

Par exemple, le choix du moment précis pour « placer son attaque » ou l’habileté à trouver la meilleure trajectoire dans un peloton sont des compétences clés. Un bon jockey sait lire la course et anticiper les réactions du cheval, mais aussi celles des concurrents. Cette dimension tactique distingue souvent les meilleurs professionnels.

Des entraînements quotidiens, des contraintes physiques importantes

Pour atteindre ce niveau d’excellence, les jockeys suivent un rythme de vie très exigeant. Chaque jour, ils s’entraînent à l’écurie, enchaînant galops du matin, exercices physiques généraux et soins aux chevaux. Leur préparation physique inclut souvent des exercices d’endurance, de musculation légère, et beaucoup de gainage pour maintenir l’équilibre en selle à grande vitesse.

Le poids constitue une contrainte majeure. Les jockeys doivent contrôler leur alimentation et parfois recourir à des régimes très stricts, car la plupart des courses imposent une limite de poids (souvent autour de 50 à 55 kg pour les courses de plat). Certains acceptent des sacrifices considérables pour maintenir cet équilibre et être compétitifs.

Un environnement professionnel encadré

Les jockeys sont généralement salariés d’un entraîneur, ou parfois indépendants (free-lance) mandatés par plusieurs écuries. Leur emploi du temps dépend donc des engagements de chevaux, mais aussi des obligations règlementaires : participations aux pesées officielles, respect des codes des courses, inspections vétérinaires, etc.

La plupart du temps, les journées commencent très tôt, dès l’aube, et peuvent se prolonger tard lors des réunions de courses. La mobilité est également incontournable, un jockey pouvant être sollicité pour courir sur différents hippodromes dans la même semaine, voire la même journée.

Les risques et exigences psychologiques

Exercer comme jockey, c’est accepter de travailler dans un environnement où l’incertitude, le stress et parfois les chutes font partie du quotidien. La vigilance et la concentration doivent rester constantes, que ce soit aux entraînements ou en compétition. Les courses, surtout celles d’obstacles, peuvent être dangereuses : fractures, blessures musculaires et commotions ne sont pas rares.

Par ailleurs, la résilience psychologique est essentielle. Un jockey enchaîne parfois les courses sans victoire, doit rebondir après une contre-performance ou un accident, et gère la pression inhérente aux enjeux sportifs et financiers des courses. Un esprit combatif, une solide confiance en soi et un bon entourage sont des alliés précieux.

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Comment le salaire d’un jockey est-il déterminé ?

La rémunération d’un jockey ne répond pas à une grille fixe ou à un simple contrat de travail classique. Elle découle d’un ensemble de paramètres propres au monde des courses hippiques. Comprendre ces mécanismes est essentiel pour mesurer à la fois la valorisation de ce métier si particulier et les incertitudes qui entourent ses revenus.

Le statut professionnel du jockey : salarié ou indépendant

Première étape clé : le statut du jockey influence sa manière d’être payé. En France, la plupart des jockeys professionnels signent un contrat de travail avec un entraîneur. Ils bénéficient alors d’un salaire mensuel minimum, souvent modeste, qui assure une petite garantie de revenu régulier.

Mais une part importante de l’activité repose sur le système de “services montés” : chaque fois qu’un jockey court pour un entraîneur (y compris en dehors de son employeur principal), il reçoit un paiement proportionnel à sa prestation. Certains choisissent aussi d’être entièrement indépendants (free-lance) : ils touchent alors uniquement des émoluments liés à leurs montes, sans salaire mensuel fixe.

Ce statut hybride explique pourquoi les revenus des jockeys peuvent énormément varier selon leur notoriété, leur capacité à multiplier les engagements, ou les résultats des chevaux qu’ils montent.

Les règles des sociétés de courses : grilles tarifaires et pourcentages

En France comme dans de nombreux pays, les sociétés de courses (France Galop pour le plat et l’obstacle, Société du Trotteur Français pour le trot) fixent des règles précises concernant la rémunération des jockeys.

Pour chaque type de course, une « allocation de monte » est versée pour le simple fait de participer, indépendamment du classement final. Ce montant est généralement uniforme sur une même réunion.

En parallèle, le jockey percevra un pourcentage des gains remportés par le cheval si celui-ci termine placé (dans les premiers rangs). Ces pourcentages, réglementés, oscillent en France autour de 8 à 10 % du prix attribué au propriétaire, avec des variations selon la discipline ou la classe de la course.

Par exemple, si un cheval gagne 20 000 € dans une grande épreuve, le jockey peut toucher jusqu’à 2 000 € uniquement pour cette prestation, en plus de l’allocation de monte.

Cela introduit une grande incertitude : deux semaines sans victoire ou sans bon résultat, et le revenu peut vite s’effondrer ! D’où l’importance pour chaque jockey de se faire sélectionner sur des chevaux compétitifs.

L’importance de la réputation et du carnet d’adresses

Le salaire d’un jockey dépend aussi beaucoup de sa réputation sportive, de la confiance des entraîneurs et propriétaires, et de la qualité de son réseau. Un jeune jockey pourra gagner nettement moins qu’un professionnel confirmé sollicité pour de grandes épreuves nationales ou internationales.

À titre d’exemple, un jockey comme Christophe Soumillon, régulièrement appelé pour monter les meilleurs chevaux à l’étranger, cumule des gains bien supérieurs à la moyenne grâce à la valorisation de son expertise et à la fidélité de grands propriétaires.

Être régulièrement « booké » pour de bonnes montes multiplie mathématiquement les chances de gagner des parts de gains, et permet de stabiliser le revenu sur l’année, même si chaque course reste en soi un pari.

Les variations selon la spécialité : plat, obstacle, trot

Enfin, la discipline pratiquée influe directement sur le mode de rémunération et les montants envisageables. Les jockeys de plat, souvent plus médiatisés et présents sur les grandes compétitions, peuvent prétendre à des allocations plus élevées, là où les courses d’obstacles ou de trot rapportent parfois moins, sauf pour les épreuves phares.

Il n’est donc pas rare de voir certains jockeys orienter leur carrière, ou se spécialiser, en fonction des opportunités économiques de chaque type de course.

Gains fixes et pourcentages sur les courses : décryptage des sources de revenus

Le métier de jockey propose un système de rémunération original, à la croisée du salariat et du statut d’indépendant.

Au-delà d’un potentiel salaire mensuel, comprendre la distinction entre les revenus « fixes » et ceux qui dépendent directement du résultat en course, permet de mieux apprécier la réalité financière de ce métier passionnant (et risqué).

L’allocation de monte : le « minimum garanti » par participation

À chaque fois qu’un jockey engage sa monture sur une course, il perçoit une somme fixe appelée « allocation de monte ».

Ce montant est décidé par la société organisatrice (France Galop, la Société du Trotteur Français…) et dépend du type de course. Il tourne généralement autour de quelques dizaines d’euros pour une réunion ordinaire, et peut grimper à plusieurs centaines d’euros sur de grandes épreuves.

Concrètement, cela signifie qu’un jockey qui multiplie les engagements, même sans forcément finir dans les premiers, peut assurer un socle minimal de revenus.

Par exemple, un jeune jockey débutant aligné sur 10 courses dans le mois touchera au moins 10 fois l’allocation fixée, ce qui limite l’aléa total lié uniquement aux résultats.

Cependant, ces sommes restent modestes, et ne suffisent pas à garantir une rémunération confortable à elles seules. Elles servent surtout à couvrir une partie des frais annexes tels que le déplacement ou le matériel, mais rarement plus.

Les pourcentages sur les gains : la vraie « prime à la performance »

La rémunération la plus attendue par les jockeys provient de la part des gains que leur cheval remporte grâce à leur monte.

Lorsque le cheval termine dans les premiers (gagnant ou placé), une fraction réglementée du prix attribué au propriétaire revient au jockey : la fameuse « part jockey ». En France, ce pourcentage se situe en général autour de 8 à 10 % du total touché par le propriétaire.

Prenons un exemple concret : en cas de victoire lors d’une course dotée de 15 000 €, si le règlement prévoit 10 % pour le jockey, celui-ci va gagner 1 500 € pour cette seule course, en plus de l’allocation de participation.

Cette prime à la performance incite les jockeys à chercher constamment de bons chevaux et à se battre pour les places d’honneur. Les montants peuvent ainsi varier énormément : une victoire dans une grande épreuve internationale change radicalement la donne sur la fiche de paie mensuelle !

Mais à l’inverse, de longues périodes sans victoire ou montes peu rentables entraînent des trous dans la trésorerie. Cette forme de rémunération explique pourquoi la vie de jockey ressemble parfois à celle d’un intermittent du spectacle ou d’un sportif professionnel soumis à la logique du résultat.

Autres revenus annexes possibles

Certains jockeys peuvent compléter leur revenu grâce à des primes exceptionnelles versées directement par le propriétaire ou l’entraîneur, lorsque l’enjeu de la course est particulièrement important. Ces « bonus » n’obéissent pas à une grille officielle mais relèvent de la négociation ou de la fidélité à une écurie.

De plus, les jockeys les plus connus peuvent être sollicités pour des opérations de sponsoring (marques d’équipement, vêtements, etc.) ou des activités de conseil et de formation, surtout dans un cadre médiatisé. Ce type de revenu demeure rare et réservé à l’élite, mais il existe bel et bien dans le paysage hippique.

Pour la majorité, c’est bien la répétition des montes (allocation de monte) additionnée à la quête de performances qui façonne chaque mois leur fiche de paie.

Un équilibre fragile entre nombre de courses et qualité des montes

Le revenu final du jockey va donc dépendre non seulement de sa capacité à obtenir de nombreux engagements… mais surtout de sa faculté à décrocher des “bonnes montes”, c’est-à-dire celles ayant de réelles chances de finir dans les premières places.

En multipliant les présences en piste, un jockey peut sécuriser un “matelas” d’allocations fixes, mais le véritable tournant financier s’opère avec les victoires et les places d’honneur. C’est pourquoi tous cherchent à gravir les échelons rapidement et à se créer une solide réputation, condition sine qua non pour être choisi lors des grandes occasions.

Revenus moyens : chiffres clefs en France et ailleurs

Déterminer combien gagne un jockey ne se résume pas à dresser un simple tableau de salaires fixes : les chiffres varient selon le pays, la spécialité, l’expérience et la réussite en piste. Pourtant, il existe quelques tendances et données chiffrées qui permettent d’apprécier, concrètement, la réalité financière de ce métier.

Le revenu moyen d’un jockey en France : ampleur et disparités

En France, le revenu d’un jockey professionnel se situe, selon les saisons et le standing, entre 20 000 € et 60 000 € brut par an pour la majorité de la profession. Cela englobe toutes sources de revenus (allocations de monte, pourcentages sur gains, éventuel salaire fixe).

Bien sûr, ces chiffres masquent des écarts phénoménaux : un jeune jockey salarié ne dépassera guère le SMIC (environ 1 700 € brut mensuels), surtout en début de carrière ou pendant les années de formation.

À l’inverse, un professionnel chevronné accumulant les montes sur des chevaux de qualité et régulièrement placé sur les hippodromes majeurs peut largement doubler, voire tripler cette fourchette.

Prenons un exemple : une année « ordinaire » pour un jockey bien implanté, avec 200 participations, dont 20 victoires et 40 places, lui permettra de percevoir à la fois les allocations de monte (environ 6 000 € à 8 000 € par an pour le rythme moyen), et, surtout, des gains liés aux performances (souvent 20 000 € ou plus, selon le prestige des courses disputées).

À l’autre extrême, l’élite du galop ou de l’obstacle peut enregistrer des revenus dépassant les 300 000 € à 500 000 € sur une année faste.

Christophe Soumillon, par exemple, figure régulièrement parmi les sportifs français les mieux rémunérés du peloton, avec des revenus pouvant approcher le million d’euros certains millésimes, grâce à ses victoires sur de grandes courses nationales et internationales.

Jockeys d’obstacle : des revenus souvent plus modestes

Les jockeys spécialisés en obstacle voient leurs gains moyens légèrement inférieurs à ceux du plat. Selon les chiffres de France Galop, la majorité d’entre eux gagne entre 15 000 € et 40 000 € par an, en raison d’un nombre de courses annuel souvent plus restreint et de dotations globalement moins élevées pour les épreuves « ordinaires ».

Toutefois, des courses mythiques comme le Grand Steeple-Chase de Paris ou les meetings d’Auteuil offrent de belles opportunités à ceux qui décrochent régulièrement des montes sur ces rendez-vous prestigieux : une victoire dans une grande course peut rapporter à elle seule plusieurs milliers d’euros de part jockey.

Salaires des apprentis et jeunes jockeys : SMIC et expérience

Les apprentis et jeunes jockeys touchent un salaire minimum réglementé proche du SMIC, accompagné de quelques primes liées aux engagements et éventuellement à la performance. Leur revenu mensuel se situe généralement entre 1 200 € et 1 700 € brut en début de carrière.

C’est en multipliant les participations et en engrangeant de l’expérience qu’ils parviennent à « booster » ces chiffres au fil des années, à condition de s’imposer comme pilote de confiance pour plusieurs entraîneurs.

Revenus moyens des jockeys à l’étranger : le grand écart

Sur la scène internationale, les gains potentiels varient fortement selon le pays.

Au Royaume-Uni, les jockeys de plat ou d’obstacle perçoivent également des allocations de monte et une part des gains, mais les superstars du circuit peuvent prétendre à de véritables fortunes.

Par exemple, Frankie Dettori, figure légendaire anglaise, a dépassé régulièrement les 2 millions de livres de gains personnels sur une bonne année, tous revenus confondus.

En comparaison, la moyenne pour un jockey professionnel britannique se situe généralement autour de 25 000 £ à 50 000 £ par an, avec là aussi d’énormes écarts selon la réussite.

Aux États-Unis, certaines grandes courses comme le Kentucky Derby ou la Breeders’ Cup proposent des dotations faramineuses, dont les parts jockeys peuvent dépasser 100 000 $ pour une seule victoire.

Les meilleurs jockeys américains, à l’image de Mike Smith ou Irad Ortiz Jr., dépassent régulièrement 10 millions de dollars US de gains pour leurs écuries, ce qui leur assure plusieurs centaines de milliers de dollars annuels en parts personnelles.

Dans d’autres pays, notamment en Asie (Hong Kong, Japon), le métier de jockey est encore mieux rémunéré pour l’élite : certains de ces professionnels perçoivent plus d’un million d’euros annuels, en raison de dotations colossales et d’un rythme de courses dense.

À l’inverse, dans des pays moins médiatisés, les montants redescendent rapidement et s’alignent sur la moyenne européenne.

Répartition des revenus et précarité : la règle de la minorité

Un point essentiel à retenir pour tout cavalier s’intéressant au métier de jockey : la majorité des professionnels ne fait pas partie du “club des millionnaires”.

Une minorité capte l’essentiel des revenus, à l’image de nombreux sports professionnels : quelques dizaines raflent les plus gros chèques, tandis que la grande majorité lutte chaque mois pour optimiser ses engagements et stabiliser ses gains.

Cela explique pourquoi beaucoup de jockeys continuent, en parallèle, à occuper des postes d’assistant entraîneur, cavalier d’entraînement ou à donner des cours en club afin de compléter leur revenu principal.

Cette précarité n’empêche pas les plus passionnés de s’accrocher, car chaque victoire sur un hippodrome, même “modeste” financièrement, porte une forte valeur sportive et symbolique pour leur carrière.

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Les facteurs qui font varier les gains d’un jockey

Les revenus annuels d’un jockey peuvent fluctuer de façon spectaculaire d’un profil à l’autre. Plusieurs paramètres, parfois difficiles à maîtriser, influencent la courbe financière de ces athlètes-équitation. Comprendre ces facteurs permet de mieux apprécier la diversité et le caractère imprévisible de cette profession.

La fréquence et la qualité des montes confiées

Le premier levier qui conditionne la rémunération d’un jockey réside dans le nombre de montes proposées par les entraîneurs ou propriétaires, mais aussi dans leur potentiel sur la piste.

Un cavalier qui multiplie les engagements profite chaque mois d’allocations fixes supplémentaires, mais surtout, augmente logiquement ses chances d’accrocher des places d’honneur synonymes de bonus conséquents.

Voici un exemple révélateur : un jockey courant une trentaine de fois par mois peut, rien qu’avec les allocations de monte, constituer un solide socle de revenus. Mais si la majorité de ses montes concerne des chevaux peu compétitifs, le nombre de victoires restera limité, restreignant ainsi ses parts sur les gains.

À l’inverse, un jockey moins souvent sollicité, mais régulièrement confié à des chevaux de premier plan, peut tirer de gros bénéfices en capitalisant sur leurs victoires ou places. Faire partie d’une “écurie gagnante” constitue ainsi un atout financier majeur.

L’expérience, la notoriété et le réseau professionnel

L’ancienneté sur les pistes, la notoriété bâtie au fil des saisons et la capacité à tisser un solide réseau sont trois moteurs fondamentaux des revenus.

Un jeune jockey, même talentueux, doit généralement faire ses preuves et accumuler les résultats pour convaincre des écuries prestigieuses de lui confier leurs montures vedettes. Les débuts sont donc souvent synonymes de salaires modestes et de montes sur des chevaux au potentiel variable.

À l’inverse, les jockeys reconnus par le milieu, installés au cœur d’un “carnet d’adresses” efficace, sont régulièrement sollicités pour des courses d’envergure, en France comme à l’étranger. Cette reconnaissance permet non seulement d’enchaîner les engagements de meilleure qualité, mais aussi parfois de négocier des primes complémentaires sur des épreuves stratégiques.

Par exemple, des noms comme Maxime Guyon, Pierre-Charles Boudot ou encore Olivier Peslier se voient attribuer d’office les chevaux les plus prometteurs, ce qui multiplie leurs chances d’accrocher des gains records lors des plus grandes réunions hippiques.

Le circuit, le niveau des courses et la région géographique

Le calendrier hippique français est marqué par une multiplicité d’hippodromes, de réunions « ordinaires » et de grands meetings. Selon le circuit sur lequel évolue un jockey, les dotations des courses, et donc les gains potentiels, varient du simple au triple, voire plus.

Un jockey qui concentre son activité sur les hippodromes prestigieux (Longchamp, Deauville, Chantilly…) et les grands rendez-vous tricolores bénéficie d’allocations de monte et de parts sur gains bien plus élevées qu’un confrère naviguant principalement sur les courses régionales.

Sur le plan international, ce constat s’accentue : un séjour au Qatar, à Hong Kong ou au Japon pour une série de courses à forte dotation peut, en quelques semaines, générer autant de gains qu’une saison complète sur des hippodromes locaux.

Certains jockeys français choisissent d’ailleurs de s’exporter ponctuellement ou durablement pour profiter de ces marchés plus rémunérateurs.

Les spécialités : plat, obstacle ou trot

La discipline proprement dite constitue un facteur clé. Les jockeys de plat bénéficient le plus souvent d’un calendrier plus dense et d’allocations supérieures sur les grandes courses internationales.

Les jockeys d’obstacle, quant à eux, affrontent des périodes de moindre activité l’hiver et des dotations en moyenne inférieures, ce qui creuse parfois l’écart sur une année complète. Toutefois, les grandes classiques de l’obstacle peuvent ponctuellement redistribuer les cartes et offrir des primes exceptionnelles à ceux qui s’y illustrent.

Enfin, dans le trot, la rémunération du driver diffère encore et dépend elle aussi du niveau de performance et de la notoriété du pilote.

L’aléa sportif et les accidents de parcours

L’univers des courses est imprévisible, et la carrière d’un jockey peut basculer d’un instant à l’autre sous l’effet d’un accident en compétition, d’une blessure ou d’une suspension disciplinaire.

Des semaines, parfois des mois, d’arrêt forcé entraînent inévitablement une chute des revenus. Pour ceux qui ne disposent pas d’un contrat de salarié ou d’une assurance adéquate, la précarité financière peut s’inviter rapidement.

Cet aléa explique aussi pourquoi beaucoup de jockeys éprouvent le besoin de diversifier leurs activités (débourrage, coaching, ventes aux enchères…) ou de se constituer une épargne dès que les saisons fastes le permettent.

Une gestion personnelle efficace

Enfin, la gestion du rythme de vie et de la carrière influence directement la capacité à maximiser les gains sur la durée. Un jockey qui sait bien s’entourer (agent, secrétaire, préparateur physique), choisit soigneusement ses déplacements et veille à préserver son état de forme, pourra optimiser les occasions sans s’épuiser ou se blesser prématurément.

Certains, par exemple, refusent de multiplier les petites courses pour privilégier les épreuves à enjeu, tandis que d’autres bâtissent leur réputation sur une infatigable disponibilité, courant du matin au soir pour engranger le maximum d’allocations.

Le bon équilibre entre ambitions sportives, exposition médiatique et santé personnelle fait souvent la différence, autant que le talent à cheval.

FAQ – Salaire et carrière de jockey : ce que vous devez savoir

Un jockey peut-il vivre uniquement de ses gains en course ?

Oui, certains jockeys vivent exclusivement de leurs gains, mais cela dépend du niveau de compétition, du nombre de montes et des victoires.
Les jockeys débutants ou moins sollicités complètent souvent leurs revenus grâce à d’autres activités équestres (travail des chevaux, coaching).

Le jockey touche-t-il un salaire s’il ne gagne pas de course ?

Même sans victoire, un jockey perçoit généralement une rémunération fixe, appelée « montant de monte » pour chaque course courue.
Cette somme varie selon le type de course, mais elle reste modeste par rapport aux gains issus des places sur le podium.

Est-il possible pour un amateur de devenir jockey professionnel ?

Oui, avec une formation spécifique, de l’expérience et après validation du poids et des aptitudes physiques, un amateur peut prétendre à devenir jockey.
Il faut toutefois réussir des examens officiels et intégrer une écurie professionnelle.

Quel est l’âge limite pour exercer en tant que jockey ?

Il n’existe pas d’âge légal strict, mais la plupart des jockeys prennent leur retraite avant 45 ans, car le métier exige une excellente condition physique.
Après cette carrière, beaucoup se tournent vers d’autres professions hippiques, comme entraîneur ou agent.

Un jockey est-il salarié ou travailleur indépendant ?

La plupart des jockeys sont légalement considérés comme travailleurs indépendants et sont rémunérés à la prestation.
Certains peuvent être salariés d’une écurie, en particulier lors de leur apprentissage ou selon des accords particuliers.

Les revenus d’un jockey varient-ils selon les disciplines équestres ?

Oui, les gains dépendent du type de course (plat, obstacles, trot) et aussi du prestige des épreuves ou du pays.
Par exemple, les courses de plat rapportent en général davantage que les autres disciplines hippiques.

Le jockey peut-il négocier ses pourcentages avec le propriétaire ou l’entraîneur ?

Le pourcentage reversé au jockey est fixé par la réglementation des sociétés de courses françaises, et donc peu négociable.
Toutefois, des accords privés peuvent exister pour des primes ou avantages complémentaires.

Quels frais un jockey doit-il assumer lui-même ?

Un jockey assume souvent ses frais d’équipement, de déplacement et parfois d’entraînement personnel.
Certaines écuries prennent en charge partiellement ces dépenses, selon le statut du jockey et la notoriété de l’établissement.

Y a-t-il des primes ou bonus exceptionnels pour les jockeys ?

Oui, certaines victoires dans de grandes courses peuvent donner lieu à des primes supplémentaires ou à des cadeaux de la part de propriétaires.
Des challenges internes, sur une saison, réservent aussi des bonus aux plus performants.

Le métier de jockey est-il risqué, et cela se répercute-t-il sur le salaire ?

Le métier de jockey comporte des risques physiques importants, ce qui est pris en compte dans les réglementations et parfois dans la rémunération, notamment via des assurances spécifiques.
Cependant, le danger ne se traduit pas directement par des salaires plus élevés, mais par des garanties en cas d’accident.

Conclusion

Les revenus d’un jockey dépendent d’une multitude de paramètres, depuis la nature de leurs missions jusqu’à leur niveau de réussite sur les pistes, en passant par le système de rémunération propre au secteur hippique.

En France, les salaires mensuels moyens oscillent entre 1 200 et 3 000 euros, mais peuvent atteindre des sommets lorsque le talent, la notoriété et la régularité se conjuguent.

Les différentes sources de revenus, comme les pourcentages sur les gains, renforcent ces disparités et font du métier de jockey une profession aux perspectives financières aussi exigeantes qu’aléatoires.

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